À l’époque, ils étaient un groupe québécois local. Je les avais découvert dans une petite salle d’une trentaine de place d’un centre culturel de Montréal il y a quatre ans, pour un show des plus intimes. Aujourd’hui, invité du festival Pully-Québec, ils se sont produits pour la première fois en Suisse. Du chemin, ils ont en fait. Voici Misteur Valaire, des gars peu communs !
Pour comprendre et connaître Misteur Valaire, il faut les voir en live. Ca tombe bien, le groupe a fait vibrer, le 6 juin dernier, la salle de gymnastique du collège Arnold Reymond à Pully, transformée en salle de concert à l’occasion du festival Pully-Québec. Les Misteur Valaire ont réussi, avec leur pêche d’enfer et leur musique électrisante à faire danser une foule, on peut le confier, véritablement charmée… Cinq musiciens et une énergie contagieuse pour un véritable « show ». Pas étonnant que le plancher se soit déjà effondré sous leurs pieds lors d’un concert en 2007 ! Plus rien ne leur fait peur et, une fois sur scène, ils arrivent à entraîner même les plus réticents ! Pour un groupe qui base tout sur les concerts, on peut parler de réussite.
Leur venue en Suisse était une grande première. Un rêve devenu réalité? Lors d’une discussion à l’issue du concert à Montréal il y a quatre ans, le groupe s’avouait tenté par une conquête musicale de l’Europe, mais sûrement pas de quoi en faire un rêve. Et pourtant, ils s’exportent si bien outre-Atlantique. En effet, leur périple européen a commencé avec la France il y a environ deux ans et se prolonge cet été avec de nombreux concerts prévus en Allemagne et en France ainsi qu’avec quelques scènes belges.
Mais alors Misteur Valaire, c’est qui ? Cinq québécois hors du commun qui ont décidé de faire de leur vie une aventure incroyable. François-Simon, Jonathan, Julien, Thomas, Louis-Pierre ou alors, d’après leurs noms de scène : France, DRouin, Kilojules, Roboto et Luis Clavis. Tous cinq originaires de Sherbrooke dans la province de Québec, ils nouent des liens à l’école primaire. Après une formation en Jazz classique, qui leur constitue un bagage musical énorme, ils se lancent dans la musique électronique. Des influences qu’on retrouve aujourd’hui dans leurs chansons qui ne se rattachent à aucun style distinct : un melting-pot de genres musicaux qui fait du bien aux oreilles.
De la musique de qualité, sans conventions. Une formule qui semble marcher puisque le groupe a déjà remporté de nombreux prix au Canada, où il a effectué une longue tournée et été choisi pour jouer au Festival international de jazz de Montréal ainsi que pour une série de concerts en l’honneur des Jeux Olympiques de Vancouver.
Les garçons de Misteur Valaire ne s’arrêtent pourtant jamais, même quand le succès est au rendez-vous. De concepts en concepts, ils innovent. Si au début, ils offraient leur musique en téléchargement libre, ils proposent désormais de télécharger leurs albums au prix souhaité. Leur deuxième opus Friterday Night, qui s’est téléchargé légalement et gratuitement sur leur site plus de 47 500 fois en un an et demi, a dépassé les exigences canadiennes pour la remise d’un disque d’or (pour 40 000 copies physiques vendues). Un événement que le groupe n’a pas hésité à fêter en s’attribuant un « disque dur d’or », un clin d’œil à leur modèle de diffusion ! Leur troisième et dernier album à ce jour, Golden Bombay, a été en partie produit par les fans qui ont pris part à un système de prévente. Ils ont récemment lancé Qualité Motel, un projet parallèle à Misteur Valaire, 100% électronique, dont l’album Motel Califorña est à découvrir depuis le mois d’avril.
S.H.
Album téléchargeable sur : www.mv.mu