Football

Coupe du monde de football : comme un regain de patriotisme

La coupe du monde de football aura lieu du 11 juin au 11 juillet 2010 en Afrique du sud. 32 équipes seront représentées, et des centaines de millions de téléspectateurs se mobiliseront devant leur petit écran. Le deuxième plus grand évènement sportif après les Jeux Olympiques est également l’occasion pour chacun d’afficher ses couleurs et préférences. Les drapeaux des différents pays fleuriront aux fenêtres, et les ventes de maillots et produits dérivés exploseront. La coupe du monde rime avec regain de patriotisme et de chauvinisme. Pendant un mois, chaque supporter livrera un culte à son pays. Footeux ou novice ? Peu importe ! Pas besoin de connaître les subtilités de la règle du hors-jeu pour défendre haut et fort ses couleurs. Publicitaires, médias, commerces, restaurants, tous se mettront à l’heure de ce grand rendez-vous. Ou quand un évènement sportif devient un fait social total.

Durant un mois, toutes les valeurs, toute la culture de chaque pays qualifié pour la coupe du monde seront incarnées par 23 joueurs de football, et un entraîneur. Hitzfeld prendra le pouvoir au Conseil Fédéral. Henry et Ribéry éclipseront Sarkozy. Messi et Maradona gouverneront l’Argentine. Drogba deviendra un chef d’Etat ivoirien. Le football sera omniprésent, chacun ressentant le besoin de s’identifier à une équipe, de défendre des couleurs, de prendre parti. Certains joueurs deviendront des idoles, d’autres des hontes nationales. Des pays pleureront l’élimination des leurs, pendant que d’autres glorifieront les mérites de ces héros.

Le patriotisme est poussé à son paroxysme. Souvenons-nous qu’en 2006 Jacques Chirac avait décoré les joueurs français pour leur place de finaliste. Malgré la défaite, ces derniers étaient devenus des combattants, recevant la gratitude du gouvernement. A l’inverse, lorsque l’Argentine avait été éliminée prématurément en 2002, c’était tout un pays qui pleurait, tout une nation qui se recueillait dans le deuil national. Difficile de comprendre comment un évènement sportif peut prendre une telle ampleur ; un tournoi de football devenant une affaire d’Etat.
Il est intéressant de souligner que toutes les parties de la sociétés sont mobilisées lors de la coupe du monde. Les médias n’ont d’yeux que pour elle. Les politiques deviennent les meilleurs techniciens du ballon rond et exhortent leurs troupes. Les commerces déploient les gammes les plus originales de produits dérivés, de la nourriture aux accessoires de beauté, en passant par les étiquettes Panini. Les supporters prient pour leur équipe, pendant que d’autres sont suivies par un sorcier chargé d’enchanter les terrains. Le football touche tous les secteurs possibles et imaginables.

S’il demeure évident que ce tournoi comporte son brin de magie, le vacarme l’entourant demeure excessif. Cet évènement change les gens, modifie les attitudes. 11 joueurs participant à un match d’une heure et demie semble donner le droit à chaque supporter de vanter les mérites de sa patrie, et de croire à la beauté inconditionnelle de son pays. Mais l’euphorie retombe aussi vite qu’elle est arrivée. Le nom du vainqueur gravé dans la coupe du monde, chaque drapeau retourne du balcon à la case placard, afin de prendre la poussière pour les 4 années à venir.
JCO

Commentaire

Parcours du combattant pour les automobilistes neuchâtelois :

Les modifications urbaines qui ont eues lieu ces dernières années peuvent pousser à se poser des questions. En effet, depuis un certain temps déjà, on peut voir de plus en plus de places blanches devenir bleues ou des parkings jusqu’alors libre d’accès devenir payants. Alors, quels sont les mécanismes sous-jacents qui justifient cette lente évolution et quels sont les enjeux remis en cause par ces transformations?

En s’y intéressant de plus près, il s’avère que tous les remaniements qui ont été opérés depuis un an maintenant font, en fait, partie d’un projet nommé « plan de stationnement III ». Ce dernier a été adopté et mis en place par le Conseil général en fin d’année 2008 et malgré les retards de mise en place dû notamment à des problèmes administratifs, la « révolution » est bien en marche!

Une des premières étapes de ce « plan de stationnement », était de modifier la durée de parking en centre ville. On peut constater que depuis un certain temps déjà, les 30 premières minutes passées en ville sont gratuites. Cependant, les places se font rares au centre même et le temps de stationnement reste très court pour boire un café sur une terrasse ou même faire ses courses. Un des buts avoués de ces modifications étant d’éviter les stationnements de longue durée en ville afin de favoriser le commerce(1) . On peut se poser quelques questions quant à l’efficacité du système. Pour Monsieur Walder, responsable de la chocolaterie du même nom, se trouvant en plein centre : « Cela peut être logique puisqu’on veut éviter les voitures ventouses et rendre des places de parcs aux consommateurs qui viennent, mais maintenant dans les faits, je ne sais pas si cela fonctionne.»

Un deuxième objectif visé par les changements opérés au centre ville était de « permettre à la ville de demeurer attractive pour les clients et les visiteurs »(2)  mais là encore, l’argument paraît de faible portée. Monsieur Walder souligne à cet égard, que l’attractivité de la ville ne dépend pas uniquement des places de parc. La ville de Neuchâtel « n’a pas de promotion économique pour favoriser le commerce (…) il y a quelques années nous avons déposé une initiative populaire avec d’autres commerçants (…) pour avoir une ville accueillante et vivante, (…) mais ils n’en ont pas tenu compte ».

La deuxième étape du « plan de stationnement» permet aux pendulaires de ne pas bloquer le centre, mais de pouvoir tout de même se parquer en ville. Le parking de la piscine du Nid-du-Crô est donc devenu payant, l’idée étant que les travailleurs, habitant hors de la ville, parquent leur voiture et prennent ensuite le bus. Afin de ne pas cumuler les coûts de parking et de transports en communs, des abonnements P+Rail (comprenez Parking et transports publics) ont été mis en place, en accord avec les CFF. Cependant ces abonnements ne sont valables que sur certains parkings.

Finalement, les parkings de Panespo et des Jeunes-Rives sont simplement devenus payants, favorisant les habitants de la ville même, qui peuvent acquérir des vignettes « spéciales » pour la modique somme de 110.- par année, leur permettant de se parquer sans difficultés. Cependant, ce système défavorise les commerces alentours et les usagers quotidiens tels que les étudiants ou professeurs  des lycées et de l’Université.

Pour terminer, il semblerait que ce « plan de stationnement III », bien que fondé sur de bonnes intentions, ne soit pas réellement bénéfique pour les activités économiques de la ville. Malheureusement, le centre ville est en train de mourir à petit feu et rien n’est fait pour que cela  change. De plus, certains endroits très fréquentés en journées sont aujourd’hui entourés par les parkings payants ou les places bleues, qui valent beaucoup d’amendes à la plupart des automobilistes. Ce qui est certain, c’est que Neuchâtel n’a pas à se faire de soucis, même si les commerces petits et grands meurent les uns après les autres, il restera l’argent des parkings, des vignettes et des abonnements P+Rail pour maintenir la ville à flot.
Alexandre Steudler
1 . Site de la police : http://www.policeneuchatel.ch/general.asp/4-0-20727-5508-111-1-1/
2 . Site de la police : http://www.policeneuchatel.ch/general.asp/4-0-20727-5508-111-1-1/