Les achats sont nécessaires. Mais quand cela vire à l’obsession, attention. Quelques pistes pour éviter de devenir «accro» au shopping.
Aimer faire les magasins, quoi de plus naturel ?
Acheter de temps en temps quelque chose d’inutile n’est pas une maladie. Mais, si on commence à dépenser de façon irresponsable, si acheter devient un besoin incontrôlable, cela rentre alors dans la catégorie des acheteurs pathologiques.
Le 1 % de la population environ, surtout des femmes, souffrirait du syndrome des achats compulsifs.
Il convient alors de se poser des questions !
Que cachent les achats compulsifs ?
Cette dépendance au shopping cache souvent, comme toute dépendance, un mal-être profond dont nous n’avons pas conscience. Ces sentiments négatifs sont, en effet, très discrets et passent souvent inaperçus.
Dans l’optique où nous l’abordons, la surconsommation se définit essentiellement non par la quantité d’achats mais par le déséquilibre émotif associé à l’acte d’achat. Elle met donc en cause les dimensions psychologiques du geste d’acheter telles les dimensions émotives du rapport à l’argent et à la consommation.
L’acte d’acheter masque des sentiments profonds d’insécurité, d’ennui, d’insatisfaction… Ces sentiments, aussi discrets soient-ils, sont dévastateurs et prédisposent à développer une dépendance de compensation, que ce soit au shopping, à l’alcool, au jeu, à la drogue, au sexe ou à toute solution donnant l’illusion de combler le manque. En réalité, ces solutions, en procurant du plaisir, permettent d’oublier temporairement le vide ressenti, mais ne le comblent pas. Au contraire, elles ne font qu’accroître le manque profond.
Qu’est-ce qui caractérise l’acheteur pathologique ?
L’acheteur compulsif se sent hors de toute obligation comportementale. Il peut être une caricature tragique de la société de consommation. Mais il se situe en dehors de notre système de référence des objets. Il est atteint d’addiction. Il perd le contrôle dans une action non festive et solitaire. Il est la victime d’une force qui le pousse irrémédiablement quelles qu’en soient les conséquences. Celles-ci se caractérisent par un besoin continuel d’acheter, même des objets dont on n’a pas besoin, cela pouvant aller jusqu’à la ruine.
Qu’en est-il de l’achat virtuel ?
Chez certains, il traduit le refus de la situation sociale de fréquenter un magasin. Il évite tout contact avec le vendeur. Ce peut être un choix de commodité permettant un achat neutre et utilitaire. Pour d’autres, les sites Internet sont des lieux magiques dans lesquels tous les désirs peuvent se réaliser. Ils donnent une dimension planétaire aux tentations d’achat. Par la suite, les objets achetés ne servent généralement à rien et sont entreposés dans une armoire ou dans une pièce qui sert d’entrepôt. D’autre part la période des soldes et autres réductions sur le prix d’achat, obligent dans une certaine mesure les patients à acheter de façon incontrôlée.
Se soigner
Cela comprend une psychothérapie et la prescription de médicaments antidépresseurs. Il est demandé au patient de tenir un carnet d’achat où il va noter la fréquence de ces achats incontrôlés et l’envie irrépressible d’un objet, ainsi que les symptômes accompagnant l’épisode compulsif (dépression, colère, solitude, anxiété, etc.). Les professionnels demandent également au patient de se souvenir de ce qui l’a poussé à faire des achats. Un traitement comportemental et cognitif donne, quand il est bien mené, des résultats intéressants.
D’après une étude menée par des chercheurs américains, un médicament soignant la dépression permettrait de diminuer la frénésie d’achat chez les personnes souffrant de troubles d’achats compulsifs.
V.vA