Energie solaire

En 2011, le Conseil Fédéral décide l’abandon progressif de l’énergie nucléaire d’ici 2050. Cette décision a ainsi ouvert le débat urgent sur les énergies renouvelables. Nous tenterons de saisir les enjeux de l’énergie solaire photovoltaïque grâce à deux acteurs du canton de Neuchâtel : le CSEM et l’Etat.

Photo : Web

L’utilisation du soleil pour produire de l’électricité passe avant tout par un élément chimique qui est un constituant des plaques photovoltaïques : le silicium[1]. Il est notamment utilisé comme un isolant et un conducteur électrique. En d’autres termes, il joue le rôle d’intermédiaire qui transforme les rayons du soleil en électricité. Bien sûr, nous vulgarisons quelque peu pour éviter que l’aspect théorique empiète sur les démarches concrètes qu’entreprennent les deux acteurs interrogés.

La photovoltaïque

L’énergie solaire possède ainsi un pôle de recherche important dans le canton de Neuchâtel. En effet, le Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CSEM) positionne la ville dans une place de leader notamment grâce au PV-Lab (laboratoire de recherche sur la photovoltaïque) existant depuis 1984. En janvier 2013, la création du PV-Center renforce encore la position.

Le professeur Christophe Ballif, chef de division du PV-Center a accepté de répondre à nos questions. Il nous dit d’entrée que « l’objectif du centre est de transférer rapidement vers l’industrie les nouvelles solutions technologiques ». Il insiste encore sur le « développement de nouveaux produits PV » notamment des modules pour l’architecture qui s’intégreraient directement dans les environnements construits. Autrement, le centre permettra surtout de « maintenir un leadership dans les cleantech, domaine stratégique pour la Confédération » nous affirme enfin le Professeur Ballif.

Passons maintenant à la question du remplacement possible de l’énergie nucléaire par le photovoltaïque d’ici 2050. Ici, on nous dit que « le potentiel technique du PV est de contribuer à la couverture de 20 à 30% de notre consommation électrique. » Mais la clé de la réalisation de l’objectif fixé par le Conseil Fédéral réside certainement dans la « complémentarité avec les autres sources renouvelables » comme par exemple l’utilisation de la force hydraulique. Ce qu’il reste donc à faire est de mettre en place un « bon cadre légal pour assurer les investissements nécessaires. »

Neuchâtel et l’énergie solaire

Stefano Giamboni, le planificateur énergétique du canton de Neuchâtel a également accepté de répondre à nos questions. Il cite ainsi immédiatement la Loi cantonale sur l’énergie-LCEn[2]. Ce qui revient à considérer que la Confédération et les cantons essaient effectivement d’instaurer un cadre légal pour que l’objectif du Conseil Fédéral aboutisse à une réussite en 2050.

 Le désir de rendre les énergies renouvelables plus communes va dès lors dans la bonne direction. Des déductions fiscales[3] encouragent notamment à choisir la voie dite « plus propre ». Cependant, les subventions différencient le solaire thermique[4] (production de chaleur pour l’eau chaude sanitaire et éventuellement le chauffage) et le solaire photovoltaïque[5] (production d’électricité). Certes, les aides financières ponctuelles existent par exemple dans le second cas pour des projets de recherche. Mais ne faudrait-il pas aussi faciliter le solaire photovoltaïque au temps du tout électronique et numérique?

Par ailleurs, Stefano Giamboni milite également pour « une combinaison des mesures d’efficacité, d’économies, d’optimisation et de sobriété énergétiques d’un côté et de production d’énergies renouvelables de l’autre ». Autrement dit, il est aussi conscient qu’il « sera nécessaire de disposer de systèmes de stockage de l’électricité perfomants et adaptés aux besoins (p.ex. stokcage-turbinage hydraulique) ainsi que d’un réseau intelligent de transport et de distribution de l’électricité. »

Ce qui rejoint par conséquent les propos du Professeur Ballif lorsqu’il parle de « complémentarité » et encourage enfin les chercheurs tout comme les entreprises de s’orienter vers un même objectif : l’urgence de développer les énergies renouvelables.