Il faudrait des mois pour saisir tous les trésors qu’abrite Rome. Un séjour de quatre jours semble donc bien éphémère, mais il s’est révélé d’autant plus riche en découvertes.
La session d’examens ayant enfin été reléguée aux oubliettes, quelle ne fut pas mon allégresse lorsque l’on prit le chemin de l’aéroport, destination: Rome. Après m’être longuement penchée sur cette ville au cours de mes études, il m’était finalement donné de la contempler de mes propres yeux.
Les aléas que rencontre chaque touriste, tel que la recherche de son hôtel avec force bagage à traîner derrière soi sous une chaleur étouffante, ont vite été oubliés pour laisser place à l’émerveillement face aux nombreux monuments majestueux disséminés au fil des rues. Une première soirée nous a permis de goûter à l’atmosphère de la ville et au charme de ses places et de ses multiples terrasses.
Dès le lendemain, un véritable voyage non plus seulement dans l’espace mais aussi dans le temps a alors débuté. Notre première journée de visite nous a entraînées à travers les siècles à la découverte d’une Rome Antique encore si présente et si perceptible face à la capitale moderne. Quelle sensation prodigieuse de se trouver au Capitole, puis dans le Parthénon. Et voici que reviennent à l’esprit ces images déjà souvent imaginées, figurant quelques citoyens romains venus faire leur offrande aux dieux païens. Cependant, nous avons été bien étonnées de découvrir que le Parthénon, lieu religieux païen par excellence, avait été transformé en basilique chrétienne dès le VIIème s. Etrange dénaturation qui a néanmoins permis de conserver l’édifice quasiment intact. Nous avons ensuite foulé le sol du forum et de la Via Sacra, autrefois parcourue par les Empereurs lors de leur triomphe, aujourd’hui par une foule de touristes. Certains monuments ont gardé toute leur prestance malgré l’écoulement souvent dévastateur des siècles. L’Arc de Septime Sévère en est un exemple frappant. Nos pas nous ont ensuite menées devant le Colisée, dont la visite s’est révélée tout aussi époustouflante. A nouveau, l’imagination renoue avec les temps antiques et les textes étudiés prennent vie pour rejouer divers épisodes.
Une nuit s’écoule et nous transporte vers d’autres temps, d’autres mœurs. Nous avons en effet consacré notre deuxième journée de visite au Vatican et aux merveilles qu’il recèle. C’est sur la place St-Pierre, écrasante de splendeur et de grandeur, que se posent nos premiers regards. La Basilique St-Pierre nous a ensuite déployé toutes ses richesses. Avec ses sols décorés de marbres, ses colonnades, ses statues, ses multiples coupoles, les sujets d’émerveillement sont infinis. Seul le flot de touristes déambulant bruyamment ôte quelque peu son charme sacré au lieu. La visite se poursuit ensuite à travers les « Musées du Vatican », collection des plus inimaginables richesses de l’Eglise. Au fil des salles, on découvre une multitude d’objets de culte et de parures couverts d’or et de pierres précieuses, des tapisseries, des cartes géographiques, des statues et bien d’autres trésors encore. Ces galeries ahurissantes aboutissent au final sur la célèbre « Chapelle Sixtine », dont les murs et le plafond sont recouverts de prodigieuses peintures. « Le Jugement dernier » de Michel-Ange est probablement l’une des plus célèbres, mais bien d’autres artistes talentueux ont contribués à la somptuosité du lieu, notamment Botticelli et Le Pérugin.
C’est l’esprit confus et engourdi, encore incapable d’assimiler avec clarté tous les chefs-d’œuvre contemplés, que l’on retrouve la lumière du soleil. Une dernière halte sur une terrasse ombragée par une galerie de colonnades nous ramène à cette Rome moderne, vivante, colorée et pourtant encore si profondément ancrée dans son histoire et animée par l’extraordinaire héritage qu’elle lui a légué.
Sonia Bernauer