Retrospective

Que s’est-il passé l’année dernière?

Il s’en passe des choses en une année. Que ce soit dans le domaine de la culture, de l’économie ou de la politique, l’actualité parvient toujours à nous surprendre. Retour sur les quatre premiers mois de l’année 2009, une année riche en rebondissements.

Finalement, c’est quoi l’actualité?
L’actualité c’est cette histoire incroyable, ce crime odieux ou encore ce graphique économique compliqué qui fait les gros titres des journaux. L’actualité, c’est la représentation des événements marquants de notre société. Un sujet d’actualité n’a donc qu’un bref instant de gloire, car à peine arrivé, il est déjà détrôné par un autre plus récent. Une bonne partie de ces derniers disparaissent d’ailleurs de nos mémoires. L’article.ch vous propose donc, pendant trois numéros et par tranche de quatre mois, de vous rafraichir la mémoire en vous rappelant les événements les plus marquants de l’année 2009 qui, on peut le dire, n’a pas été de tout repos.

Janvier
Tout le monde se souvient du spectaculaire amerrissage de l’Airbus A320 sur l’Hudson River le 15 janvier 2009. L’appareil aurait vraisemblablement été endommagé par une collision avec des oiseaux. Le pilote de l’avion, Chesley  Sullenberger, a su faire preuve d’un sang froid extraordinaire et est parvenu à poser l’engin en douceur sur le fleuve. Il a ainsi évité que l’avion ne s’écrase en pleines rues de New-York, ce qui aurait provoqué une véritable catastrophe. Les 155 passagers sont ainsi sortis de cette aventure sains et saufs.
Le 20 janvier de l’an passé a marqué l’entrée en fonction de Barack Obama, nouveau président des Etats-Unis. Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance pour ce démocrate afro-américain. Etant le premier candidat de couleur à se présenter, sa campagne électorale a suscité un vif intérêt aux quatre coins du monde.
Le 21 janvier 2009 a marqué le début d’une vive polémique au sein de l’église catholique. A cette date, le pape Benoît XVI a levé l’excommunication de quatre évêques intégristes de la Fraternité Saint Pie X qui avait été prononcée en 1988 par le pape Jean-Paul II. Ces quatre religieux avaient été ordonnés évêques sans l’accord du pape, ce que ce dernier n’avait pu tolérer. La décision de Benoît XVI a été fortement critiquée, notamment en raison   des propos négationnistes tenus par l’un des religieux concernés.

Février
Le décès d’Eluana Englaro le 9 février 2009, italienne plongée dans le comma depuis plus de 17 ans, a ému le monde entier. Après dix ans de lutte acharnée, le père d’Eluana est enfin parvenu à obtenir l’autorisation de cesser l’alimentation de sa fille, car cette dernière n’aurait selon lui pas voulu continuer à vivre dans cet état. Le gouvernement de Silvio Berlusconi et le Vatican ont de leur côté fait de leur mieux pour empêcher cela. 
Ça a bardé ferme pour l’UBS en 2009. L’histoire a commencé en février, lorsque les Etats-Unis ont accusé l’UBS de permettre à des clients américains d’échapper au fisc. Les Etats-Unis ont alors réclamé la divulgation des noms de plus de 50’000 clients américains. La Suisse qui s’y était d’abord opposée en raison du secret bancaire, a finalement cédé et passé un accord selon lequel elle devrait révéler environ 5 000 noms.
Un peu de culture maintenant. Le 23 février, Le film Slumdog Millionnaire a été récompensé huit fois à la Cérémonie des Oscars. Un véritable triomphe pour ce film qui retrace le parcours d’un jeune indien vivant dans les bidonvilles et qui parvient à devenir milliardaire.

Mars
En ce début de mois de mars, l’Irlande du nord est sous tensions. Des attentats revendiqués par des anciens membres de l’IRA, organisation paramilitaire crée à la fin des années 60 lors du conflit nord-irlandais, ont été perpétrés dans la région de Belfast et ont fait trois morts. Bien qu’un accord ait été signé en 1998 pour mettre fin à la guerre civile, la situation en Irlande du Nord  n’est toujours pas résolue.
La Suisse a elle aussi entamé le mois de mars avec une touche de tristesse. Le meurtre de Lucie, jeune fribourgeoise âgée de seize ans, a ému la population entière. Son assassin, un jeune homme de 25 ans dans une situation personnelle difficile, a affirmé avoir agi ainsi car il désirait retourner une nouvelle fois en prison. En tout cas, la jeune Lucie restera à jamais dans la mémoire du peuple suisse.
Les vaudois et les genevois n’ont pour leur part pas pu se faire soigner le 14 mars 2009. En effet, les médecins étaient dans la rue pour protester contre la baisse des tarifs des analyses de laboratoire proposée par la Confédération. Avec cette nouvelle mesure les cabinets médicaux ne seraient plus rentables. La grève des médecins est un phénomène plutôt rare, mais cela n’a pas empêché ces derniers de l’étendre dans toute la Suisse en date du premier avril 2009.

Avril
Neuchâtel, premier canton roman à interdire la cigarette dans les lieux publics. Si certains sont heureux de pouvoir aller boire un café sans être dérangé par la fumée, d’autres au contraire déplorent de devoir sortir fumer leur cigarette par des températures plutôt fraiches, pour ne pas dire glaciales.
Du côté international, la conférence contre le racisme s’est ouverte le 20 mars 2009. Cette dernière a rapidement tourné à la catastrophe en raison des propos anti-israéliens tenus par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Les députés européens ont immédiatement quitté la salle, déplorant que de tels propos puissent être tenus dans une conférence où l’on vise justement à contrer le racisme.
Le mois d’avril a vu naître les premières inquiétudes face au virus de la grippe A (H1N1). Le virus est apparu pour la première fois au Mexique mais sa propagation sur le reste de la planète est alors fortement redoutée. Les différentes nations commencent dès lors à organiser des plans de défense contre ce qui pourrait devenir une véritable pandémie.

Ce début d’année  2009 à donc été plutôt intense. Entre l’élection de Barack Obama, les problèmes économiques de l’UBS et l’apparition de la grippe A (H1N1)

Avec cette petite rétrospective du début de l’année 2009, nous avons tenté de vous remémorer les événements qui ont fait réfléchir, jaser, parfois même rire ou pleurer. Évidemment, ces quelques lignes ne peuvent pas couvrir toute l’actualité de ces quatre mois. Cependant, nous espérons qu’après la lecture de ce papier vous vous disiez : « Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié! »
C.Burki

Tennis

Roger Federer, indestructible et fragile à la fois

On retiendra tous ce coup venu d’ailleurs décoché par Federer entre ses jambes, dos au filet, qui  laisse Novak Djokovic pantois pour donner trois balles de match au maître du jeu en demi-finale de l’US Open. Le Bâlois est alors au sommet de son art. Le lendemain en finale, c’est le brusque retour sur terre. Alors que depuis Roland Garros on pensait à nouveau que rien ne pouvait arriver à notre prodige national, le jeune Argentin Juan Martin Del Potro vient bousculer toutes ces certitudes pour s’adjuger le titre à New York.
Est-ce là un échec retentissant ou une simple mésaventure qui n’empêchera pas le prodige helvétique de continuer à empiler les trophées ? Peut-être les deux à la fois. Personne ne s’attendait vraiment à voir l’homme aux 15 couronnes du Grand Chelem tomber en finale contre un adversaire qu’il avait vaincu six fois sur six dans un tournoi où il n’avait plus connu la défaite depuis 2003 et 40 victoires consécutives. D’où un impact certain. Mais cette défaite est également à considérer comme un accident de parcours car, au delà de la bravoure et des coups droits monstrueux de Del Potro, l’explication de cette défaite est à aller chercher en priorité dans l’incapacité du numéro 1 mondial à boucler le match quand il en a eu la possibilité et sa faillite totale en première balle de service.
Cependant, cela ne vient en aucun cas ternir son année 2009 qui l’a vu se marier, devenir père, jouer les quatre finales du Grand Chelem, réaliser le doublé Roland Garros-Wimbledon et récupérer son trône de meilleur joueur du monde. Qui aurait prédit une issue pareille après sa défaite amère de Melbourne face à Rafael Nadal ? Roger Federer a simplement eu ce qu’on appelle un « jour sans » ou en tout cas un jour où son meilleur tennis n’a pas été au rendez-vous sur les cinq manches. Ce mauvais jour, comme tous les joueurs à n’importe quel niveau en connaissent beaucoup, est simplement tombé sur une finale majeure cette fois-ci.
Federer est comme tout joueur de tennis, même s’il est le meilleur d’entre eux actuellement et même probablement le meilleur de toute l’histoire de ce sport, il peut aussi craquer. Mais il faut tout de même rappeler qu’il ne craque pas souvent. Rafael Nadal était jusqu’alors le seul à avoir battu le Suisse dans une finale de Grand Chelem et ce n’était arrivé que cinq fois sur les vingt finales que Federer avait disputées avant celle-ci. Qui plus est, il aurait été le premier joueur depuis Rod Laver en 1969 à gagner trois finales de Grand Chelem d’affilée s’il avait remporté celle-ci. Il a par ailleurs frôlé son quatrième Petit Chelem (trois titres la même année) en six ans. Excusez du peu ! On touche ici le coeur du problème. Federer l’a dit lui-même, il a « créé un monstre ». A force de le voir tout gagner, le public ne comprend pas qu’il lui arrive aussi de perdre.
Il est donc devenu normal que Federer amasse les titres et les records alors qu’une défaite se transforme très vite en catastrophe. Et cela, c’est au contraire anormal. L’image qui nous restera, qui doit nous rester de ce tournoi, ce n’est pas la défaite de Federer. Non, c’est ce coup magique qui a fusé la veille dans la nuit new-yorkaise sous nos yeux ébahis. Un coup parmi tant d’autres qui ont bâti et qui continueront à bâtir la légende de Roger Federer. Car une défaite ne sera jamais qu’un accident de parcours.
Raphael Iberg