Espèces Menacées, de Ray Cooney, par The Boulevard Romand

Humour romand, ou plutôt ennui mordant

La pièce s’ouvre sur une musique très dynamique de ABBA, et il est regrettable que ce soit le seul moment à dégager autant d’énergie. Yvon Rochat rentre chez lui dans un état d’excitation extrême. Dû a un échange involontaire de mallette avec un inconnu dans le métro, il se retrouve désormais avec plusieurs millions de francs. Il désire partir rapidement et très loin pour conserver son butin, mais sa femme n’est pas de cet avis. Aujourd’hui, c’est son anniversaire et leurs amis, Jaques et Sylvie, viennent souper. Débarque alors M. Lehman, un inspecteur corrompu, qui essaie de soutirer de l’argent à M. Rochat sous un prétexte plutôt tiré par les cheveux. Puis arrive un chauffeur de taxi à l’accent cheminot impossible. Un septième comédien fera son apparition, il représente la police fédérale et vient leur annoncer la découverte du cadavre de M. Rochat au fond d’un lac, avec sa sacoche (la sienne cette fois) à la main.
Le scénario n’est pas très réaliste et difficile à suivre, l’histoire étant compliquée et mal ficelée. Les conversations sont confuses, ce qui nous fait perdre le fil, qui est d’ailleurs difficile à trouver. Cette pièce qui se veut pleine d’humour, tend sur les gags faciles, lourds, manquant extrêmement de subtilité. Les blagues jouent beaucoup sur les clichés, et ça en est rébarbatif. Un message sous-jacent que l’on peut tirer est que lorsque l’on se lance dans l’engrenage du mensonge, il est bien difficile d’en sortir.

La mise en scène de Thierry Meury aurait pu être plus aboutie, la direction d’acteurs semble encore lacunaire. Les comédiens n’utilisent pas l’espace mis à leur disposition. Ils sont très rigides, lorsque l’un s’exprime, les autres le regardent béatement. Comme des poupées de chiffons, on croirait que le marionnettiste ne peut en faire interagir que deux à la fois. Cela entraine un manque de naturel qui à la longue devient pesant.

On peut sentir quelques pics s’essayant à faire monter la tension, mais cette dernière s’écroule bien avant d’avoir atteint son apothéose. Le rythme est très lent. Et soudain la pièce s’arrête, mais il n’y a pas de chute, nous restons là, sur notre faim.
L.R.

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