Il nous arrive tous de nous emporter : devant la télévision, en voiture, ou quand nous sommes fatigués. À tel point que nos mots peuvent aller très loin, parfois ils dépassent même nos pensées et ils deviennent violents. Cependant, nous avons également tous connu cette violence en tant que victime, que ce soit par une connaissance, un membre de notre famille, un ami. Peut-être même un inconnu, dans la rue. Bien souvent, elle passe inaperçue, nous la négligeons, nous en faisons abstraction, nous la mettons dans un coin de notre cerveau.
Ceci dit, il est important de comprendre que chacun peut agir contre la violence verbale. Voici quelques clés pour l’identifier, nous protéger, l’éviter et travailler dessus.
La violence verbale peut prendre différentes formes : insultes, rabaissement, dénigrement, intimidation, cris, hurlements. De plus, elle est généralement accompagnée de regards méprisants. Elle peut être de nature raciste, sexiste, attaquer l’image d’une personne ou sa personnalité… Parfois, la manière seule de nous adresser à quelqu’un, ou les mots que nous choisissons pour nous adresser à cette personne peuvent être source de violence verbale.
En effet, tout le monde n’a pas les mêmes limites face à cette brutalité. Selon notre bagage de vie, la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous sommes plus sujets à nous sentir agressés verbalement. C’est pourquoi chacun doit savoir déterminer quelles sont ses propres limites et les faire respecter. La sensibilité de l’un n’est pas celle de l’autre.
Suivant les situations d’agressions dans lesquelles nous nous trouvons il faut en peser la gravité et savoir tour à tour : faire respecter nos limites, désamorcer la situation, nous confronter à l’agresseur ou éviter le conflit s’il risque de devenir trop grave. Cependant, essayer de garder notre « self-control » s’avère être quelque chose que nous pouvons appliquer à n’importe quelle situation de violence verbale. Respirer, ne pas nous emporter pour ne pas surenchérir et monter dans l’escalade de la violence.
Nous retrouvons souvent la violence verbale dans le couple, à l’école ou encore dans les relations de parents à enfants. Le problème est qu’elle peut être produite de manière inconsciente, mais elle sera pourtant directement perçue par la personne visée qui va se sentir blessée, dévalorisée. Mais aussi, à force de répétitions, les paroles s’intègrent dans la tête de la personne, nous pourrions appeler cela un matraquage de l’esprit. Cela amène au dénigrement de soi, à penser que nous ne sommes pas assez ci ou trop cela. Les victimes de violences verbales peuvent aller jusqu’à penser être une erreur, perdre leur estime. Cela peut conduire à des comportements dangereux envers elles-mêmes, scarifications, comportements suicidaires…
Pour éviter d’arriver à ces situations, il convient de sortir du jugement permanent. Être conscient de notre colère, de nos paroles, ne pas nous défouler sur une personne, trouver un autre moyen de canaliser tout cela.
De plus, une manière de nous débarrasser de la violence verbale est de nous exprimer en « je », ne pas mettre la faute sur l’autre. Plutôt que de lancer des accusations sur une personne, il est préférable d’essayer de prendre de la distance, de simplement constater le problème et le signaler de manière posée. Cela permet le dialogue. Mais aussi, au lieu de menacer ou de donner des ordres, il vaut mieux faire part de nos souhaits de manière claire et sans s’énerver. Il est également important d’exprimer nos sentiments plutôt que de faire des reproches. Par exemple, si un comportement, une attitude nous gênent, au lieu de blâmer la personne qui va se sentir agressée nous allons plutôt essayer d’expliquer notre malaise dans la situation. En résumé, il faut communiquer au maximum et éviter les non-dits.
Malgré tout, parfois nous débordons. Quand cela arrive, il est important de nous en rendre compte et de le faire savoir à la personne, de lui expliquer que nous ne voulions pas la dévaloriser mais qu’un trop plein de contradictions, de fatigue nous ont fait déraper.
Finalement, souvenons-nous que la communication est au cœur de l’humanité. Nous sommes nés avec cette capacité d’échange (que ce soit verbalement ou par la gestuelle). Il faut savoir l’utiliser de manière efficace et en tirer parti pour améliorer nos relations au quotidien.
Je terminerai sur cette citation : « Dans la communication, le plus compliqué n’est ni le message, ni la technique, mais le récepteur. » Dominique Wolton
A.Det.