Depuis quelques mois, les membres de l’association Alternative Etudiante Durable se mobilisent contre le gaspillage. En faisant d’une pierre deux coups, ils partagent les invendus alimentaires avec des étudiants dans le besoin. Photo : web
Plus de 300 kg, par an et par habitants, de nourriture finissent à la poubelle dans les pays industrialisés, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les chiffres sont alarmants. Des étudiants de l’Université de Neuchâtel ont pris le problème en main et décidé d’agir localement sous le nom d’«Alternative Etudiante Durable» (AED). « Notre association est née d’une modeste initiative de plusieurs étudiants qui souhaitaient s’organiser pour récupérer de la nourriture et réduire ainsi leur budget tout en valorisant cet acte et en dénonçant le gaspillage produit par l’industrie de l’agroalimentaire», explique Sarah Ducret, vice-présidente de l’association.
A peine six mois après sa création, l’AED, fondée en décembre 2012, fait déjà un carton. « Nous voulons agir, être acteurs de nos vies »‘ ajoute la vice-présidente. C’est ainsi qu’ils distribuent désormais des légumes, récupérés des surplus des commerces et des agriculteurs.
Basés dans un local au sous-sol de la faculté des lettres, meublé avec des objets récupérés, l’association ouvre ses portes les vendredis matins. Chaque étudiant peut ainsi s’y rendre et choisir les légumes qu’il désire. Aucun sou n’est à débourser pour ces denrées. En échange, seuls quelques coups de main ponctuels seront demandés tels que chercher les produits, les distribuer ou encore réaliser un nouveau logo pour l’association.
L’AED espère aussi une prise de conscience quant aux conséquences de la surconsommation. Ils sont à l’affût de toute action positive contre le gaspillage, qu’ils n’hésitent pas à partager sur leur page Facebook. Nouvelles positives contre la surconsommation et bons plans tels que des associations de partage ou des magasins de seconde-main originaux sont à y découvrir. Personne ne pourra plus dire qu’il ne savait pas comment agir !
Les actions de l’AED, forte d’une quinzaine de membres, reprendront à la rentrée et avec de nouveaux moyens puisque l’association, qui a répondu à l’appel d’offres de développement durable de la Conférence universitaire suisse, a été primé et recevra un prix de 25 000 pour quatre ans. Avec cette somme, ils espèrent trouver un local à Neuchâtel, avec pour but qu’il devienne un Espace Culturel ouvert à tous, offrant la possibilité de se restaurer à petit prix. « Nous aimerions aussi faire converger nos activités et celles d’autres initiatives, raconte Sarah Ducret. Nous voulons être un pôle qui favorise la création de projets et autres initiatives. » Ils sont déjà en train d’étendre leurs activités puisqu’ils reprendront à la rentrée une activité de réparation de vélo gratuite, qui avait été créée par des étudiants en biologie et qui collaborait avec Pro Vélo. De même que, depuis peu, ils cultivent quelques légumes sur une parcelle mise à disposition par des habitants de la ville. « Nous pourrions devenir le lien entre étudiants et personnes prêteuse de terrain. », conclut Sarah Ducret.
Si l’heure est encore à la réflexion, les membres du collectif ont déjà de nombreuses idées. Ils prévoient d’étendre l’échange aux biens matériels. Une redéfinition de qui pourra bénéficier des aliments est aussi à l’ordre du jour.

S.H.