Plonger dans la fidélité

Viviana von Allmen
Cuche et Barbezat se sont fait la cour, le lundi 15 janvier au théâtre Palace de Bienne, comme ils le font depuis 20 ans. La salle du théâtre était pleine à craquer.
Dans « Plouf », de et par Cuche et Barbezat, le duo complice se livre une nouvelle fois au public spontanément, sans complexe, mais d’une manier purement professionnelle.
La mise en scène de Michèle Guigon se concentre sur la notion de l’espace et la philosophie toute particulier des auteurs.
Le spectacle, c’est l’histoire d’amour d’un couple d’humoristes qui ne renoncent pas à partager leur intimité et leur complicité avec les spectateurs. Barbezat se lance et dévoile le thème principal de son livre : « Dans mon livre sur l’amour, ils disent qu’on peut faire l’amour sans jouir. C’est même mieux!…»  Il fait le lien avec la scène quand Cuche affirme: «Le théâtre c’est comme faire l’amour.»
Ainsi, il propose au public de transposer l’adage hindou au spectacle humoristique donc il faut se retenir… de rire. C’est même mieux!»
Il suffirait pour cela de se mordre les joues, question de savourer pleinement le spectacle. Des gestes didactiques se succèdent sans fin et le public éclate de rire.
Barbezat, en maître, commande des blagues à Cuche ce dernier obéit avec une soumission qui est à la hauteur du rôle. Il commence par la plaisanterie de l’avion, de Toto, etc., mais le maître se fait un plaisir fou de l’interrompre.  Son but : l’amener à jouer la première tirade d’Hamlet qui se répète en boucle et à toutes les sauces.
Leur secret est une complicité à toute épreuve.
Le décor, un bric-à-brac : un fauteuil, un escabeau, des balles, un caddie, une paire de skis, des objets les plus absurdes. Seront-ils destinés à finir dans l’accessoire centrale de la scène, la benne à ordures ? Non.
C’est Cuche qui comme un athlète confirmé plonge avec le naturel d’un poisson. Et c’est avec une remarquable simplicité que la benne à ordure se transforme en boîte à musique grâce à la magie des compositions au piano d’Alain Roche.
Ils achèvent le spectacle en mettant en scène deux marionnettes représentant Cuche et Barbezat, qui ensemble et en toute harmonie plongent dans la benne. Cette dernière scène est tout un symbole. Elle se réfère à leurs début quand ils se sont lancée à corps perdu dans une carrière théâtrale aléatoire.
On frémit, en même temps que l’on rit de l’audace de ce duo qui n’a reculé devant aucune limite lors de la conception de ce véritable show.

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