Bruits, la nouvelle exposition temporaire au MEN

Bruits est le premier volet d’une trilogie consacrée au patrimoine culturel immatériel (PCI) au MEN. C’est dans le cadre d’une recherche de l’Institut d’ethnologie en collaboration avec d’autres instituts suisses qu’a lieu cette exposition qui réfléchit sur la façon dont la société s’intéresse et organise les supports sonores.

Depuis plus d’une centaine d’années, les anthropologues ne cessent de penser qu’il faut sauvegarder l’authenticité des cultures avant qu’elles ne soient perdues, oubliées, changées. C’est donc logiquement que le Musée d’ethnologie de Neuchâtel  (MEN) va consacrer ses trois prochaines expositions temporaires à la question des données immatérielles. En ce moment se déroule le premier volet, intitulé « Bruits ».  Celui-ci s’intéresse à ces nouveaux moyens muséologiques que sont les données sonores. Il examine les moyens utilisés afin de conserver certains éléments et d’en écarter d’autres et étudie de quelle manière certains supports sont recyclés et exploités.

L’exposition est découpée en sept pièces emportant le visiteur dans les fonds de l’océan, mettant en scène une représentation du Nautilus. Une première salle rappelant la plage nous interroge sur l’utilisation du coquillage, tantôt comme coiffe, tantôt comme instrument de musique. Cela nous amène à la deuxième pièce renvoyant à une cale pleine de cageots emportant chacun un bruit spécifique. Par ce biais, le MEN questionne le visiteur sur le véritable sens du mot « Bruits ». Quelle est sa véritable signification? Chacun à sa propre réponse sur la question et une barrière culturelle empêche incontestablement les uns des autres d’avoir la même perception des sons, de l’esthétique sonore. Une troisième pièce représentant la salle des machines du sous-marin nous aide donc à comprendre cette limite et nous explique comment certains pionniers musicaux tels que John Cage et Béla Bartók ont véritablement redéfini la musique.

L’exposition continue à travers la salle de contrôle. Celle-ci alerte les visiteurs de l’importance d’immortaliser dès aujourd’hui certains rites, chants ou prières afin d’éviter leur disparition définitive. On arrive ensuite dans la pièce principale montrant l’évolution des technologies permettant de graver les sons. On peut y voir de vieux enregistreurs, des vinyles ou encore y écouter plusieurs enregistrements faisant partie de la collection du MEN.  Par un souci du détail assurément poussé des conservateurs du musée, ceux-ci ont voulu, avec succès, ne rien négliger et pousser le vice jusqu’à représenter un fond marin avec des poissons évoqués par des harpes et des luths.

La dernière salle, si le reste n’a pas encore convaincu les visiteurs, leur donnera au moins un avant-goût d’été puisqu’elle représente autant une plage qu’un festival. Y sont regroupés toutes sortes d’objets employés d’une autre façon que leur utilisation première. On peut y observer  tous les endroits auxquels on ne peut échapper lors d’un festival comme par exemple un bar aux couleurs exotiques, un shop et évidemment la grande scène, le pilier même des festivals. Notons que cette scène accueille un spectacle ouvert au public tous les troisièmes dimanches du mois.

Cette exposition hors du commun est un véritable voyage pour le visiteur qui se donne le temps d’y plonger. Nombreuses sont les choses à voir et à écouter. Le MEN s’attelle à nous transporter dans un véritable monde plutôt que d’exposer les choses à l’état brut comme beaucoup trop souvent.

Le MEN est ouvert tous les jours de 10h à 17h à l’exception du lundi. L’entrée est gratuite le mercredi et l’exposition « Bruits » est à découvrir jusqu’au 15 septembre 2011. Pour plus d’informations : http://www.men.ch
A.D.O.

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