Haras national d’Avenches, le monde équestre indigné

Le monde équestre suisse est plongé dans l’embarras depuis plusieurs mois. En effet, l’annonce de la fermeture du Haras national d’Avenches a suscité une vague de protestations. Daté du 25 février dernier, cette décision du Conseil Fédéral fait encore grand bruit.

Le 25 février 2010 restera dans les mémoires comme un triste jour pour les acteurs du monde équestre suisse. C’est à cette date que le Conseil Fédéral a décidé de supprimer les  subventions accordées au Haras national d’Avenches. Cette résolution, qui normalement entrera en vigueur le 31 décembre 2011, met en péril l’institution. En effet, ce ne sont pas moins de 7,5 millions de francs qui lui sont alloués chaque année, une somme considérable mais néanmoins nécessaire à sa survie.

Des raisons économiques
A l’heure de se justifier, le Conseil Fédéral invoque la raison économique. La suppression du Haras national fait en effet partie d’un ensemble de mesures prises par le gouvernement afin de réduire les dépenses du pays. Selon ce dernier, « L’exploitation du Haras national n’est  pas une tâche clé de la Confédération ». Le monde équestre ainsi que de nombreuses personnalités du monde politique ont  rapidement contre-attaqué en tentant de prouver la nécessité d’entretenir l’institution. Charles Juillard, président du Conseil d’Etat jurassien, a dénoncé une mise en danger de l’économie du cheval, secteur qui selon ce dernier emploie plus de 10’000 personnes et représente un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de francs. « Le Haras national d’Avenches est un centre de compétence, notamment dans le domaine de la reproduction, en matière d’emploi et de formation professionnelle et continue » déclarait pour sa part Frédéric Haenni, député radical au Grand Conseil vaudois, au micro de la TSR. L’institution joue également un rôle important dans la promotion de la race franche-montagne, unique race chevaline suisse.

L’opposition s’organise
Face à la détermination du gouvernement l’opposition s’est décidée à entrer en action. De nombreux comités de soutien au Haras national ont été créé afin de permettre aux éleveurs et autres acteurs du domaine équestre de se faire entendre. Une mobilisation qui a abouti à la remise d’une pétition au courant du mois de mai dernier. 62’000 signatures ont ainsi été récolté.

Des solutions insatisfaisantes
Malgré la détermination des amis du cheval, le Conseil Fédéral ne s’est pas rétracté. Ce  dernier cherche d’autres solutions permettant la  survie du Haras d’Avenches. Selon leurs conclusions, son maintien serait envisageable par un financement privé. Cette solution est néanmoins jugée insatisfaisante par le milieu équestre qui n’accepte pas que le gouvernement se désintéresse du Haras, qu’il tient pour une des institutions importantes de la Confédération. Aucune autre solution au problème n’a pour l’instant été proposée. A l’heure d’aujourd’hui, l’avenir du Haras national d’Avenches semble donc bien incertain.
C.B.

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