La musique, bruit ambiant?

De nos jours, la musique est tellement ancrée dans nos moeurs qu’on ne la remarque même plus. Elle est devenue une telle habitude qu’on pourrait la placer au même rang que le frigo ou l’eau courante. Autrement dit, on ne remarque la musique que lorsque l’on veut bien y songer.
Mais en quoi la musique serait-elle devenue un bruit et non plus une forme originale d’art? Il se trouve que la société actuelle, de par son évolution, vit presque exclusivement dans les villes, et qui dit ville, dit trafic. Il est clair que les citadins connaissent un bruit de fond perpétuel auquel ils se sont, bien malgré eux, habitués. Et peu à peu, le silence a été banni, tant dans les endroits publics que privés. Ainsi, les magasins ont commencé à émettre des fonds musicaux, pas que la musique ait un réel pouvoir d’achat mais ceci pour mettre à l’aise le client. Et ces mêmes clients n’ont pas tardé à avoir chez eux un poste de Tv ou radio allumé sans pour autant s’y intéresser. En parallèle, il apparaît que la technique a considérablement aidé la diffusion musicale et la prolifération des chaînes de radios et de télévision a facilité le « music everywhere ».
Mais ce qui était au début un art original tend maintenant à devenir un besoin quotidien, une ration de bruit journalière. Avez-vous déjà vu une meute d’étudiants en chemin vers leur institution avec un casque vissé sur la tête dès le matin? Il est clair que oui. Pensez vous qu’ils écoutent ce qu’ils entendent? Il semblerait qu’un 90% le fait…pour se réveiller. On croirait presque qu’à l’instar des céréales, il faudrait une ration matinale de musique pour chaque enfant. L’exemple est tout aussi valable dans le cas du boulanger qui est branché sur « option musique » toute la nuit. Est-il conscient de ce qu’il écoute?
Le problème vient du fait que la musique perd peu à peu son originalité pour devenir quelque chose de banal et une sorte de drogue anti-silence. Le besoin de musique est tel que les individus s’enferment dans leur petit monde de bruit et commencent à négliger leurs relations sociales. On génère peu à peu une société autiste qui ne vit que par le bruit de son ipod. Mais que pouvons-nous faire pour inverser la tendance?
Il semble que nous ne pourrons plus faire machine arrière, la dictature du bruit est bien trop présente pour y échapper. Mais si l’on se donne la peine de rétablir la balance et ainsi écouter de la musique, lorsque l’on veut l’entendre, il est clair que celle ci retrouvera peu à peu un attrait plus artistique qu’utilitaire.
Jan Haesler

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