Actualité

Le 3D fait son cinéma

Les amateurs de salles obscures découvrent une nouvelle attraction, lunettes vissées au nez : le 3D.

Pour le plus grand plaisir des cinéphiles, le 3D débarque sur nos écrans et remporte un franc succès. «On est soulagés de l’énorme investissement qu’on a fait» nous a confié Vital Epelbaum, directeur artistique des cinémas de Neuchâtel et de Bienne. Un investissement coûteux, oui, mais qui rapporte ! Neuchâtel et Bienne se laissent enfin gagner par le phénomène déjà bien installé à Lausanne, Genève et Fribourg, depuis un an. Le 16 décembre, Neuchâtel a diffusé son premier film en trois dimensions, Avatar, une fiction qui a bluffé les spectateurs. Désormais, les attentes sont grandes. Alice a du souci à se faire: en effet, la nouvelle création de Tim Burton Alice aux pays des merveilles a suscité une vive excitation parmi la foule agglutinée à l’entrée du cinéma des Arcades lors de l’avant première, dimanche dernier.

Une technologie qui décolle
Pour quelques francs de plus, il y a un an, les fribourgeois déboulaient dans les salles de Cap Ciné, lunettes au nez, pour découvrir la première projection 3D en suisse. En avril 2009, le phénomène a gagné Lausanne, puis Genève. Décembre dernier, il a conquit notre littoral. Actuellement, seules deux salles en sont équipées: le cinéma des Arcades et Apollo2. Pour l’instant, les neuchâtelois ont pu découvrir deux films en 3D: combien peut on en attendre pour cette année ? Vital Epelbaum nous répond: «Pour 2010, ce n’est pas encore fixé, mais environ 10 à 12 films. D’ailleurs, ça va sûrement monter l’année prochaine».

Aujourd’hui, il nous est encore possible de choisir entre la version 3D et la version normale d’un même film. «Ce que je peux dire, c’est qu’en suisse, il y a plus de monde qui va voir un film en 3D que sa version normale, dans les villes où les deux sont proposées. Environ 80% contre 20% du publique préfère le 3D» précise Epelbaum. Notons qu’à Neuchâtel, il n’est pas possible de le confirmer, car Avatar n’a été diffusé que dans sa version 3D. Puisque la version 3D remporte un plus grand succès, peut-on attendre à l’avenir des diffusions exclusivement en 3D? «A l’avenir, non, je ne pense pas que tous les films seront diffusés en 3D. Il y a les films indépendants européens, par exemple, pour qui ce serait trop cher. Par contre, pour les américains, il y en aura de plus en plus, mais je ne pense pas qu’ils seront tous en 3D.»

Un investissement rentable?
«S’il en coûte la bagatelle de 150’000 francs pour équiper un écran en 3D, on compte aujourd’hui 30 cinémas en relief, sur les 568 présents dans notre pays.» Selon l’article de Rafael Wolf, paru dans Le Matin, en aoûte 2009. Une bagatelle un peu lourde pour Epelbaum qui la  considère comme un « investissement énorme ». 300’000 francs, c’est le prix qu’il a payé pour adapter un écran à cette technologie inédite. Mais le prix en vaut la chandelle: un film en 3D rapporte le double d’entrée d’un film conventionnel, dans le monde. Quant à Neuchâtel, Epelbaum reste réservé: «Rentable? C’est un peu tôt pour le dire. Mais on est soulagé, les spectateurs y répondent.»

Mais qu’en est-il du spectateur ? Une entrée 3D lui coûte 6 francs de plus qu’une entrée normale, dont 3 francs pour les lunettes. Cependant, les lunettes ne sont pas louées pour la durée de la séance, comme c’est le cas dans d’autres cantons, elles sont achetées. Une méthode plus économique et bien réfléchie puisqu’elle incite à rentabiliser cet achat en venant assister aux projections 3D futures. Mais, réjouissons nous, le prix devrait baisser si le marché prospère et cela semble bien parti.

Un effet boule de neige
Hollywood a vu juste. La technologie a bluffé le public et remporté un nombre d’entrées étonnant. Le 3D serait-il l’avenir du cinéma ? Il n’y a pas à dire, le marché est florissant. Cependant, à peine un an et demi après son apparition, le voilà déjà menacé. Le 3D ne va pas tarder à débarquer sur petit écran. Même les lunettes ne seront plus indispensables !

Mais pour l’instant, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, le marché est en bonne voie. Epelbaum nous rassure: « Oui, le 3D génère une poussée de la fréquentation». Ce qui nous laisse croire à une rentabilisation de ce lourd investissement. Une tâche à laquelle Alice et Shrek  
(Bientôt sur nos écrans) devront se montrer à la hauteur. Toutefois, il reste quelques améliorations à apporter à cette technologie prometteuse. Les lunettes assombrissent l’image et en ternissent la qualité. De plus, les mouvements rapides de caméra paraissent flous. Mais si le 3D prospère, on peut espérer un perfectionnement de ces quelques défauts et pourquoi pas une «sur-révolution  technologique»: le 4D ?
L. Ju./K.A.

Eclairage

1er avril, tout est bon pour plaisanter…

Poisson d’avril par ci poisson d’avril par là mais, comme cette année, larticle.ch n’as pas adhéré à la coutume de blaguer. Nous aimerions toutefois éclaircir, pour ceux qui ne le savent pas déjà, d’où vient cette tradition.
L’origine précise des poissons d’avril est mal connue. Cependant, il semble que l’
habitude de faire des farces ce jour-là soit liée au calendrier…

Tout a commencé, paraît-il, en 1564 lorsque le roi Charles IX décida de modifier la date du changement d’année… En effet, en 1564, on décida que l’année ne commencerait plus le 25 mars, mais le 1er janvier. Jusque-là, les cadeaux du jour de l’an étaient échangés vers la fin de mars. Alors, selon les historiens, le 1er avril est devenu un jour consacré aux visites entre amis. On apportait parfois de petits cadeaux, question de semer le doute sur la date réelle du jour de l’an…
Pourquoi pas « éléphants d’avril » au lieu de « poissons d’avril »? Non, ce n’est pas parce que c’est moins difficile à tracer et à découper!  C’est plutôt parce que le début d’avril correspond à la fin du carême chez les chrétiens. Le carême est une période d’abstinence pendant laquelle on ne mange pas de viande. La viande est souvent remplacée par du poisson.

Plusieurs ouvrages attribuent à l’expression poisson d’avril une origine liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer.

On donne également une autre origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril. Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes. Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du 1er avril pour s’échapper et tromper les Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal-infant. Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression…

Pourquoi le choix du « poisson »
Si les farces sont désormais connues sous le nom de « poisson d’avril », cela remonte là encore à ce cher 16ème siècle. Les cadeaux que l’on s’offrait en avril étaient souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du carême, période durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l’un des pièges les plus courants était l’offrande de faux poissons.
Et dans les autres pays…
La tradition de la blague du 1er avril, au départ occidentale, s’est peu à peu diffusée. Elle s’exprime de différentes manières en fonction des pays.
En Angleterre, par exemple, le 1er avril est l’ « April’s fool day ». Les farces ne se font que le matin et si vous êtes piégé, vous êtes « une nouille ».
En Ecosse, soyez deux fois plus vigilant qu’en France car les farceurs peuvent également sévir le 2 avril.
Au Mexique, l’unique tour consiste à subtiliser le bien d’un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu’il s’est fait avoir.
Il existe même une version indienne du poisson d’avril : elle a lieu le 31 mars et se nomme la fête d' »Huli « .
V.vA