Carnet de voyage : destination Barcelone

Il est 8h30, la matinée ne fait que commencer. Nous sommes au mois de juin. Pourtant, dehors, le ciel est gris, les nuages sont noirs, le vent souffle. Le temps est morose. Parfait pour répéter ses examens. Du fin fond de ma bibliothèque je me surprends à rêver de plage, de soleil, de mojitos… De vacances quoi ! Une heure plus tard, je tiens mon ticket pour une semaine de liberté. Destination Barcelone…

La porte de l’avion s’ouvre. Je descends une marche et l’air chaud, presque oppressant, envahit chaque centimètre de ma peau. Le soleil brille. La mer, claire et paisible, s’étend à l’horizon. Arrivée au bas de l’escalier, j’inspire une grande bouffée de cet air si chaud. Déjà je sens l’odeur du sud. Celle que j’attends avec tant d’impatience chaque année. C’est parti pour une semaine. Une semaine de visites effrénées, de baignades interminables, de courses aux bonnes affaires dans les magasins, de promenades hasardeuses dans les ruelles entrelacées de la vieille ville…
Mon auberge se trouve au cœur de Barcelone, dans le Barri Gotic. Après avoir déposé mes bagages, je décide d’aller me promener dans le quartier de la Barceloneta, le quartier de la plage. Arrivée au bord de la mer, l’envie de me plonger dans l’eau fraîche et salée me saisit. Après une baignade revigorante, je m’étends un moment sur le sable chaud. Et là, le spectacle commence. De tous les côté s’étend une marée d’êtres humains allongés sur leurs paréos, prenant le soleil. Un brouhaha mêlant anglais, espagnols, français, hollandais, italien monte de la plage et se perd dans le ciel.  Entre les touristes, étalés sur le sol, collants de crèmes solaires, slaloment les vendeurs de la plage criant ou louant leurs services respectifs. Je ferme les yeux et me laisse emporter par leurs voix : coco, coco bello, quieres coco ? cervezas, beer, coca, agua ? Masaje cinco euros ? Comme la nuit approche, ce brouhaha s’étoffe et finit par disparaître. Touristes et vendeurs, animés par de nouvelles préoccupations, remballent serviettes, crèmes solaires, parasols, beer et agua et dans un tourbillon disparaissent. Je me redresse. La plage, désormais vide, semblent immense. Je commence à marcher en laissant mes pas me guider. Ayant regagné le centre de la vieille ville, je me mets à la recherche d’un bar à Tapas. Dans une ruelle recluse, parallèle à La Rambla,  je tombe sur Los toreros, petit restaurant authentique tout en bois et haut de plafond. Partout contre les murs sont accrochés tableaux et autres objets, tous consacrés à la tauromachie. Je laisse mes convictions de côtés et commende des Papas Bravas (sorte de patates sautées accompagnées d’une sauce piquante), des tortillas et autres fameuses tapas. Repue et fatiguée du voyage, je rentre dormir impatiente de découvrir les richesses de Barcelone.

L’avion prend de plus en plus de vitesse, je sens les roues qui quittent le sol. Nous avons décollé. Destination Genève. Pendant le vol, je m’assoupis en repensant à mon voyage… Barcelone c’est Gaudi avec la Sagrada Familia, le Park Güell et ses bancs de mosaïques, c’est le musé Dali et celui d’art contemporain (MACBA) ; c’est la Plaza Reial  avec ses arcades, sa fontaine et ses palmiers ; c’est le Mercado San Josep avec ses étalages colorés de fruits et légumes, ses jus frais pressés, ses viandes et poissons, ses fromages espagnols, son odeurs fraîche et épicée qui tournoie autour des stands, qui chatouille les narines des touristes munis de leurs appareils photo ; c’est le Mont Juïc, cette colline historique à laquelle on accède par un vieux téléphérique depuis le port ; c’est le quartier de la Ribera avec ses boutiques de jeunes créateurs, ses galeries d’art et ses salles de concert ; c’est la Rambla, rue mythique de la ville, avec ses centaine de statues vivantes qui rivalisent d’imagination pour gagner quelques euros grâce à leurs déguisements plus farfelus les uns que les autres… Barcelone c’est tout çà et c’est bien plus encore. Alors que l’avion touche le sol suisse mettant fin à ma rêverie, je décide qu’un jour je retournerai visiter cette étonnante ville avec son labyrinthe de rue étroite grouillante de monde, ses petites échoppes et sa population cosmopolite…
Leila Ueberschlag

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *