De plus en plus violents, les cyclones n’ont cessé de gagner en intensité depuis 1970. Deux études américaines récentes parues dans des revues scientifiques tendraient à démontrer que les émissions humaines de gaz carbonique à effet de serre qui réchauffent la surface de nos océans seraient les grands responsables de l’augmentation des cyclones de force maximale.
Le professeur Kerry Emanuel, météorologue du « Technology Institute of Massachusetts », auteur d’une étude relatée dans un article du Nature le 4 août, a prouvé lors de ses recherches que la dissipation d’énergie des ouragans a pratiquement doublé durant ces trente-cinq dernières années avec, en parallèle, une augmentation de 0,5 C de la température de la surface de nos océans. Quant au professeur Webster du « Georgia Institute of Technology of Atlanta », il démontre dans son étude, parue dans le Science du 16 septembre, que la proportion des cyclones de catégorie 4 ou 5 est passée de 18% à 35% depuis les années septante, toutes régions du globe confondues. Leur force énergétique croît donc de manière inquiétante tandis que selon la même étude leur nombre ne varie pas, ni leur durée, ni la vitesse extrême de leurs vents.
La température de l’eau n’étant pas le seul facteur nécessaire à la formation des ouragans, il est donc très difficile d’émettre une preuve scientifique tranchée quant au lien de cause à effet entre le réchauffement des océans dû aux gaz à effet de serre et la force des ouragans. Sachant que les cyclones se nourrissent de la chaleur des eaux, il est évident, selon les scientifiques, qu’une corrélation existe entre ces deux phénomènes. Emanuel et Webster sont d’accord qu’il faudra encore de nombreuses années de données pour avancer de réelles conclusions mais ils rajoutent qu’en ce siècle à venir, il n’est pas conseillé de posséder une maison de plage dans le sud-est des Etats- Unis….
Combien de cyclones ? Combien d’inondations ? Combien de morts faudra-t-il à Georges W. Bush pour qu’il acquiert un semblant de conscience écologique et ratifie enfin le protocole de Kyoto, montrant ainsi l’exemple aux autres pays qui cachés derrière l’oncle Tom, font comme lui et continue de saturer notre atmosphère en CO2 au nom du Dieu Economie.
J.B.