Un survol de Berlin

Contrairement à Barcelone, qui s’est définitivement imposée comme la ville des jeunes fêtards, un séjour à Berlin conviendra parfaitement tant aux oiseaux de nuit qu’aux passionnés de culture. Berlin se démarque des autres capitales européennes de par son histoire Qu’elle fasse la fierté ou non de ses habitants, l’histoire berlinoise ne laisse pas indifférente. Le Musée Juif ainsi que « Check Point Charlie » sont autant de lieux qui communient de l’histoire berlinoise. Car l’exploit culturel de la ville est effectivement d’avoir su transformer son passé sombre et torturé en un atout pour les touristes du monde entier. Une journée à visiter cette ville contradictoire sous tous ses aspects permet de survoler l’histoire en quelques points.

Tout d’abord, la confrontation aux vestiges du Mur. Sans affirmer qu’une visite de l’East Side Gallery puisse représenter à elle seule l’empreinte qu’a laissé le Mur, ce lieu qui dévoile tout de même environ un kilomètre de cette barrière qui a divisé la ville en deux. Les amateurs d’art alternatif pourront admirer les tags et autres fresques érigés dans les années 90 par des artistes du monde entier. Un autre lieu dédié au Mur pour mieux cerner son histoire et ses conséquences humaines est le fameux musée « Check Point Charlie ». On y découvre les moyens qu’avaient les allemands à l’époque de tenter de pénétrer dans la zone Ouest de Berlin. Comme, par exemple, cette vieille coccinelle remodelée qui pouvait transporter une personne dans le capot.
Le passage obligé pour tous visiteurs est évidemment le Reichstag, le bâtiment politique le plus visité d’Europe. On se remémore les photographies d’un Reichstag en feu sous la poussée nazie. Aujourd’hui, à la place du dôme d’antan, on retrouve une imposante coupole en verre, ultra moderne, qui surplombe le bâtiment historique. Le contraste entre le passé et le futur de Berlin prend à cet endroit tout son paroxysme.
C’est d’ailleurs ce contraste qui, tout au long de mon séjour à Berlin, m’a le plus frappé. Dans chaque rue de la ville, que ce soit à l’est ou à l’ouest, les bâtiments d’avant-guerre côtoient les plus beaux joyaux de l’architecture moderne. Contrairement à Londres, les quartiers de la capitale allemande ne sont pas distincts selon l’origine des habitants, ou selon le style de vie. De même, la rupture entre l’est et l’ouest est aujourd’hui devenu dérisoire. On ne peut quasiment plus parlé de Berlin est et ouest.
Mais ce qui m’a assurément le plus marqué, c’est l’ambiance alternative qui baigne à Berlin. Que ce soit dans les bars, les restaurants, ou les clubs, on peut toujours ressentir cette atmosphère électrique. C’est ici que le ressort l’aspect le plus excentrique de la ville. Le Berghain ou le Trésor sont sans doute les lieux de la nuit qui incarnent le mieux cet esprit underground. Le Berghain est actuellement le plus grand club de Berlin. Sa capacité d’accueil est de 1500 personnes et ce de 22h à midi sans répits. Ce havre de l’électro (où il est interdit de prendre des photos) a pris ses quartiers dans une gigantesque usine du 19ème siècle. L’ambiance postindustrielle mélangée aux sons psychédéliques font du Berghain l’endroit le plus branché du moment. Je me suis d’ailleurs imprégnée de cet univers jusqu’à 8 heure du matin. Le Trésor quant à lui détient la palme du club le plus excentrique de Berlin. En effet, les soirées à thème exigent une tenue adaptée pour pouvoir entrer (comme une combinaison en latex pour une soirée « fétichiste »). Dans ce club d’ailleurs, les scènes d’amour et de plaisir sont tolérées tout autour de la piste de danse. Ames sensibles s’abstenir.
Berlin est la ville aux milles facettes, la ville où tout et tout le monde se côtoie dans une sorte de patchwork culturel, architectura et humain. Il serait certes très intéressant de parler de la vie nocturne de la ville, du Château et des jardins de Charlottenburg, de la Potsdamer Platz ou encore du Sony Center. Mais se cantonner à quelques lieux ne suffira jamais à décrire une ville. Encore moins une ville comme Berlin, car tous les adjectifs de la langue française ne suffiraient pas à décrire la capitale allemande.
V.vA

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