Lady Di l’amoureuse

« Dehors, il y a au moins 5 millions de personnes qui peuvent me dire qu’ils m’aiment. Une seule peut rester avec moi. ». Ces mots sont ceux de la femme la plus célèbre du monde à la fin du vingtième siècle, Lady Diana. Le film d’Olivier Hirschbiegel, réalisateur allemand, met en scène les deux années de romance entre la princesse de Galles et le chirurgien pakistanais Hasnat Khan. Romance troublée par les médias et les paparazzis.

Photo : Web

Lorsqu’elle rencontre le médecin dont elle tombe éperdument amoureuse, Diana est déjà officiellement séparée du prince Charles. La princesse et son amant tententde vivre leur idylle à l’abri des médias mais cela s’avère compliqué. Lady Diana usera alors de toutes les ruses pour garder l’homme qu’elle aime.

C’est par un coup de foudre que commence le film. S’ensuivent de très belles scènes de romance entre les deux amants. On se laisse emporter notamment par une image où le couple roule en direction de la campagne, sur la musique « ne me quitte pas » de Jacques Brel. Pas besoin de parler, leurs gestes témoignent d’une complicité qui nous fait déjà envier.

Après une heure d’harmonie, le film bascule (et c’est le moment) lorsque, lors d’un discours, la princesse évoque le maître d’étude d’Hasnat. La presse fait vite le lien avec le chirurgien et celui-ci est harcelé par les paparazzis. L’homme au caractère modeste et discret prend peur et se sépare de la princesse. Ce revirement révèle l’aspect humain de Diana, que l’on voit mettre tout en oeuvre pour le reconquérir. Elle est représentée comme sensible, désespérée. Elle ira jusqu’à crier sous la fenêtre du chirurgien pour se faire remarquer. Mais la Lady ne se laisse pas abattre. D’abord victime de la presse, elle l’utilise ensuite, la manipule afin de parvenir à ses fins. Le film laisse en effet à penser que Diana met elle-même en scène sa relation avec Dodi Al-Fayed, fils du milliardaire Egyptien Mohammed Al-Fayed, afin de rendre Hasnat jaloux.

Si le film se base sur les faits réels, certains sont contestés. M. Khan affirme au magazine britannique The Sun qu’il ne savait rien de la relation de Diana et de Dodi et qu’il ne l’apprendra qu’à la mort de la princesse. Il ajoute que d’autres aspects du film sont erronés, comme le fait que sa famille se soit opposée à sa relation avec celle que l’on surnomme Lady Di.

Le réalisateur allemand n’en est pourtant pas à sa première biopic. Il a notamment réalisé en 2004 « La chute », film qui relate des dernières heures d’Adolf Hitler. Afin de se rapprocher le plus possible de la réalité, l’équipe a rencontré une proche de Diana, Oonagh Toffolo, qui apparaît dans le film. Celle-ci nous dépeint le portrait d’une femme sensible et au grand coeur, mais totalement délaissée et qui semble baigner dans une solitude immense. Le prince charmant est parti avec une autre, la famille royale la rejette et l’empêche même de voir ses fils. D’ailleurs, pas de trace de William et Harry ! ( si ce n’est une très brève apparition). Dans le film, l’image qui illustre très bien cet isolement est celle de la princesse, seule sur un banc au milieu de la nuit, essoufflée et perdue après une nouvelle course poursuite avec les paparazzis.  Le désarroi dans lequel Lady Di se trouve remet en question tout l’intérêt porté encore aujourd’hui à la monarchie britannique. Malgré le palais immense et les belles tenues, il ne fait pas bon être princesse. Et puis, les comptes de fée sont supposés avoir des « Happy endings ».

Dans le rôle de Lady Di, Naomi Watts est profonde et touchante. Elle réussit avec brio à mettre dans son regard l’étincelle que l’on a lorsque l’on est amoureux. Si l’actrice incarne à la perfection les sentiments de solitude, d’amour et de colère de Diana, elle n’est pas totalement crédible dans son personnage. Dès le début du film, elle prend un air quelque peu naïf, presque benêt qui ne correspond pas à l’image de la princesse. De plus, la ressemblance physique entre les deux femmes est modérée. Il est alors difficile au téléspectateur de rentrer dans l’histoire de la princesse de Galles.

Cela dit, on tomberait volontiers amoureuses d’Hasnat Khan, incarné par l’acteur Naveen Andrews, révélé par son rôle dans la série Lost, les Disparus. Etonnant de voir un film qui se concentre sur ce personnage discret qui refuse d’être exposé à la presse. Heureusement, son portrait est plutôt positif. On y voit un homme charmant, droit et totalement dédié à son travail. Ce qui rend la princesse totalement folle amoureuse, c’est la façon dont le chirurgien pakistanais la traite: Diana et vue comme femme et non seulement comme une princesse. Exemple relevant: lorsque Diana l’invite à souper cérémonieux au palais, il préfère commander un Hamburger.

En résumé, on nous offre un film risqué par rapport à l’ampleur de la princesse Diana mais touchant, sincère et simple. On ne peut s’empêcher d’être ému lors de la dernière scène, où l’on voit le recueillement de toute une nation, qui dépose des fleurs en l’honneur de celle qui faisait figure de modèle. De plus, je suis convaincue que l’on retrouve une petite note de nostalgie supplémentaire dans le regard de ceux qui ont connu et vécu l’histoire de la princesse dans les années nonante.  Et la fin du film? On la connait déjà. Le 31 août 1997, le pont de l’Alma. Les débats sur les circonstances de la mort de Diana font rage, aujourd’hui encore. Le conducteur était-il ivre ? Y a-t-il eu un complot? Ce que l’on pense, c’est que ce soir là, la voiture qui transportait la princesse allait trop vite. Ce que l’on sait, c’est qu’elle était poursuivie par des paparazzis. Ces mêmes paparazzis qui ont tués le couple Hasnat Khan et Diana Frances Spencer.

Mélo

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