L’affaire du Dr. Scott Reuben, est qualifiée comme l’une des plus grande fraude dans la recherche médicale et aussi l’une de celles qui ont duré le plus longtemps sans être détectée selon le Dr Steven Shafer, éditeur du journal Anesthesia and Analgesia.
Ce médecin est qualifié comme étant l’un des chercheurs les plus prolifique dans le domaine de la recherche sur la douleur post-opératoire. Il aurait notamment travaillé ces dernières années sur l’analgésie dite « multimodale », dont les essais cliniques qui ont fait l’objet de 21 articles n’étaient que pure fiction.
Pour tous ceux qui on tendance à considérer les médecins en tant que demi-dieu avec une éthique irréprochable, ne soyez pas naif. Ces derniers ne restent que des hommes qui évoluent dans un système, crée par d’autres hommes, régi par l’argent. Comment peut-on encore croire en des médecins chercheurs exerçant dans une parfaite déontologie, quand ces derniers travaillent en étroite collaboration avec des entreprises pharmaceutiques ou des revues scientifiques dont la visée représente les péchers du médecin chercheur. Dans l’affaire du Dr. Reuben, la responsabilité du chercheur est certes remise en question, mais c’est surtout le système dans lequel il évolue qu’il est intéressant de comprendre. Comment ce chercheur a-t-il réussi à berner, seul, la communauté médicale et scientifique pendant ces longues années ? Ni l’hôpital dans lequel il travaillait, ni les entreprises pharmaceutiques qui ont subventionné plusieurs de ses recherches, ni les revues prestigieuses qui ont publié ses articles frauduleux, ne l’ont soupçonné. Aujourd’hui la crédibilité des revues scientifiques et le contrôle des travaux publiés par des chercheurs sont remis en question.
Alors oui, c’est scandaleux. Le Dr Reuben a joué avec le réel, il a agi en dehors de toute éthique et ces actions sont punissables. Mais faut-il croire en la seule responsabilité de ce medecin, comme on le prétend actuellement ? Cette affaire de fraude n’est pas la première dans l’histoire de la recherche clinique, même si, on la qualifie comme étant la plus catastrophique et ne sera certainement pas la dernière. Comme dans toute affaire de fraude, il y a l’acteur principal, mais c’est illusoire de penser qu’il soit le seul coupable comme on aime tant à le croire. C’est la perversité de tout un système qui est mis en lumière dans ces cas, et quand il s’agit d’un domaine qui touche la santé, il y a de quoi s’inquiéter.
Kalina Anguelova