Armes à feu aux Etats-Unis

Après la tuerie de Newtown dans le Connecticut, la question du contrôle des armes à feu est à nouveau revenue aux devants de la scène américaine ; l’opinion publique est partagée, alors qu’au niveau politique, la pression du lobby des armes semble réussir à maintenir le statu quo…  Retour sur la question des armes en Amérique.

Le droit de posséder et de porter une arme à feu est établi par le Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis, mais fait l’objet de variante selon les États ; À Washington (ville), moins de 1% de la population détient une arme, alors que dans le Kentucky, ce chiffre atteint plus de 140%. Dans l’ensemble, la législation est extrêmement permissive, et il aura fallu attendre 1993 pour voir naître la Loi Brady, qui limitera la détention d’armes par un contrôle des antécédents judiciaires et psychiatriques des personnes.

En fait, le problème principal se situe surtout au niveau de la commercialisation. La politique économique des États-Unis est extrêmement libérale, ainsi la vente d’armes n’est pas gérée par le gouvernement et il est très facile de s’en procurer une. Toutefois, en termes de simple possession par habitant, d’autres pays, comme la Finlande ou la Suisse, talonnent les États-Unis, puisque la moitié de leur population détient une arme à feu.

Ainsi, il semble qu’il n’y ait pas de « véritable » raison de condamner les États-Unis, alors pourquoi fait-elle l’objet de tant de critiques? Il faut d’abord reconnaître l’avènement de diverses tragédies liées aux armes comme les tueries du lycée de Columbine (1999) ou de l’université Virginia Tech (2007) dont l’horreur bouscule le reste du monde. Mais ces réalités surprennent surtout dans les réactions du gouvernement et du peuple américain à leur égard. Malgré la récente tuerie dans l’école de Newtown en décembre dernier (faisant 27 morts), les américains restent divisés sur le sujet ; les républicains pensent que les armes ne sont pas la source du problème, tandis que l’on constate que la NRA (Association dont le but est de promouvoir les armes à feu) continue à s’imposer en dépensant des dizaines de millions de dollars en politique. Celle-ci a d’ailleurs proposé de placer un policier devant chaque école, son vice-président, Wayne LaPierre, a avancé comme argument principal de son dernier discours que «La seule chose capable d’arrêter une mauvaise personne avec une arme, est une bonne personne avec une arme». Face à cette logique effrayante, les opposants, dont le président Obama, ont appelés  à voter l’interdiction des armes de gros calibre, comme les fusils d’assaut.

Finalement, la relation qu’entretiennent les États-Unis avec les armes est vraiment particulière ; il est difficile de juger un pays pris dans une histoire et une culture qui lui est propre : celle de la justice privée, des hors-la-loi, des chasseurs-de-primes, du Far West… Mais on ne peut rester indifférent face à ses contradictions comme celles qui entourent les notions de liberté et de sécurité. Dans le pays le plus individualiste du monde, où se manifestent les choses les plus singulières, on doit alors accepter de voir s’y produire le meilleur comme le pire…

JonS

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