Analyse

Faut-il construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse?

Le 15 novembre, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a donné son feu vert sur le choix des sites où se construiraient les trois projets de centrale nucléaire, la question du nucléaire reste entière. Notre paysage médiatique souffle un vent de sympathie sur les moyens écologiques, durables, renouvelables pour nous approvisionner en électricité. Pourtant, la « doxa verte » ne doit pas nous faire oublier la réalité des chiffres.

Alors que le peuple suisse s’est exprimé pour un moratoire gelant la construction de nouvelles centrales nucléaires pour dix ans en 1990, l’avenir énergétique suisse peut paraître trouble. La question doit donc se poser : devons-nous construire une nouvelle centrale nucléaire en Suisse ? Que faire de nos centrales vieillissantes? Nous détaillerons ici comment est structurée la production d’électricité de la Confédération. Nous nous attarderons sur le cas du nucléaire et des opportunités pour assurer nos besoins énergétiques.

La consommation d’énergie suisse se répartit sur trois facteurs majoritaires : deux sont issus des produits pétroliers, pour les carburants (33%)1*  et les combustibles (22%) et finalement, celui qui va plus particulièrement nous intéresser, l’électricité (24%). Cette dernière, utilisée par les ménages, les industries et les services (environ 30% chacun), est le moteur du développement économique et de la bonne marche de nos infrastructures.

Notre consommation ne cessant de croître, il est nécessaire de repenser notre approvisionnement énergétique. Voyons d’abord comment se répartissent nos divers moyens de production. Alors que les centrales thermiques et les moyens de production plus marginaux ne représentent que 4,9% du total, la part de l’hydraulique est de 55,8%. Le nucléaire, quant à lui, fournit presque 40% de notre électricité. Pour ce qui est des éoliennes et de l’énergie solaire, ils restent encore confidentiels: respectivement 0,47% et 0,004% dans les 66’494 GWh produits en Suisse.

L’importance du nucléaire est donc incontestable dans notre panorama énergétique. Pourtant, on ne saurait connaître de secteur plus menacé. En effet, outre les arguments des « antis » et des «pros» nucléaires, il est un fait indéniable: nos centrales sont anciennes. Des quatre sites abritant cinq centrales au total, la plus récente date de 1984. Les deux centrales de Beznau, quant à elles, approchent de la soixantaine. Leur désaffection prochaine est inévitable, car une centrale trop ancienne est une centrale dangereuse. Viennent alors ces projets de construction de nouvelles centrales sur les sites existants de Beznau, Gösgen et Mühleberg qui pourraient constituer une réponse à ces arrêts d’exploitation.

Les avantages de tels projets sont clairs. Le nucléaire est un moyen efficace pour produire énormément d’électricité. Les rendements constituent un approvisionnement conséquent. Par ailleurs, la fission nucléaire est un bon moyen pour diminuer les émissions de gaz carbonique, responsable du réchauffement planétaire, car les émissions sont presque inexistantes2* (ou comparables à celles de l’hydroélectrique). A contrario, les désavantages sont aussi limpides. Les déchets du nucléaire ont une durée de vie extrêmement longue, leur traitement et leur stockage sont couteux et problématique. En effet, aucune solution de stockage n’est prévue en Suisse et ces déchets doivent transiter chez nos voisins. Ils représentent en quelque sorte le cadeau empoisonné que nos générations feront à celles qui nous suivent. De plus, les risques liés à l’exploitation nucléaire ne doivent pas être niés, bien que des contrôles stricts soient effectués par l’IFSN. Enfin, il reste le problème de l’approvisionnement en combustible nucléaire. Bien que la Suisse possède quelques ressources en uranium dans ses sols, elles ne représentent pas des quantités suffisantes pour une alimentation de nos centrales. La Confédération se retrouve donc dans un fort état de dépendance énergétique (pour le nucléaire, les matériaux fossiles, ainsi que le gaz).

Le nucléaire n’est donc pas un choix anodin. Mais quels autres choix s’offrent à nous? En ce qui concerne l’énergie hydroélectrique, les possibilités de développement sont très limitées. La Suisse exploite déjà au maximum ses possibilités dans ce domaine. À part quelques aménagements et autres optimisations des structures existantes, on peut considérer que nos barrages ne nous fourniront pas beaucoup plus d’énergie qu’ils nous fournissent aujourd’hui. Alors que l’Allemagne a reconstruit des centrales à charbon, cette voie serait tout sauf avantageuse pour notre pays. Au contraire de nos voisins germaniques, nous ne possédons pas le combustible et les émissions de CO2 sont bien trop importantes pour être viables dans le futur. Pour les énergies renouvelables, leur potentiel de développement est important, certes, mais leur viabilité encore à démontrer. Alors qu’on voit bourgeonner les éoliennes dans nos vallées et que le développement technique de ces appareils est plutôt abouti, leur rendement reste faible et risque de détruire l’une des seules ressources matérielle de la Suisse: ses paysages et leur attractivité pour le tourisme. L’énergie solaire thermique nous sert déjà aujourd’hui pour produire de l’eau chaude dans les maisons, mais les panneaux photovoltaïques demandent encore des améliorations et leur production reste fortement émettrice de gaz à effet de serre, bien qu’ils pourraient, à terme, représenter un bon moyen de production d’électricité. Il reste peut-être la fusion nucléaire, qui viendrait « simuler » le rayonnement d’une étoile en émettant une quantité astronomique d’énergie, mais cette technique en recherche par le projet international ITER ne devrait pas être disponible avant plusieurs décennies.

Finalement, le problème majeur du nucléaire est bien qu’on ne lui trouve pas de remplaçant. La Suisse se trouve donc dans une impasse quant à sa production d’électricité. Soit les technologies pouvant se substituer au nucléaire ne sont pas assez développées, ou difficilement réalisables dans nos contrées, soit elles reprennent des désavantages comme les émissions de CO2, dont on peine déjà à se défaire aujourd’hui. Par conséquent, il est nécessaire pour la Suisse d’assurer sa production énergétique par le nucléaire en construisant de nouvelles centrales pour remplacer son parc vieillissant.

Pourtant, il faudrait voir cela comme une solution intermédiaire plutôt que la fin de nos problèmes énergétiques. Le nucléaire ne peut et ne pourra pas constituer la seule voie à suivre. Il serait trop risqué de se rendre dépendant d’un seul type majoritaire de combustible pour notre production électrique et de faire proliférer des déchets coriaces et nocifs à long terme. Le développement technologique des moyens de production doit se poursuivre et même s’intensifier pour réussir à élaborer des alternatives viables et intéressantes d’un point de vue économique et énergétique. En effet, le marché encore naissant des énergies « vertes »  ne devrait pas être ignoré par la Suisse et sa participation au projet ITER ne saurait être remise en cause. En attendant, c’est en quelque sorte un choix par défaut pour la question du nucléaire suisse.
MAG
1*Source: « Aperçu de la consommation d’énergie en Suisse au cours de l’année 2009 », OFEN, 2009
2* http://www.manicore.com/documentation/serre/sansCO2.html. chiffres de Jean-Pierre BOURDIER

Partis politiques

Les propositions des jeunes politiciens

Ce n’est pas la première fois qu’un mouvement de ce  genre apparaît, au début des années quatre-vingts, un premier mouvement  » Rauraque » avait déjà manifesté son intérêt politique. L’ancien  » Rauraque » a été présent pendant vingt ans dans la plus grande ville du Jura bernois et a réussi à atteindre jusqu’à huit sièges au Conseil de Ville, une motivation en plus pour les jeunes débutant ?

Le mouvement de jeunes » Le Rauraque » s’intitule comme une association de jeunes et non comme un parti, « on ne se place pas sur un échiquier politique, on ne se dit ni de droite ni de gauche » a remarqué Mégane Pluess, l’une  des candidates de la liste. Leur objectif principal est destiné à la défense des intérêts de la jeunesse, ainsi qu’à faire progresser la région en étant un facilitateur pour les jeunes qui ont des projets à être exécutés. Plusieurs jeunes ont déjà essayé de développer la ville, soit par des associations, par des clubs sportifs ou par des mouvements culturels et plusieurs d’entre eux ont souvent rencontré des difficultés, tel que le manque d’intérêt des autorités voire le manque de prise au sérieux.  Pour accomplir leur mission, « Le Rauraque » vise à obtenir au minimum quatre sièges au Conseil de Ville, lors des prochaines élections.

« Le Rauraque » s’est reconstitué le 28 juin 2010 et n’a eu aucun problème pour boucler sa liste, ils ont été les seuls à avoir remplie une liste complète avec quarante et un candidats. Pour la majorité de ces jeunes qui ont en moyenne vingt ans, c’est leur  première expérience politique. Pour intégrer le groupe il faut avoir au maximum trente ans et bien évidemment habiter la ville de Moutier. Au niveau du programme politique plusieurs projets touchant les domaines tels que les  transports, l’éducation, le sport, l’écologie et l’esprit d’entreprise ont été abordés.

La ville de Moutier a déjà été le lieu de plusieurs soirées et concerts pour les jeunes, surtout cette année. C’est dans cette direction que « Le Rauraque » aimerait donner une assistance directe à l’organisation des événements, en baissant le coût de locations des salles et en recherchant des sponsors à la promotion et exécution des événements.

En ce qui concerne les transports publics, l’idée est d’améliorer l’offre de transports pour la locomotion des jeunes afin de faciliter leurs déplacements  la nuit et les week-ends : « on aimerait essayer d’avoir plus de bus et des horaires plus remplis pour que les jeunes ne traînent pas dans la rue jusqu’à cinq heures du matin ni fassent du pouce » a soulignée Mégane Pluess.

A propos de l’éducation, les jeunes prévôtois ont de bonnes idées : ils veulent implanter l’enseignement de l’histoire de la région et de la ville dans les écoles et soutenir les points de formation de la ville de Moutier :  « c’est la moindre des choses de savoir pourquoi on est dans le Jura bernois, dans le canton de Berne, mais cela devrait se faire d’un point de vue neutre » affirme Mégane.

Les sportifs pourront aussi compter avec le soutien du  » Rauraque » , qui envisage de soutenir les associations sportives et les événements qui dépendent d’infrastructure comme les halles sportives, en réduisant les tarifs d’utilisation.
Question environnement, le projet est de développer et cibler par quartier les points de recyclage pour le PET, le verre et l’aluminium. « On aimerait mettre plus de poubelles à des endroits plus réguliers. À Moutier on peut se balader un bon moment avec ce que l’on désire jeter loin dans les mains, sans apercevoir aucune poubelle « se plaint la jeune apprentie laborantine en biologie.

« Le Rauraque « soutient comme candidat à la mairie de Moutier, le maire sortant Maxime Zuber. « C’est quelqu’un qui a fait un bon travail pour le moment, c’est un bon maire, il a de l’expérience». En effet, en ce qui concerne la jeunesse, le maire de Moutier se montre présent, à l’écoute et semble être bien aimé par les jeunes. Ce qui n’est pas le cas pour la candidate à la mairie, Madame Forster « Elle n’inspire pas confiance, elle a soulevé plein de questions et n’a présenté aucune solution à part enlever le terrain de foot pour le développement de l’industrie, elle n’a rien de concret « .

Cependant, toutes les idées de ces jeunes ne sont pas nouvelles,  » Le Rauraque » fait partie de l’entente jurassienne, qui vise l’unité du Jura de Boncourt à la Neuville et pour cela l’association entretiendra des contacts avec toutes les associations qui ont le même objectif, jusqu’à laisser la fortune du mouvement, en cas de dissolution, à une association qui a le but de sauvegarder l’indépendance du Jura, comme l’a fait l’ancien » Rauraque ». Même si la question jurassienne n’est pas le but principal du groupe comme l’a confirmé Mégane Pluess, elle est sans cesse mentionnée par ces derniers dans divers documents comme le projet de l’association, durant la conférence de presse et dans un discours prononcé à l’occasion de la fête jurassienne  « Faites la Liberté». Est-ce que ces  jeunes ne seraient pas en train de rallumer les feux d’une question qui a déjà été apaisée?

Pour le samedi des élections « Le Rauraque » avec d’autres partis sont en train de préparer un apéro géant où tout le monde pourra venir avec son bulletin de vote : « c’est un moyen de motiver les personnes à voter vue que cinquante pour cent de la population ne vote pas», déclare Mégane.

De toute manière c’est au peuple de décider l’avenir de la ville de Moutier et de la région, en donnant son avis le 28 novembre. Le peuple prévôtois a désormais le choix.
Anastasia Liechti