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Neige et crise : les stations de ski font-elles toujours recette ?

La neige présente durant tout l’hiver a fait le bonheur des amoureux de la glisse.  Toutefois, la crise pointant le bout de son nez, l’avenir s’annonce difficile pour les stations suisses. État des lieux.

Durant cet hiver, la neige est tombée en abondance dans nos contrées. Le manteau blanc présent durant la quasi totalité de cette période nous procure le sentiment d’une saison hors normes. Pourtant, les statistiques de MétéoSuisse tendent à indiquer le contraire. En effet, d’après les relevés effectués depuis 1931, cette année se situe dans la moyenne, à quelques exceptions près.  Les précipitations ont été exceptionnelles au Sud des Alpes et en Haute-Engadine (120 à 190% de la norme), mais standards, voire même déficitaires, au Nord des Alpes et en Valais (70 à 100% de la norme). Notre jugement se trouve en fait faussé, tout d’abord par les hivers plutôt doux et peu enneigés en plaine rencontrés ces vingt dernières années, réchauffement climatique oblige, et ensuite par l’absence presque totale de périodes de redoux. Ce dernier phénomène explique la présence à peu près discontinue d’un manteau neigeux, même à basse altitude, car si cet hiver ne s’est pas avéré aussi froid que ceux de 2004/2005 et 2005/2006, les températures se situent tout de même en-dessous de la moyenne. Enfin, la neige tombée très tôt comparativement aux dernières saisons nous donne l’impression d’un hiver interminable.
Si l’on se réfère à ces données météorologiques, on peut donc s’attendre  à de bons taux de fréquentations pour les différentes remontées mécaniques suisses, aussi bien dans les Alpes que dans le Jura. En effet, même si les quantités de précipitations demeurent dans la moyenne, les excellentes conditions d’enneigement restées stables durant toute la saison représentent une aubaine pour les stations. M. Monnet, président du domaine skiable des Portes du Soleil, nous confirme qu’il s’agit d’une « très bonne année, comparable à la dernière », durant laquelle les records d’affluence avaient été battus. Du côté de Téléverbier, après un excellent début de saison, la fréquentation a quelque peu baissé depuis Carnaval et s’avère donc légèrement en deçà de l’hiver passé à pareille époque. Ceci s’explique probablement par l’arrivée de la neige plus tôt dans la saison, mais les chiffres s’équilibrent sur l’ensemble de la période et se situent donc dans le même ordre de grandeur que ceux de 2007/2008. Quant au Jura, la présence prolongée d’un manteau neigeux porte à croire que tous les records ont été pulvérisés. Aux Bugnenets, même si « on n’aime pas trop parler chiffres », on admet que la saison en cours se déroule très bien. L’année 2005/2006 n’a cependant pas encore été égalée, malgré une ouverture survenue deux semaines plus tôt que trois ans auparavant.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, et comme l’explique M. Monnet, « la crise ne se fait pas sentir pour le moment », malgré une « hausse des tarifs de 5 à 7% » aux Portes du Soleil. On se montre cependant réservé quant aux prévisions pour les années à venir. En effet, le ski étant devenu une activité de luxe très coûteuse et la crise faisant de surcroît son apparition, une certaine partie de la population suisse ne possède plus les moyens de se rendre sur les pistes, encore moins dans les Alpes. La manne étrangère constitue donc une aubaine pour les stations, et la proportion de touristes venus d’autres pays ne cesse d’augmenter. Mais depuis la perte de valeur de l’Euro, qui va de pair avec ce crash financier dont on ne cesse de parler, ceux-ci se font de plus en plus rares, surtout les Anglais. De ce point de vue, « la dévalorisation du franc suisse décidée par la Confédération » paraît salutaire, puisqu’on observe une reprise du tourisme étranger, « même si on ne dispose pas de chiffres exacts », toujours selon M. Monnet.
En plus de la conjoncture économique difficile, la neige présente à basse altitude donne aux habitants de nos contrées d’autres envies, parmi lesquelles les randonnées diurnes ou nocturnes, en skis de fond ou en raquettes. L’association neuchâteloise Raquette Aventure, qui organise des randonnées de nuit suivies d’une fondue, déclare d’ailleurs être passée d’environ 4’000 participants l’année dernière à 5’700 cette saison ! Des pistes éclairées ont même été installées à l’intention des adeptes de ce type d’effort, notamment à Tête-de-Ran, et une course a été mise sur pied pour la deuxième année consécutive à Chasseral.
Le ski traditionnel doit donc faire face à un nouveau type de concurrence, moins onéreux et plus proche de la nature, en plus des difficultés liées à la crise. Les prochaines années risquent de s’avérer capitales, mais l’optimisme reste de mise. En effet, la tradition du ski paraît fortement ancrée dans la population suisse. En ajoutant à ce constat l’apport non négligeable des touristes étrangers, les stations possèdent encore de beaux jours devant elles !
Valentin Racine

Eclairage

Vous prendrez combien de Temesta dans votre café?

Le stress est un des fléaux de notre époque. Des études sérieuses ont démontré qu’en Occident, plus de 50% des consultations chez le médecin sont liées au stress et qu’en terme de mortalité, celui-ci serait un facteur de risque plus élevé que le tabac 1. Il est encore prouvé que chez les hommes, le stress augmente de plus de 70% le risque d’infarctus du myocarde 2.  Des chiffres alarmants ! Les fabricants d’antidépresseurs et de somnifères ont encore de beaux jours devant eux.

Mais dans le fond, qu’est-ce que le stress ?
On le définit comme l’ensemble des réactions de l’organisme à une demande d’adaptation.
Un mariage, un choc émotionnel ou la peur de l’avenir sont autant de situations qui nous demandent de nous adapter. Le stress est donc un processus naturel. Mais vivre dans une société de consommation a tendance à le dévier de sa fonction initiale, lui donnant une dimension plus envahissante et néfaste. Le travail reste pour nous la plus grande source de stress. Le mobbing, le culte de la performance, et toutes les stratégies dont les patrons peuvent user afin d’optimiser la productivité peuvent devenir des facteurs entraînant la mort. Dire qu’il y a encore des gens pour stigmatiser les syndicats, les prenant pour des «empêcheurs de surmener en rond». On voit l’ordre des priorités chez ce genre d’individus.
L’effet du stress est dévastateur, tant sur le plan mental que physique. Dans les plus graves des cas, cet état peut donner lieu à des ulcères, des ruptures d’anévrisme ou des maladies cardio-vasculaires graves. On pense aussi évidemment au «burn out», que l’on préfère parfois substituer par l’expression plus rassurante  «d’épuisement professionnel».  Quand on voit passer quelqu’un par cet état, on a de la peine à accepter cet euphémisme!
Au Japon, où le travail est considéré comme la plus haute des valeurs, on a vu apparaître le terme «karoshi», que l’on traduit par «mort par surmenage», tout cela sans compter les multiples cas de dépressions et de suicides liés aux pressions dans les entreprises nippones . Le travail, c’est la santé? Il peut nous épanouir, certes,  mais il ne faudrait pas se laisser submerger. A vouloir être trop rentable, on finit par se détruire et par conséquent, à ne plus être rentable du tout. Cette tendance devient d’ailleurs une des plus grandes hantises des entreprises: en Amérique, à titre d’exemple, le stress ferait perdre annuellement 200 milliards de dollars à ces dernières 3 !
Les remèdes à ce fléau sont nombreux : médicaments, méditation, thérapie, l’éventail est large. Mais comment lutter contre cet état de fait aussi profondément enfouie dans nos automatismes ? A quoi bon se gaver d’anxiolytiques si c’est pour réintégrer la même course effrénée?  La véritable solution ne serait-elle pas de ne plus considérer le monde et l’homme comme des produits, d’arrêter de donner trop d’importance à ce qui n’en a pas et de savoir parfois respirer, et vivre ?
M.J.

1 « guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicament ni psychanalyse », David Servan-Schreiber, Edition Robert Laffont, Paris, 2003
http://www.meditationfrance.com/archive/2004/04a2.htm
2 http://www.destinationsante.com/Le-stress-un-facteur-de-risque-cardiovasculaire.html
3 http://www.mastership.fr/Stress_etude_BIT.htm