Un matin du mois de novembre je me trouvais en gare de Bienne. Le passage sous voie était peu fréquenté. Le temps, froid, sec, qu’égayait un air timide, espoir d’un rayon de soleil rendait l’ambiance agréable.
Je retournai au journal, quand tout à coup, un jeune homme m’interpella en me demandant deux francs. En règle générale je n’aime pas donner de l’argent à des « soi-disant mendiants », car je trouve qu’au travers ces gestes nous contribuions à maintenir ces situations. Mais ce matin-là j’était plongée dans mes penses, j’avais la démarche légère
– Madame, vous avez 2 francs ?
– Non.
– Et je continue à marcher sans lui prêter attention.
Une semaine plus tard, le même jeune homme s’approcha à nouveau de moi et m’interpella, avec un sourire au bord des lèvres. Il me demanda :
– Madame vous avez deux francs ?
– Non, excusez moi j’ai que la carte, et justement, je devrais passer à l’automate
Je suis interloquée par sa deuxième question
– Et vous n’avez pas une carte pour moi ?
Les jours passèrent. Le même scénario se reproduisit
– Madame, vous avez 2 francs ?
– Encore vous ? Non, je n’ai pas.
Cette foi-là ce n’était pas vrai, j’avait de l’argent, donc je me suis dit : « Je vais lui acheter quelque chose à mange »
Je retournai vers lui et lui dis :
– Tenez, une pâtisserie !
– Mais je ne voulais pas à manger, je voulais seulement 2 francs.
Morale : Faut-il avoir ou non de l’argent ?
Viviana von Allmen