En Suisse, il y a environ 500 000 chiens qui sont considérés comme des animaux familiers.
Ils sont de loin les compagnons favoris de l’homme. Sur l’échelle de popularité, les chiens sont à la deuxième place. Tous les ans, la population dépense des millions de francs pour la nourriture, les frais de vétérinaire, la taxe municipale et les accessoires.
Vers 12 000 ans BP, des canidés sont devenus les compagnons des hommes. C’est le premier animal domestiqué de l’histoire de l’humanité. Cette aventure partagée est si précoce que, contre toute attente, l’histoire du chien n’a guère retenu l’attention des historiens. Mais de nos jours, ce sont nos politiciens et juristes qui se chargent d’imposer la nature de notre approche avec nos toutous.
Oui, depuis l’automne dernier, une ordonnance fédérale impose aux nouveaux propriétaires de chiens à suivre une formation qui lui donnera droit automatiquement au permis, baptisé «attestation pour détenteurs de chiens». Mais aucun cours n’a encore été formellement mis sur pied.
Alors peut-on normaliser le comportement des canidés ou devrions nous parler d’un type de propriétaire modèle ?
Selon de comportementalistes, on peut répartir les propriétaires d’animaux en quatre grandes familles.
Les joueurs, dont l’animal type est le labrador, chien préféré français. Chien ou chat, leur animal de compagnie est surtout un compagnon qui, s’il n’est pas encore un être humain, n’est plus un animal mais un membre à part entière de la famille. Décalés dans un monde en crise, ils préfèrent l’échange et la convivialité et le retour à la nature. Leur animal, c’est leur petit coin de paradis.
Les dompteurs, choisiront des chiens au caractère réputé difficile, doberman ou rottweiler. Ils veulent démontrer ainsi qu’ils sont de la race de leaders. S’ils ne se sentent pas suffisamment reconnus dans leur job ou dans leur couple, ils peuvent au moins se faire obéir de leur animal ! Ils passeront du temps à lui apprendre toutes sortes de choses, pour montrer à quel point il est intelligent, avec l’espoir que les autres pensent si le chien est intelligent, le maître doit l’être encore plus.
Les démarcheurs, pour qui l’animal est une vitrine, c’est leur meilleur attaché de relations publiques. Il faut qu’il soit beau, le plus remarqué. Ils n’hésiteront pas à courir concours et expositions pour accumuler les médailles. Ils prennent parfois plus de soin de leur animal que d’eux-mêmes et cachent souvent, derrière la grande valeur donnée à leur animal, le peu d’estime qu’ils ont d’eux-mêmes.
Les sauveteurs, ce sont eux, qui vont adopter leur animal à la SPA (société protectrice des animaux), heureux de leur bonne action. Ils ont une préférence pour les bâtards et les chats errants. Ceux qui ont l’air abandonnés, qui ont froid ou faim, les attirent. Les sauveteurs ont besoin de se sentir utiles pour exister et ils se sauvent eux-mêmes en en sauvant d’autres. Et malgré les apparences, ce n’est pas ceux qui protègent leur animal, c’est lui qui leur apporte le sentiment de sécurité qui leur fait cruellement défaut.
D’après cette classification : À quoi sert le chien ? Sa spécialisation est de plus en plus poussée : aux fonctions utilitaires s’est ajoutée la recherche esthétique. De l’animal de ferme à l’animal de compagnie, la diversité des utilisations du chien dans le temps, dans l’espace et dans le corps social est telle qu’elle nécessite une analyse attentive de ces fonctions en lien ou à la suite d’autres évolutions techniques et/ou culturelles.
Donc c’est à penser que nos autorités ne cherchent pas une solution mais de normatives qui repoussent dans un premier temps le problème plus loin.
V.vA.