En Argentine comme partout ailleurs en Amérique du Sud et dans le monde, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ont envahi notre vie quotidienne. Certains gouvernements latins, institutions internationales, et autres associations ont entrepris de vastes campagnes de vulgarisation de ces outils qui, nul n’en doute, sont indispensables pour le développement.
Propos recueillis par Viviana von Allmen
La diffusion d’Internet à grande échelle dans la campagne va-t-elle changer les coutumes associatives dans la population ? Qu’adviendra-t-il des vieilles moeurs comme : prendre le café chez une voisine, entendre les grands parents pour comprendre une autre vision de la vie ou des réunions des jeunes autour du mate et la guitarra? Cette mise à jour vers le NTIC pour être au rythme de la société, finira-t-elle par changer les modes de vie ?
Dans plusieurs provinces du pays, le combat a été mené longtemps par la société civile qui comme à chaque avènement, est la première sur le terrain. Les gouvernements n’ont pas eux pu prendre leurs responsabilités et comme d’habitude, aucune structure de formation pour accompagner celles déjà existantes (initiatives des personnes à titre privées) n’ont pu pas être misent en place.
Des bénévoles dans différentes villes se sont mobilisées pour mettre en œuvre des cours de formation dans des lieus improvisés. Les cours sont donnés à une population aux moyens économique précaires. Cette ambition, d’initier les plus démunis au progrès de notre société n’est gère chose facile. Manuel Garcia, à travers son programme «Internet pour tous» soutient une lutte pour que le peu des structures déjà en place ne disparaisse pas.
Interview par téléphone à Manuel Garcia président du programme «Internet pour tous»
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ce programme ?
Il est évident ! Quand on voit l’ampleur que cette technologie a prise au cours d’une décennie, il est impossible d’imaginer qu’on puisse l’ignorer. Les prochaines générations seront écartées du monde sans une sommaire connaissance d’Internet.
Les traditions sont-elles mises en péril par l’emprise d’Internet ?
S’il y a des risques, ils seront semblables à ceux de l’époque de Gutenberg avec l’invention de l’imprimerie mais avec d’autres connotations. L’être humain s’habitue à se confronter aux changements les plus redoutables. Je crois que les avantages qu’apporte cet outil sont inégalables aux possibles contraintes.
Comment gérez-vous votre réseau de collaborateurs ?
Tout d’abord il faut souligner que les personnes qui participent au programme ne sont pas des collaborateurs mais, des bénévoles. Nous nous organisons via e-mail et une fois par an nous faisons un rassemblement pour mettre au point les nouvelles stratégies.
De quelle manière vous organisez-vous financièrement ?
Actuellement le tout est fait de manière improvisée puisque toutes les dépenses sont payées par les bénévoles.
Nous envisagions de nous consolider en association et plus tard en fondation, pour pouvoir avoir accès à de donations d’entreprises et aussi demander des subventions à l’état. Peut être que Bill Gates voudra collaborer.
Quelle sorte de participants a le programme «Internet pour tous»?
Nous en avons de tous les âges. Il est vrai que le 80% sont des jeunes dont l’âge oscille entre 11 et 14 ans. Depuis le mois de mars dernier, nous avons mis en place un système de bus, pour aller aux endroits les plus retirés, dans les « chacras », et essayer de persuader les adultes de la nécessité de s’approprier cette technique. Aujourd’hui nous comptons avec 900 personnes adultes dans les 20 provinces où nous sommes présents.
Quel bilan faites vous de ces cours de formation ?
Un bilan tout à fait positif ; dans la mesure où le public, de façon générale, participe de plus en plus nombreux. Les cybercafés jouent un rôle fondamental dans la diffusion du programme.
Les personnes viennent se former sur les services essentiels de l’Internet, notamment la messagerie et la navigation. Ceci est extrêmement important car c’est par eux-mêmes qu’ils se rendent compte qu’Internet est une technologie incontournable comme facteur de développement, pourvu que ce soit bien appréhendé et utilisé.
Les perspectives
Il y a beaucoup à faire concernant la promotion et la vulgarisation des NTIC. Nous continuerons à travailler et à mobiliser. C’est une question de volonté et de motivation. L’équipe de bénévoles croît de 5% tous les ans. D’ailleurs nous sommes confiants qu’en 2006 des écoles vont nous ouvrir leurs classes tous les samedis.
V.vA