Histoire de la CDS de La Chaux-de-Fonds…
Suite au récent passage en main privée de la clinique dentaire scolaire de la
Chaux-de-Fonds ainsi que dans d’autres villes romandes, il est nécessaire de se poser la question de la validité d’un service dentaire public. Peu rentables ou sujettes à de maints changements de personnels, ces cliniques sont-elles vouées à leur perte ?
Un retour en arrière s’impose. Jusqu’au mois de mars 2007, la Chaux-de-Fonds, ville fortement ancrée dans le domaine social, possédait une clinique dentaire scolaire depuis 100 ans. Spécialisée dans les dépistages auprès d’élèves ainsi que dans la prophylaxie (ensemble des mesures propres à prévenir les maladies), la clinique s’est développée en intégrant les soins conservateurs (réparation de
caries). Le principe de départ, un coût modéré des soins grâce à une participation communale afin d’aider les familles, en a fait sa réputation. Pour suivre l’évolution, un service d’orthodontie y a ensuite été intégré. Celui-ci, non subventionné, devait permettre des rentrées financières permettant un meilleur équilibre des comptes.
C’est pourtant là que les ennuis ont commencé. En partie à cause de la lourdeur du système administratif ainsi que du système de facturation, la clinique a commencé à perdre quelques plumes tout en continuant à proposer des salaires toujours plus bas que ceux proposés dans le privé. Mais comment garder des spécialistes avec des salaires aussi peu attractifs ? Un changement de personnel fréquent est apparu au fil des ans. Cette valse coûteuse de changements (les nouveaux arrivants répétant
à nouveau le travail de leurs prédécesseurs), additionné au fait que les revenus générés par les enfants n’étaient pas aussi grands qu’espérés, ont fait plonger la clinique dans les chiffres rouges.
Ceci a généré un climat d’insécurité professionnelle. Afin de garder leur poste de travail, quelques employés, ont proposé à la commune de racheter et privatiser cet établissement. En ouvrant la clinique également à une clientèle adulte, économiquement plus rentable, les salaires redevenaient décents. La commune a ratifié cet accord stipulant que le dépistage dentaire des élèves devrait toujours être pratiqué. De même, les jeunes patients dont le revenu des parents s’élevaient en dessous de la moyenne devraient toujours bénéficier d’une participation communale (uniquement dans le traitement conservateur) afin de perpétuer la pratique sociale voulant l’égalité de chacun sur le plan de l’accès aux soins dentaires.
De ce fait, nous pourrons donc nous interroge quant à la validité de ces cliniques dentaires scolaires. Un modèle viable, peut-il être trouvé avec le secteur privé, sans déroger à des principes d’aide sociale ?
J.H.