Woody Allen – A documentary

Premier documentaire sur le grand cinéaste, Woody Allen – A documentary de Robert B. Weide retrace la vie et l’œuvre de Woody Allen, de son enfance à la réalisation de son dernier film Midnight in Paris, plus grand succès de sa carrière. Habitué du Festival de Cannes, Woody  Allen n’y a toutefois pas présenté de film cette année. Un documentaire qui tombe à pic, lui permettant d’y être sans vraiment y être ! Une apparition plutôt inattendue pour un Woody Allen qui a longtemps refusé que quiconque ne le prenne comme sujet d’un documentaire, se jugeant inintéressant. « Le seul obstacle entre la grandeur et moi, c’est moi… », aime-t-il ajouter.

Ce documentaire est un rêve devenu réalité pour le réalisateur qui a dû attendre 25 ans avant que la réponse de Woody Allen devienne positive. Une réussite puisque ce documentaire le pousse à se dévoiler et nous en révèle un peu plus sur son parcours et son travail. Un film qui mélange images de l’univers de Woody Allen, témoignages de ses proches et d’acteurs de ses films, scènes inédites ainsi qu’apparitions médiatiques dans lesquelles on découvre le succulent Woody Allen à l’humour explosif. Un sentimental, débordant d’idées et qui ne se laisse pas coller d’étiquette est mis en lumière. Un aperçu intéressant et inédit de la vie du grand artiste qui vit sa vie et son travail avec passion, probablement la clé de son succès.

A travers la présentation du  quartier dans lequel il a grandi à Brooklyn, abritant le Midwood Theater où, enfant, il se rendait pour voir de nombreux films plutôt que d’aller à l’école, on découvre qu’Allen Stewart Königsberg, alias Woody Allen, a toujours été très actif. « Ecrire c’est la vie ! Dans sa chambre on a l’impression d’être génial mais dans la réalité c’est différent », confie-t-il. On découvre ainsi un Woody Allen qui a beaucoup à dire et qui n’est jamais entièrement satisfait de lui-même. N’ayant, à ses dires, pas encore réussi à faire un grand film comme il le souhaite, il persévère. Artiste dans l’âme, il a commencé par écrire des blagues qu’il envoyait aux journaux de sa région. Ses débuts en tant que comique sur scène ne le convainquant pas, il se lance dans l’écriture cinématographique et devient par la suite ce personnage unique à la carrière exceptionnelle et atypique. De son premier script, il reste insatisfait et décide de ne plus jamais participer à un film sans le réaliser. Un besoin de contrôle qui le poursuit mais en même temps le rend assez souple avec ses acteurs, ne leur imposant rien. Ce cinéaste que rien n’arrête, enchaîne les films. Il repousse les limites, pratique qui lui forge une humilité inégalée par les autres réalisateurs. « Le tragique attaque la réalité de front. C’est plus dur à réaliser mais j’ai plus de plaisir à rater qu’à réussir quelque chose que je sais déjà faire », atteste-t-il. Des années et des années de notes et d’idées empilées, 42 films plus tard soit un par an durant les dernières années, il revient sur son parcours et nous livre un regard distancé sur les événements et sa pratique du cinéma. Rétrospective, qui est agrémentée par les propos de ses proches ainsi que de ceux qui ont travaillé avec lui dans le passé et qui se sont prêtés à l’analyse de son parcours et y ont apporté un regard extérieur. Le documentaire ne donne qu’une seule envie, celle de retourner regarder les films cultes de Woody Allen.

Un nouveau film de Woody Allen, To Rome With Love, comédie dramatique dont la sortie est très attendue, est prévu pour le mois de juillet.

S.H.

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