Au fil des rues, les côtés subtils de Fribourg se dévoilent…
Petite bourgade fortifiée du XIIe siècle, Fribourg est du « mauvais » côté de la Sarine pour les Bernois, trop rustique aux yeux des Lausannois, quand elle n’est pas tout simplement trop loin pour les Neuchâtelois. Toutefois cette cité médiévale regorge d’endroits merveilleux, poétiques voire fantastiques. Votre vie ne saurait rester la même lorsque vous les aurez découverts.
Prenez jour au hasard dans l’année, par exemple un samedi matin d’été. Du côté est de la ville, vous trouvez une petite maisonnette de sorcière du début du siècle dernier, dont aucun angle n’est droit. De là, vous descendez quelques marches d’escalier, et traversez le pont Zaehringen en jetant un coup d’œil sur la maison d’Hubert Audriaz en contrebas. L’animateur, artiste, ancien hockeyeur est plus connu des habitants que le saint patron de la ville lui-même. Autour de sa ferme, nommée Grabensaal, les joutes de chevaliers s’installent pour accueillir les enfants du quartier. De l’autre côté du pont, vous apercevez la terrasse du café de l’Ange juchée juste au-dessus de la Sarine. Elle s’éveille en accueillant les premiers rayons de soleil atteignant enfin les maisons amoncelées de la basse ville (on raconte que le diable les aurait jetées de rage dans le lit de la rivière). A quelques pas de là, vous empruntez la Grand-Rue, le long de laquelle s’anime le marché. Au milieu des bouchers, fromagers, et agriculteurs de la région, vous aurez le choix entre les gâteaux des élèves des collèges St-Michel, ancien collège de garçons, et Sainte-Croix, celui des filles, ou les bières artisanales brassées au coin de la rue, au Stalden. Et c’est au bas de cette ruelle escarpée que vous tomberez nez à nez avec les Puces de la St-Jean, et leur marché aux personnages pittoresques. Au milieu d’objets jeunes et vieux à l’inverse de leurs propriétaires, vous pourrez faire l’acquisition de broderies anciennes, de pots et assiettes pour tous les goûts, ou de tout le bric-à-brac qu’il vous plaira pour quelques pièces de cent sous.
L’après-midi, pourquoi ne pas découvrir deux personnages dont la ville est particulièrement fière, en s’aventurant dans l’antre de Jean Tinguely de sa muse, Nikki de Saint Phalle. L’imposant « Retable de l’Abondance occidental et du Mercantilisme totalitaire » vous accueillera dès votre entrée, accompagné des créations colorées et amusantes sorties d’un recoin secret de l’esprit de Madame de Saint Phalle. La plus suggestive d’entre elles est habituellement exposée devant le musée, sauf le dimanche, car il jouxte l’église de Notre Dame…
A quelques pas de là, se cache un trésor d’originalité où vous pourrez terminer votre soirée en beauté, le bar Elvis-et-moi, et sa non moins originale patronne, Valentine. Au milieu de rockers sortis tout droit de Graceland, et de pin up dignes des meilleures magazines des années 50 à l’image de votre hôtesse, vous pourrez danser jusqu’au milieu de la nuit, au rythme endiable de rockabilly ou de redécouvertes de Tom Waits comme si vous y étiez.
Ce sont quelque uns des secrets de cette ville, découvrez-les, ils ne manqueront pas de vous enchanter…
N.H.