Gramatik à la Superette

Un jeune journaliste en herbe se doit impérativement de ne rater aucune occasion qui lui permettrait, plus que de pondre un article plus au moins potable, de prendre un énorme plaisir à faire ce qu’on lui demande (ou à ce qu’il a proposé de lui-même). La Superette, un festival de hip-hop, de musiques électroniques et même de chansons helvético-régionales, si l’on abuse de pléonasmes. Voici l’endroit rêvé, et l’artiste est là à m’attendre, prêt à m’accorder un peu de son temps pour mes quelques petites questions. Mesdames & Messieurs, ce soir je rencontre Gramatik pour vous.

Photos : Yannick Maron

Larticle.ch : Gramatik, ou devrais-je dire Denis Jasarevic, voilà six années que tu voyages et te produits aux quatre coins de la planète. N’est-ce pas un rêve d’enfance qui se réalise ?

Gramatik : Oui, bien sûr. Je joue du piano depuis l’âge de six ans, et la musique a toujours été présente dans ma vie. En plus de cette approche, je me suis très vite mis à écouter beaucoup de Hip-Hop, de Jazz et de Funk, ce qui se ressent beaucoup dans ma musique… L’idée de mixer tous ces sons et d’en faire quelque chose de vraiment original ne m’est venue que plus tard.

L.ch : En effet, on sent beaucoup l’influence de ces styles de musique dans tes morceaux. Qu’y trouves-tu de si différents ?

G. : On parle là de vraie musique qui n’a pas vieillie d’année en année. C’est comme ça, je l’aime. Et je suis très étonné de voir que beaucoup de monde encore en écoute et puisse s’y retrouver au sein de mes morceaux. C’est une sorte de réconfort de se dire que ces sonorité ne sont pas perdues.

L.ch : Des exemples de groupes qui t’ont influencé ?

G. : Outre les grands classiques de la soul et de la funk, je nommerais Massive Attack, Prodigy ou encore les grands DaftPunk (grand sourire). Ce sont de loin des groupes qui se distinguent par leur unicité et originalité.

L.ch : On peut dire que ce sont des groupes assez « récents ». Que penses-tu en général de la musique actuelle ? Beaucoup de gens en effet se plaignent de l’aspect commercial qui la revête de nos jours.

G. : He bien, il est clair que je suis contre toute idée de commercialité. Je me bats d’ailleurs contre ce système actuel qui ne permet plus le partage libre de la musique. On pense beaucoup trop argent. Mais sans être trop pessimiste, il existe encore beaucoup d’artistes qui se distinguent par leur recherche d’originalité et du fait qu’ils ne veulent pas rentrer dans le moule commercial.

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L.ch : Et ton but, à toi ?

G. : Premièrement, s’amuser, se faire plaisir et partager ma musique. Ensuite vient l’argent (rire). Il faut se rendre à l’évidence : on a besoin d’argent ! Sinon on ne peut pas vivre, c’est comme ça. Il faut seulement faire attention à ce que cela ne devienne pas le but principal. Le plaisir d’abord, l’argent ensuite.

L.ch : Tu m’as parlé avant de ton combat pour le partage libre de la musique. Concrètement, comment est-ce que tu t’y prends ?

G. : Pour moi, la musique ne devrait pas avoir de borne. C’est une chose universelle qui se doit d’être partagée, surtout de nos jours par les avancés de la technologie et d’internet. Nos enfants utilisent maintenant tous des ordinateurs, il faut donc les utiliser comme nouveau moyen de partage. Mon label actuel, « Pretty Lights Music », adhère totalement à ma philosophie et me permet donc d’être totalement indépendant dans mes actes sans avoir de mauvaises répercussions.

L.ch : Es-tu seul à poursuivre ce combat ?

G.: Non, bien sûr ! Je ne suis pas le seul à fonctionner comme ça, je pense notamment à Bassnectar ou à d’autres DJ ou beat-makers dans le milieu. Libérer la musique en libérant le partage, c’est ça le futur.

L.ch : Parlons un peu de ta musique en particulier. N’as-tu jamais pensé à mettre du texte sur tes morceaux ?

G. : Il existe quelques chansons où un chanteur vient faire son apparition et dont vous pourrez en profiter ce soir. À part ça, je me plais très bien dans ce que je fais maintenant. J’ai posé quelques textes en tant que MC pour des connaissances, à mes débuts en Slovénie. Par contre, cela ne me dérange pas du tout que des gens prennent mes morceaux pour chanter par-dessus. Au contraire, c’est presque un honneur…

L.ch : Nous t’avons vu dernièrement entrer en collaboration avec ton collègue Griz sous le nom de « Grizmatik ». Résultat : Des morceaux plus « dubstep » que d’habitude. Des projets futurs ?

G. : Oui ! Un E.P. de Grizmatik est prévu prochainement avec une demi-douzaine de chansons et nous espérons bien sûr pouvoir continuer à créer des musiques ensemble. J’aime vraiment beaucoup toucher à tout, tout en essayant de ne pas perdre de vue le fil conducteur de mes débuts.

L.ch : Bien, merci beaucoup Denis pour avoir pris le temps de me répondre ! Je te souhaite de ma part et de celle de tous les fans qui liront l’article une très bonne continuation !

G : Merci beaucoup, et à une prochaine !

M.Z.

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