Eclairage

Amitié : utile ou futile !

Deux choses nous intéressent dans ce cas : comment se manifeste t-elle et pourquoi ? Quand l’amitié s’amenuise, faut-il la fortifier ou la laisser mourir de sa belle mort.
Il existe autant d’individus que de significations que l’on attribue au terme « amitié ». La notion peut avoir aussi bien un domaine restreint en mettant deux personnes en relation étroite de sympathie et de connivence qu’un domaine élargi en s’établissant sur deux états voisins ou éloignés

L’amitié entre deux personnes
Généralement définie comme une inclination réciproque entre deux personnes n’appartenant pas à la même famille, l’amitié devient au fil des ans une sorte de lien presque fraternel qui nait et, à l’instar de toute relation humaine, grandit en connaissant des hauts et des bas. Le/la véritable ami/e, c’est cette personne qui vous soutient et ne vous juge pas, qui arrive chez vous sans prévenir, s’invite dans vos relations intimes en vous conseillant, car pour lui/elle, c’est un devoir d’avoir un regard et un jugement basés essentiellement sur la raison plutôt que le cœur afin de mieux vous protéger.
Mais pourquoi avons-nous besoin d’ami ? Parce que comme le pense George Herbert «Vivre sans amis, c’est mourir sans témoin. » Parce que nous sommes des êtres sociables, et que, dans certaines, sociétés communautaires, tout être qui tend à rester seul est considéré comme étant possédé par un esprit maléfique dont tout le monde s’en éloigne instinctivement. L’amitié devrait rimer avec deux choses : complicité et solidarité. Complice parce que les secrets sont partagés et respectés. Et solidaire puisque c’est dans les moments difficiles qu’on reconnait son/sa véritable ami/e. Il est là pour épauler, consoler et agir, car « l’esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l’amitié le console » disait Shakespeare.
Toutefois, en aucune chose il faut excéder, le bonheur étant fait de modération, même en amitié ; « le zèle des amis est parfois plus néfaste que la haine des ennemis », dit Johann Friedrich Von Schiller. Il faut proportion gardée avec son/sa meilleur/e ami/e. Il existe une certaine intimité que même une amitié sincère ne peut transgresser. La délicatesse doit être une discipline à respecter car l’altérité exige le respect dans les convenances sociales. Ainsi, un/e ami/e se gardera de pénétrer dans votre chambre conjugale sans y être invité/e ou encore cogner votre employé parce qu’il a mal agi pour le sanctionner. Ce sont là les limites implicitement admises à ne pas franchir.

L’amitié entre deux Etats/ ou des peuples
L’exemple qui vient immédiatement à l’esprit est celui de l’amitié franco-allemande en raison des antécédents politico-économiques de ses deux pays voisins. Effectivement, la France et l’Allemagne, deux puissances dans l’Europe moderne sont des Etats où la bonne entente tient à un fil, tant elle est fragile. Les nombreux affrontements qui ont abouti à la victoire tantôt de l’un, tantôt de l’autre, a fini par engendrer une sorte de nécessité vitale de tomber d’accord afin d’éviter à l’avenir certaines guéguerres. Ainsi donc, les activités de rencontre et de partage vont être organisées pour matérialiser cette amitié. L’exemple de jumelage de collectivités franco-allemandes, la chaine de télévision Arte ou encore la brigade binationale pour le corps européen en sont les manifestations palpables. Aujourd’hui, cet esprit d’amitié a permis d’annihiler toute forme de volonté revanchiste de la part des deux Etats, même si ,par moments, les grognes sourdement s’élèvent contre l’Allemagne lorsqu’elle dicte ses directives aux autres Etats de l’Union Européenne. Mais, c’est aussi cela en amitié : Savoir encaisser des coups !
Apsa

Interview

Daniel Bertoni, une figure incontournable du monde du football.

Ce sportif est né un mois de mars à Bahia Blanca province de Buenos Aires. Peu de temps après la famille déménage à Quilmes banlieue de la Capitale Fédérale. Cet événement a avantagé sa carrière professionnelle.  Dès son jeune âge il  commence, comme tout footballeur qui se respecte, à jouer dans un des potreros (terrains vagues dans la ville, où les gamins improvisaient un terrain de football) de l’Argentine.

Daniel Bertoni a été actif comme joueur professionnel dans divers clubs de football,  dès 1971 chez « AC Quilmes » Buenos Aires, Argentine, en passant par le Séville FC en Espagne et en fin de carrière chez l’Udinese Calcio en 1987. Dès lors il se concentre dans la recherche de nouvelles futures stars du football pour le club « Fiorentina » en Italie. Par la suite et pendant quelques années il transmet ses connaissances et son expérience aux joueurs du « club athlétique  Independiente »  de Buenos Aires, Argentine comme responsable technique. Non satisfait avec cette expérience il se surpasse et suit le cours comme dirigeant (directeur) technique à Coverciano, Italie.  Récemment il est devenu un intervenant officiel de « La Última Palabra », programme sportif de télévision de la chaine Fox sports en Argentine.

En visite chez  son fils à Lausanne, Daniel Bertoni a concédé un entretien exclusif à  L’Article.ch
Interview  par Viviana von Allmen

Cinq questions à Daniel Bertoni

Comme ex-joueur de football quel est votre avis sur ce sport aujourd’hui ?
Avant tout je veux  éclaircir une chose : je suis né et mourrai joueur de football. En ce qui concerne le jeu d’aujourd’hui, il  n’y a que des frottements entre les joueurs et il manque le jeu de « ballet » que le public aime beaucoup. Je veux vous dire, le problème est que seule l’ambition pécuniaire régule le football et ceci détourne le sport de sa véritable nature.

Considérez-vous que les arbitres féminines aient leurs places au football ?
Il y a des femmes dans le monde du football, mais je crains qu’elles n’aient pas la même autorité qu’un homme à ce poste. Quand même il y a des  équipes techniques qui sont dirigés par des femmes. Il faut dire que le fait d’avoir des femmes dans un monde d’hommes  convient  à redorer l’image des grandes institutions sportives.

Que pensez-vous du recrutement des joueurs en Argentine ?
Notre système a beaucoup de zones lacunaires.  Les clubs de football dans notre pays ne se soucient pas du niveau culturel des jeunes joueurs. Ceux-ci  ne sont que des numéros ; ce qui compte est d’avoir de bonnes jambes, l’agilité et la capacité de réagir devant un ballon. C’est comme à l’époque des gladiateurs.

Qu’est-ce que vous inspire ce mondial 2010 ?
Jusqu’à présent, je suis un peu déçu. Aucun match ne m’a donné satisfaction. En tant que joueur, je trouve que la phase technique n’est pas complète.
J’aimerais un jeu plus physique, que les joueurs montrent plus d’intérêt pour le jeu. Pour moi le football doit être synonyme de passion.

Quels sont vos projets ?
Je reste dans l’environnement que je connais, qui me plait et où je peux être utile. J’aimerais diriger un club de football. Mais le plus important c’est que j’aimerais changer la mentalité du football dans mon pays. Déjà donner une formation aux jeunes joueurs, car s’ils n’arrivent pas à devenir des stars du football  plus tard ils pourront se recycler. La vie professionnelle d’un joueur est très courte, donc les clubs et leurs dirigeants devraient veiller au futur de ceux qui ont fait leurs beaux jours.
V.vA.