Analyse

Noël et Nouvel An, deux pour le prix d’un

Pendant que certains se ruent dans les grandes surfaces à la recherche du cadeaux ultime, d’autres laissent passer l’orage. La plus importante célébration religieuse chrétienne ne serait-elle plus qu’un d’alibi à la folie acheteuse? Quand le business prime sur la tradition.


Julien Grindat
«Approchez Mesdames et Messieurs ! profitez de notre action Noël et Nouvel An, deux pour le prix d’un !» dixit un commerçant du Marché de Noël à Bienne. «Choquant ? non, les temps changent, les gens aussi.  On évolue avec notre temps.» constate un vendeur de peluches de Grand-Sacconex. Au jour d’aujourd’hui, les fêtes de fin d’année sont indissociables du business qu’elles génèrent. Si cela peut encore en indigner quelques uns, la grande majorité n’y prête même plus attention. Regardez les vitrines des magasins. Le Noël-business débute déjà mi-novembre… Mais où est donc passé l’esprit de Noël ? Rangé au placard, avec la naphtaline et les bigotes. Conséquences de ce naufrage commercial, les «anti-noël» sont de plus en plus nombreux. Seule la traditionnelle réunion familiale raccroche ces derniers à la date du 25 décembre. L’emprise du business est-il le seul facteur qui pousse certains à ne plus célébrer les saintes fêtes ? «Noël et Nouvel An font partie intégrante de notre culture. Mais depuis quelques années maintenant, tout n’est plus qu’une question d’argent.» nous explique Lily Wyler, diplômée d’une école de marketing et de communication. «Pour moi, Noël signifiait la naissance, il y a deux milles ans, d’une nouvelle religion, d’une nouvelle façon de penser. Cet aspect symbolique a totalement disparu. Je ne suis pas adepte des célébrations religieuses, mais j’apprécie les rituels culturels. Là, je ne m’y retrouve plus du tout.»
Alors que signifie Noël ? La naissance de l’enfant-messie ? La visite du Père Noël ? Trois jours de congés ? Disons que c’est un tout; trop copieux pour certain. «Un Noël ou Nouvel An idéal serait pour moi quelques jours de repos en famille. C’est tout le contraire. Stress des cadeaux, organisation professionnelle.» Et  Nouvel An? Je ne supporte pas ces fausses bonnes résolutions. Cela n’a aucun sens. C’est à nouveau un principe de masse, une hypocrisie. Pour conclure, je vous souhaite tout de même de bonnes fêtes de fin d’année. Si comme pour moi, cela signifie passer un moment agréable en famille ou avec des amis autour d’une bonne table. Santé ! “   L’interview terminé, nous disparaissons dans la foule d’un samedi de marché. Quelques pas plus loin, je croise le regard d’un clochard, affalé devant la vitrine d’un grand magasin. Un salon grand luxe est à demi prix. Seuls quelques centimes ont échappés à l’hystérie collective des achats de Noël. L’homme esquisse tout de même un signe de reconnaissance. Encore plongé dans mon interview, je lui demande subitement: «Je fais une enquête sur Noël. Sur ceux qui se disent «anti-Noël». En êtes vous un ?». Etonné que l’on s’adresse à lui, il lève les yeux à moi. Aucun son ne sortira de sa bouche gelée. Un silence plus que révélateur. 
J.G.

Reportage

Pulp, la star du sapin de Noël à Bienne

Allié de nos rêves, Pulp est-il palpable ? 
Avis à la «pulpolation»! Pulp débarque et nous embarque dans son univers truffé d’amis, à l’humour irrésistible et à l’humeur couleur de lune. Pulp est-il d’ici ou d’ailleurs?


Alexandre Lanz
Le Petit Prince ne cesse d’expliquer à qui le lit que les questions comme «Quel âge as-tu?», «Quel métier fais-tu?» sont l’apanage des préoccupations ennuyeuses des adultes. Il pourrait peut-être ajouter que cette «petite voix» dont parlent parfois les grandes personnes se nomme Pulp… Pulp n’a pas trouvé nécessaire qu’on lui attribue un prénom dès sa naissance, il a préféré s’adonner dans un premier temps à sa distraction favorite: la découverte des multiples univers qu’il visite de manière ludique et les questions qu’il se pose sont celles que nous avons souvent tous dans nos songes. Pulp n’est ni une fille ni un garçon, c’est l’allié de nos rêves, il emmène qui le veut avec lui, en terrain connu ou en terre inconnue.
Les adultes demanderont: «Mais, Pulp a-t-il des parents au moins?» Pulp répondra alors: «Bah, si vous me le demandez… Oui, j’ai des parents, mon papa est M. S. Bastian et ma maman est Isabelle L., il m’arrive de leur rendre visite chez eux à Bienne, ou ailleurs…» Pulp est tellement imprévisible qu’on ne peut l’attraper. A nous de nous laisser surprendre, et hop! Le voilà dans nos rêves ou sur un arbre de Noël, sur la place Centrale de Bienne durant le mois de décembre… Pulp n’a pas de limites, il explore, il rigole, il découvre l’art des grands peintres et les musiques douces qui flattent nos oreilles. Les grandes personnes diront alors: «Mais il doit bien exister un endroit où l’attraper ce Pulp!» et il leur répondra, survolant leurs têtes dans les étoiles: «Hé non! Il n’y a pas de catégorie dans laquelle on puisse m’enfermer, je suis trop curieux d’en voir encore plus, dans tous les domaines!» Vous l’aurez bien compris, Pulp a un horizon bien trop large pour en être réduit à une étiquette. Il ne juge pas les gens, il les observe et fait irruption dans leur vie quand il les sent prêts, qu’ils aient 7 ou 77 ans! Et si vous le désirez, vous pourrez même parler le «pulp» avec lui, les mots de son vocabulaire sont ceux que vous choisirez, il vous comprendra, soyez-en sûrs! Pulp nous a dit l’autre jour qu’il avait décidé de faire une halte pour quelque temps, pas loin de chez nous… Prenons rapidement note avant qu’il ne change d’avis! Il fera une visite à M. S. Bastian, à l’occasion de la rétrospective (intitulée «Von Zaffaraya bis Bastropolis») que le Kunstmuseum de Granges consacre à l’artiste biennois à partir du 9 janvier prochain. Pulp se trouvera également à «Bastropolis», une exposition des œuvres récentes de M. S. Bastian qui se déroulera à la Galerie am Marktplatz de Büren dès le 23 janvier. Le finissage des deux expositions aura lieu simultanément le 19 février. Finalement, Pulp et ses amis auront été présents à Bienne sur le sapin de Noël de la place Centrale. Soyons pulpastiques!
A. L.