En manque d’identité nationale…..

Joelle Besse
En cette veille de festivités nationales, je me suis demandée à quand remontait cette tradition qui me paraissait ancestrale. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’en fait d’ancestrale, il n’en était rien .Cette tradition ne date que d’un tout petit siècle. Mon arrière grand-père ne la connaissait même pas. 
Ce pacte signé en 1291 entre Walter, Werner et Arnold, représentants respectifs d’Uri, Schwytz et Unterwald a du attendre 1891 pour que quelques citoyens bon teint le dépoussièrent et que germe l’idée d’en faire le jubilé du 600ème anniversaire de la confédération, bien plus festif et positif comme évènement national qu’une bataille sanglante telle que Morgarten. Mais cela ne sera finalement qu’en 1899 sous la pression de la communauté suisse à l’étranger, jalouse de voir que les états dans lesquels elle vivait avait chacun son jour national à fêter, que le gouvernement suisse instaure notre si cher 1er août. Il est toujours bénéfique à nos politiques de raffermir le sentiment national du peuple. Quoi de mieux qu’un jour dédié à sa patrie.
Cette tradition devint donc prétexte à moult discours nationalistes, chaque élu, annuellement et invariablement, y va de son petit laïus patriotique. Ceci appelant cela, il a fallu introduire quelques distractions pour étoffer un tant soit peu cette nouvelle fête. Les feux qui étaient alors allumés à la Saint-Jean pour fêter l’été furent intégrés au 1er août et toutes les cloches furent appelées à sonner. 
Depuis, cette chère tradition s’est quelque peu adaptée à notre ère de consommation, les feux sur la montagne sont devenus des festivals pyrotechniques, et le poulet au gingembre a remplacé la traditionnelle soupe aux pois. « Mais qu’importe le vin, du moment qu’on a l’ivresse ».
Pour finir, n’oublions pas de remercier nos concitoyens de l’extrême droite pour avoir sur une trop rare idée lumineuse, déposé une motion visant à rendre notre jour national, férié. En effet, ce n’est qu’en 1993 que les citoyens suisses, seuls au monde à travailler en un jour aussi historique, eurent droit à leur grasse matinée.  C’est à parier que d’ici une dizaine d’années le 1er août sera fêté le 31 juillet, question de convenance !N’allons donc surtout pas raconter que nos traditions sont figées !

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