par Viviana von Allmen
La pauvreté est une question qui dérange car elle est toujours l’expression d’une inégalité, sinon inacceptable, du moins peu tolérable. Davantage encore dans une société globalement riche et démocratique où l’on recherche de manière prioritaire l’égalité réelle et non plus seulement l’égalité formelle des individus.
La mondialisation, tout en générant de nouvelles richesses, a entraîné le creusement des inégalités entre les pays pauvres et les pays riches.
Les sources innovantes de financement, qui sont indispensables à la réalisation des objectifs apportent aux pays en voie de développement une aide plus importante, plus stable et plus prévisible. Elles ont également vocation à devenir des instruments de régulation de la mondialisation grâce aux contributions internationales de solidarité qui doivent permettre de prélever une part de richesses et de les redistribuer au bénéfice des plus pauvres.
Pour les pays « du premier monde » la situation, elle n’est pas si rose. Certaines institutions commencent à se préoccuper.
Malgré le vouloir accru, d’une reprise économique forte, de la part des gouvernements, le chômage reste incrusté comme un cancer dans la société, le nouveau millénaire.
La peur d’être licencié, de ne pas être embauché s’accompagne des bas salaires, de la pauvreté et de mauvaises conditions de travail.
Dans divers pays d’Europe la pauvreté voire la misère guette de près. Des quartiers entiers, des régions, des savoir-faire sont abandonnés. Les jeunes, les salariés âgés, les personnes sans diplôme, les fils et filles d’immigrés sont laissés sur le bord de la route.
Chez nous, il est difficile de parler pauvreté, la Suisse, un pays qui affiche une des meilleures qualités de vie au monde. La pauvreté est difficile à percevoir, de la comprendre et de l’affronter. Des jeunes sans travail, des familles dans l’insécurité, des personnes âgées sans défense restent en rade d’une société qui se proclame riche, compétitive et sûre.
Selon Caritas(2001), « En Suisse, il n’y a plus de pauvreté absolue. En principe, personne ne souffre de la faim, et tout un chacun a accès à un toit et au minimum de soins médicaux. La pauvreté est «relative» par rapport au niveau de vie considéré comme «normal» ici et maintenant. Ainsi, être pauvre signifie ne pas pouvoir prendre part à la vie sociale, à défaut du minimum vital requis. » Aujourd’hui la même institution a du revoir ce concept à l’envers.
Il devient dès lors un devoir de nos politiciens d’abandonner les luttes partisanes et désormais de se concentrer sur les vrais problèmes de notre société et non de les occulter par des discussions sans fond au risque de voir le peuple descendre dans la rue. Ce ne sont pas les 80’000 militaires qui l’en empêcheront.
V.vA