Rien de mieux que rire, et Bienne sur le sujet, s’y connaît.
Viviana von Allmen
C’était le vendredi 7 septembre que la Fondation du théâtre d’expression française s’est ouverte sur le monde du bien vivre avec le festival d’humour « Bien en rire ». Trois soirées consécutives pleines de bonne humeur pour le plus grand plaisir du public.
Pour ouvrir les feux de la première de « Bienne en rire » le représentant de la culture, M. Pierre Yves Moeschler nous a dévoilé que : « Pour démontrer que Bienne est bilingue il faut renfoncer le français pour les personnes d’ici et d’ailleurs »
Tout de suite et pour rester dans l’ambiance Jean Jacques Simon présente: « En attendant Julio… » de et par Angel Ramos Sanchez
Pépé, régisseur espagnol annonce l’arrivée de « Julio Iglesias » quand on entend « ah mierda! » l’acteur est contraint de se rétracter et devoir communiquer que Julio est en retard mais, pour sauver la mise…
« Julio va venir »
Oui très étonnant, Angel Ramos Sanchez parle espagnol tout au long de son one-man show. Mais, ceci n’est pas un problème, au final, on ne se rend même plus compte que la pièce est dans une langue étrangère.
Sans se faire attendre, Angel Ramos Sanchez, comédien hors pair, exalte et décrit l’architecture du Palace « entre néo-classica y una tendencia rococo muy bonita »…
« El va venir »
Et en attendant encore, l’artiste commence alors un savoureux voyage ibérique au cœur du mime, du conte, de l’illusion du rire.
Très charmeur et à l’aise sur les planches, il convainc certaines personnes de la salle qui vont même jusqu’à monter sur scène, pour imiter Tarzan, Jane et Chita, le chimpanzé.
Il est exceptionnel car sans être programmé, après un quart d’heure de spectacle, Angel Ramos Sanchez s’est procuré un traducteur improvisé « Qui n’idée » inconditionnel qui ne l’aide pas mais nous fait tordre de rire.
Alors les rideaux se lèvent pour Roland Magdane qui n’arrêt pas d’essayer de nous convaincre que vingt ans ne sont rien… c’est différent. Il résume avec une drôlerie subtile tous les travers de l’ordinaire de l’homme civilisé.
Le comédien analyse avec beaucoup de mordant la langue française. Selon son avis personnel, le beau et le sérieux c’est du genre masculin le reste du genre féminin, exemple à l’appui:
« La connerie que commet en homme est un imprévu ou un écart ».
Plus tard il s’attaque aux revues, dont il ne dira pas le nom qui commence par Cosmo et termine par Politan, car son contenu nous prend pour des cons
« Sexe supplément confidentiel où il nous confirme :
(Non, le pénis n’est pas un os) ou à quoi reconnait-on qu’une femme a un orgasme?
(Elle perd connaissance) ou, où se trouve le col de l’utérus?
(Je ne suis pas le tour de France) ».
Il nous rappelle la beauté et l’énergie des jeunes quand il évoque ses dialogues avec Benoit,
« Benoit, quand tu trouveras du travail?
Ça y est les mauves vibrations. »
« Benoit, que faut-il pour faire du miel?
Mmmh… un pot…2 abeilles (le gourdin et sa meuf)
Mais non, 5000 abeilles!
Toutes dans ma chambre? »
Pour finir par la fameuse lettre à Maman où cette femme découvre le bonheur d’avoir élever un bonhomme qui finira par exercer la profession d’opticien ébéniste…
Bien(ne) des rires pendant cette soirée de septembre pour regarder la culture d’un autre point de vue.