Après un quart de siècle de service à l’Alma Mater, M. Jacques Xavier Mourey tire sa révérence. Il gardera en mémoire une grande partie de l’histoire de la Faculté des Lettres et des projets menés à bien dans son sein.
Né à Lausanne et implanté à Neuchâtel, Jacques Xavier Mourey est contraint de quitter son métier. Précédemment et pendant 15 années il a exercé avec passion le travail de graveur dans l’atelier du «Champs du Moulin» à Neuchâtel. C’est alors qu’en 1984 et pour des raisons de santé cet artiste du verre est forcé de se recycler et postule pour le poste de gérance à l’Institut de physique à l’Université de NE qui avait été mis au concours. A l’époque il n’envisageait pas les aventures passionnantes que l’attendaient. Aujourd’hui, il partage avec nous une partie des tâches de son travail et des expériences inconnues (pour le grand public) qui font partie de l’administration académique.
Propos recueillis par Viviana von Allmen
Qu’est ce qui vous a attiré dans ce poste ?
Le besoin de me recycler et de survivre ont été les facteurs prédominants. Mais après deux ans dans la fonction, un événement inespéré s’est produit : l’ouverture de l’actuel bâtiment de la faculté de Lettres et ma nomination comme régisseur (le poste n’existait pas jusqu’à ce moment). Ceci m’apportait un nouveau défi avec la diversité que ça comportait. Et là j’ai commencé à goûter et à m’impliquer plus profondément dans la vie des aspects administratifs de l’Université.
Étant donné la personnalité correspondant à l’exigence des tâches et son implication dans son poste, Xavier est le premier régisseur nommé. C’est ainsi qu’il pose un regard plus attentif aux besoins de la communauté estudiantine et il y a 24 ans il organise pour la première fois le service d’un centre de photocopies et par conséquent un poste de travail à Mme Michelle Pizzera. «Pendant 17 années le centre de polycopies a tiré 300’000copies par an, pour le confort des étudiants. Malheureusement aujourd’hui, la politique de globalisation de l’Université en a voulu différemment » se remémore M. Mourey.»
Que recouvre le poste de régisseur ?
On pense que ce poste n’implique que la faculté des Lettres, toutefois il s’est élargi au fil des années. « Tous les jours on peut s’attendre à des demandes de dernier moment. C’est un défi car il faut gérer aussi l’Institut de langue et civilisation françaises, institut de Sociologie, centre de Dialectologie, centre d’Orthophonie, Institut de Linguistique et tous les événements liés à l’Aula des Jeunes-Rives. Tous ces centres et instituts jouissent d’un bâtiment propre à chacun.
Quel été un événement marquant dans ces 25 ans vécus dans l’Alma Mater ?
L’inauguration de l’Aula des Jeunes-Rives comme salle de congrès et conférences (elle était habilitée en tant que salle de cours) a été un événement très important dans l’histoire de la faculté de Lettres. D’ailleurs l’autorisation du rectorat pour accueillir différents genres de manifestations externes à la vie académique avait fait de l’Aula le premier Centre de Congrès de la Ville de Neuchâtel. Le fait de m’avoir conférer la gestion du Centre (accueil des congressistes, organisation des apéros, facturation, etc.) m’a permis encore une fois de proposer et créer un poste de travail.
Quelle a été votre plus belle expérience ?
Il y a 22 ans, comme aujourd’hui, l’Aula était imposante mais, à l’époque vide, il lui manquait l’élément d’harmonie voir de convivialité. Je me réfère à un piano. Une demande pour l’achat d’un piano avait été présentée aux autorités de l’Université ainsi qu’au gouvernement mais, étonnamment la réponse fut : NON. Dès lors, à l’aide du chœur d’Yves Zen nous avons organisé des concerts suivis d’une quête. Au terme de 4 ans nous avons pu offrir le beau piano qui habite l’Aula des Jeunes-Rives.
Quelle a été la plus difficile des expériences ?
Les cérémonies officielles, Dies académiques ou remises de diplômes entre autres, qui demandaient des préparations d’une précision toute horlogère.
Mais pour venir à votre question, l’anecdote la plus embarrassante a été quand l’armée a loué l’Aula pour fêter une de ses promotions. L’événement se déroulait avec une fanfare. Le hic, la fanfare jouait triomphale en dehors des murs de l’Aula et ceci en période d’examens. Des profs ont alors cherché le responsable de la manifestation. Je n’ai su que me cacher sous une table.
Comment allez-vous introduire votre successeur ?
Heureusement les autorités ont compris la complexité du poste et elles ont autorisé un travail conjoint de deux mois. Il y a des procédures standards, mais il y a beaucoup plus de prise de décisions sur le tas qui demandent une expérience et un savoir faire qu’on ne peut transmettre qu’au quotidien.
Qu’envisagez-vous après votre retraite ?
Pour boucler la boucle je redémarre avec ma vielle passion la gravure sur verre mais, avant, je me glisse dans ma «retraite» à travers un spectacle….
Et ainsi on a été invités à un concert très particulier « The Sisyphus Tears » qui s’est déroulé le dernier jour de travail de Jacques-Xavier Mourey à l’Aula des Jeunes-Rives.
V.vA