Evénements

Les babibouchettes de sortie: arrêt à Monthey

Du 12 au 31 mars, les marionnettes de  Jean-Claude Issenmann étaient en visite au centre commercial de Monthey.  Entre plaisir des retrouvailles et nostalgie, petite visite au pays des babibouchettes…

C’est le coeur battant que je me dirige vers l’entrée… Dans quelques instants, je vais enfin les retrouver, eux mes amis d’enfance que je retrouvais chaque jour en rentrant de l’école, après avoir fait mes devoirs. Chez eux, c’est plus simple qu’à l’école: « On est tous fait la même chose quand on est babibouchette ».

L’exposition avait déjà eu lieu l’an passé au palais rumine où je m’étais promis d’aller leur rendre visite. Malheureusement quelques imprévus avaient contrecarré mes plans. C’est donc avec beaucoup de joie que j’ai appris qu’ils étaient de retour à Monthey en ce mois de mars 2007. Mademoiselle Cassis, le Facteur Hyacinthe, et Albert le Vert, j’allais enfin les voir en vrai! Youhouhou!

En arrivant, je me retrouve nez à nez avec une chaise verte géante. Tiens, je ne m’en rappelais pas. Juste derrière est posé le Kangouroule, cette espèce de caisse montée sur un vélo, que conduisait le clic-photographe, ou Henri Dès à l’occasion, et  qui emmenait Albert le Vert en promenade. Tout le monde est là. Dans le fond j’aperçois mes personnages favoris exposés dans leurs cages en verre.
Pendant leur presque 20 ans (1981-1999) de présence à l’écran, les dizaines de babibouchettes ont réuni des milliers d’enfants devant le petit écran. Sans compter les centaines et centaines de lettres que les petites marionnettes ont reçues des petits romands, mais aussi, grâce à TV5, de Finlande ou du Canada. Si les premiers épisodes furent tourné dans la cabine des speakerines de la TSR, les bonshommes de chaussettes découvrirent rapidement la Suisse romande, et s’offrirent même le luxe d’une petite escapade au Palais fédéral ou au château de Chillon.
« Voilà, c’est ouvert » disait Mademoiselle Cassis lorsqu’elle ouvrait son magasin-tiroir. Tout le monde l’aime cette marionnette faite, comme tous ses petits camarades, d’une chaussette et, en plus, de laine à tapis. Sa voix douce – en fait la voix de Neige Dolsky- en fait rapidement l’amie de tous. Elle est la seule à pouvoir effrayer Anasthase, LE méchant des babibouchettes, qui rêve de devenir le maître du monde. Le Facteur Hyacinthe, comparse de Mademoiselle Cassis, est chargé de distribuer le courrier aux babibouchettes. Grand amateur du sirop à vélo, il est doté d’une très jolie voix, interprétée par François Silvant, qu’il utilise pour chanter les saisons et le temps qui passe. L’émission est d’ailleurs rythmée par les saisons et les fêtes. Ainsi, notre facteur offrit le même bouquet de muguet à sa demoiselle chaque 1er mai. Leur relation ne fût d’ailleurs jamais très claire, au grand dam des enfants qui auraient voulu les voir mariés.
Ginette la Poule est aussi là, évidemment accompagnée par son fidèle ami Dussac Poubelle, le grand écolo qui n’aime pas les déchets et qui pense que tout peut être recyclé. Ginette et Dussac sont apparus pour la première fois en 1991. Ginette a une strucutre de mousse polymère, et son bec est fabriqué avec un bonnet de bain en latex. Ce personnage qui adore chanté, qui ne n’a pas une grammaire parfaite, est un des plus excentriques.
Mais que seraient les babibouchettes sans Albert le Vert. Albert, à qui il arrive toutes les aventures possibles et inimaginables. Cette marionnette verte qui parle fort et sans arrêt, deviendra la préférée des enfants. Ils auront d’ailleurs tous peur pour lui, lorsqu’il aura la plurichromadermatose de Burlington, une complication contractée à la suite de son opération de l’appendicite au CHUV. Qui ne se rappelle pas de cette maladie qui fit passer notre Albert par toutes les couleurs possibles et inimaginables. Albert est né dans la vallée des Alberts, où vivent et se reproduisent tous les Alberts. Ils y naissent rose, et leur cri est presque inaudible. Heureusement que Mademoiselle Cassis et le Facteur Hyacuinthe découvrirent cette vallée, sinon Albert n’aurait jamais fait de la télé.
Cette exposition est aussi l’occasion de se remémorer tous les autres personnages: l’explorateur, le Saint-Nicolas, Frau Holle indispensable au mois de décembre, Grand-mère Aveline, Lucie, Madame Cartoline, la conteuse de contes qui écrit avec son crayon arc-en-ciel toutes les aventures des babibouchettes et qui est admiratrice du clic-photographe, Madame de Ménage la maniaque de l’aspirador, la grande babibouchette, le mineur, le Jardinier du Garten, Caline et Lucas le couple de copains d’école, ainsi que leur confident l’Oiseau, ou encore le bibliothécaire, le pilote, le fou du château de Chillon, et le Fakir qui n’apparu que deux fois en 18 ans.
C’est donc avec beaucoup de nostalgie et une larme à l’oeil que je revis tous ces magnifiques personnages qui m’ont fait rêver, comme tant d’autres enfants, tout au long des 4000 épisodes qui furent diffusés sur la Télévision Suisse Romande. On lui reproche parfois de nous montrer du « réchauffé », mais gageons que s’ils rediffusaient les épisodes des babibouchettes, cela ferait plaisir à plus d’un, Mince de Mine!
C. R.

Musées

Evocations

Le Musée d’Histoire de la Chaux-de-Fonds propose depuis le 21 mars dernier une exposition quelque peu particulière. En effet, « Objets-Passage» est le fruit d’une collaboration étroite entre le musée et l’Institut d’art et de muséologie de l’université de Neuchâtel.

Le défi a été lancé à une équipe de 12 étudiants en octobre dernier, dans le cadre d’un séminaire. L’idée ? Monter une exposition pour le Musée d’histoire de la Chaux-de-Fonds à partir des réserves du musée afin d’expérimenter dans la pratique tous les enjeux et les réflexions existant autour de la mise en exposition d’objets venus d’un autre temps. Ceci dans un contexte où le Musée d’histoire vit une mutation en s’unissant aux Musées d’horlogerie et des beaux arts. Les trois institutions considéreront ensemble la riche thématique de l’homme et du temps.  Si les étudiants enthousiastes ont amené foule d’idées et de propositions- leur professeur les compare à des « jeunes chiens fous dans un jeu de quille »- le personnel du musée ont été d’une aide précieuse pour leur savoir-faire acquis au fil de nombreuses années d’expérience. Et Mme Musy, conservatrice, d’écrire à propos de cette collaboration : « Elle a constitué une occasion de réfléchir sur le rôle d’un musée d’histoire aujourd’hui et de porter un regard neuf sur la collection »

L’exposition « Objets Passage » propose une réflexion autour des objets, leur statut au moment de leur conception, son évolution vingt, cinquante ou cent ans plus tard. Cette réflexion s’ouvre d’ailleurs par une série de portraits de figures historiques : parmi tous ces tableaux, un miroir. Le visiteur se retrouve pris à parti, en interaction avec l’Histoire dont il est, lui aussi, acteur. La visite continue sur la base d’une spirale temporelle invitant au travers de différents thèmes à une découverte par bribes d’une réalité chaux-de-fonnière d’un autre temps.

Les étudiants ont donc commencé par une « fouille » dans la cave et le grenier du musée, afin de déterrer des objets qui n’avaient plus vu la lumière du jour depuis belle lurette. Si leur sélection a été faite en commun, elle n’en était pas moins volontairement subjective, le but étant de choisir des objets évocateurs ou devenus totalement mystérieux avec l’âge. Il y a de tout dans cette foire au passé : cela va de la lanterne magique au landau, en passant par les cuvettes WC, le globier ou encore l’aspirateur à bras Atom. Ces objets anciens ayant un jour appartenu à un quotidien, inscrits dans des pratiques et des mœurs, devenus des inconnus pour nous sont appréhendés aujourd’hui d’une manière totalement différente. Quelle est donc la signification de cette mise en scène ? Que suscitent ces objets chez le visiteur ? Ils semblent appartenir à une imagerie plus ou moins commune et floue à partir de laquelle chacun est libre de construire quelque chose, de digresser vers une époque qu’il a connue ou non. Une visiteuse s’exclame devant un moule à beurre : « Vous auriez dû appeler votre exposition « Nostalgie » ! Ils me parlent ces objets, c’est bien. Après on les oublie. ». Une subjectivité parmi d’autres, permettant de parler du temps autrement. A noter que les enfants n’ont pas été oubliés dans ce ressassement du passé : différentes activités ludiques leurs sont proposées tout au long de la visite.
D.S.