Le 26 octobre dernier, le magazine français « France Football » dévoilait la liste des 23 footballeurs pouvant prétendre remporter le titre honorifique mais ô combien convoité de Ballon d’Or. La reconnaissance sera double car, pour la première année, l’ancien « Ballon d’Or France Football » fusionne avec le titre de « meilleur footballeur de l’année FIFA ». Ainsi, plus d’ambiguïté possible, le vainqueur du fraîchement renommé « Ballon d’Or FIFA » pourra se targuer d’être le meilleur footballeur du monde. Mais qui sera couronné roi de la planète foot ?
Si Messi, tenant du titre, figure à nouveau parmi les nominés, le lutin argentin devra faire face à une concurrence féroce, symbolisée par l’Espagne et ses sept champions du monde. Décryptage des forces en présence…
La Coupe du Monde fait foi. Le Mondial disputé cet été en Afrique du Sud fait naturellement état de critère principal dans l’attribution de la récompense. Cela a permis à l’Espagne de se tailler la part du lion. En effet, les champions du monde sont au nombre de sept, soit la majorité des joueurs de l’équipe type ayant remporté le trophée le 11 juillet dernier. L’Allemagne, vainqueur de la petite finale, place pour sa part quatre de ses représentants. Parmi les grands gagnants de ce Mondial, citons l’Uruguayen Diego Forlan, élu meilleur joueur de la compétition, Andres Iniesta, unique buteur de la grande finale et Thomas Müller, le jeune Allemand de 21 ans, meilleur buteur et grande révélation du tournoi.
La Champions League pour beurre ? Même s’il est vrai que cette compétition n’a pas la même influence lors des années paires, les deux finalistes de la dernière édition sont tout de même très bien représentés. L’Inter de Milan place quatre de ses joueurs sur la liste, le Bayern Munich un de plus. Wesley Sneijder, le néerlandais « nerazzurri », part donc avec l’avantage d’avoir réalisé le doublé « finale CM – finale CL ». Le club bavarois espère de son coté voir triompher un des siens, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 1981 et le sacre du légendaire Karl-Heinz Rummenigge.
Vers un nouveau « classico ». Si les Espagnols se retrouvent largement majoritaires dans cette liste, il en va de même au niveau de la répartition par club. En effet, dix joueurs défendent les couleurs des deux monstres de la Liga espagnole que sont Barcelone (6) et le Real de Madrid (4). Les deux formations s’apprêtent donc à se livrer un nouveau combat, car l’on y retrouve de nombreux joueurs faisant figure de favoris. Iniesta, Xavi, Villa et Messi, côté catalan, sont tous des candidats potentiels à l’obtention du trophée, tout comme leurs « meilleurs ennemis » Cristiano Ronaldo, Özil ou Casillas côté madrilène. Cette omniprésence de joueurs « espagnols » reflète bien la mainmise du pays depuis quelques années sur la planète foot.
Quid de Milito ? Comme à son habitude, cette présélection contient son lot de surprises, décevantes ou réjouissantes. La plus marquante cette année est sans aucun doute l’absence de Diego Milito. Pourtant, avant début juin, l’attaquant de l’Inter de Milan avait tout pour plaire : 28 buts en 46 matches avec le club lombard lors de la saison 09/10, élu meilleur joueur de la Champions League et surtout auteur d’un doublé lors de la finale qui offrait le titre à son club. Mais voilà, rien ne sert de courir, il faut marquer à point. Et en cette année 2010, le point culminant s’appelait « Mondial ». Un véritable cauchemar, briseur des rêves les plus fous de l’international argentin qui paye au prix fort son manque de temps de jeu (91 petites minutes sans adresser le moindre tir !). Si la Coupe du Monde a été fatale à Milito, elle aura permis à certains joueurs de se mettre en évidence et de gagner une place sur la liste de France Football. C’est le cas d’Asamoah Gyan. L’attaquant ghanéen a apporté de l’envie et un vent de fraîcheur à une compétition loin d’être le feu d’artifice annoncé.
Relevons finalement l’absence de joueurs français et anglais, toutefois assez logique après une Coupe du Monde désastreuse.
Un trio se détache. Parmi les favoris, trois joueurs semblent avoir une longueur d’avance sur leurs concurrents. Il s’agit d’Iniesta, Forlan et Sneijder qui ont tous les trois brillé sur le continent africain. Derrière eux, les deux stars Messi et Cristiano Ronaldo, certainement « intrinsèquement » les deux joueurs les plus talentueux, risquent de payer leur transparence durant le mois de juin. Cependant, le peloton des outsiders emmené par Xavi, qui mériterait de recevoir une fois cette récompense, ou encore Müller qui ne cesse de nous étonner et peut nous réserver encore bien des surprises.
Verdict final, le 10 janvier prochain en Suisse, à l’Opéra de Zurich, pour une symphonie footballistique qui s’annonce passionnante.
R.C.