Cinéma

Festival de Locarno : A la chasse au meilleur film, ou au siège le mieux placé

La 63ème édition du Festival du Film de Locarno est venue du 4 au 14 août, a été vue, et a (con)vaincu quelque 148’000 spectateurs à faire le déplacement.
Depuis 1946, les projecteurs du cinéma d’auteur se braquent chaque été sur la paisible ville de Locarno, qui en incarne la capitale mondiale. Appelée également la Dame aux Camélias, cette dernière possède bien des atours pour l’accueil du troisième plus grand festival cinématographique de la planète, après celui de Cannes et celui de Venise : nichée au cœur du Tessin, derrière une majestueuse chaîne de montagnes, au point de rencontre de la Suisse romande, allemande et de l’Italie.
Le cinéma d’auteur se définit communément comme reflétant particulièrement la pensée du réalisateur, tourné à budget réduit et visant un public certainement moins familial qu’intellectuel, au risque de se voir qualifié d’élitiste ou parfois même d’austère.
Il est vrai que les films présentés au Festival de Locarno sont fréquemment ressentis comme « originaux » par les visiteurs habitués aux productions hollywoodiennes soucieuses de divertir un public large et peu sélectif. Originaux certainement parce que le festival vise depuis ses débuts la découverte et la promotion de nouveaux talents, la révélation de modes inexplorées et compte de nombreuses premières internationales et mondiales.
Honorant sa place dans la liste des festivals compétitifs, celui de Locarno  voit courts-métrages, longs-métrages, parfois silencieux ou en noir et blanc, productions suisses, européennes, asiatiques, américaines ou encore africaines (toutes en V.O. sous-titrée, s’il vous plaît) se bousculer sur les écrans afin de se voler la vedette et décrocher le prix de leur catégorie. Par exemple, la catégorie « Compétition Cinéastes du Présent » illustre un choix de créations qui, par leur approche ou leur sujet, se révèlent spécialement radicales et novatrices. Cette année, le lauréat du Grand Prix du Festival aura été Li Hongqi, dont le film Han Jia, signifiant « Vacances d’hiver » en chinois, aura su toucher le jury par un humour fin et une poésie particulière. Pour ne mentionner que deux autres exemples, notons que le film canadien Curling aura été honoré par le prix du meilleur directeur et de la meilleure interprétation masculine, tandis que les foules de la Piazza Grande auront élu, avec le Prix du Public UBS, The Human Resources Manager de Eran Riklis.
La Piazza Grande se pare pour l’occasion de quelque 8’000 sièges, d’une scène et d’un écran plus que géant (26m de long, 14m de haut) pour la projection de films grand public dès la tombée du crépuscule. Il faut savoir que les meilleures places y sont réservées dès 20 heures par les plus précoces, qui emmènent pique-nique, livre ou partenaire afin de mieux patienter jusqu’au lancement du film à 21h30 tapantes. Le ciel étoilé ne daignant pas toujours participer à la fête, le film de la Pizza Grande se voit projeté, en cas de pluie, à 22 heures dans l’auditoire FEVI. Les plus tenaces restent fidèles au plein air, prenant refuge sous un parapluie ou un imperméable bien couvrant. De leur côté, les salles de cinéma locales, dispersées aux quatre coins de la ville, retiennent leur souffle pour accueillir à longueur de journée dans leurs entrailles sombres un maximum de cinéphiles.
Si le régal est d’abord destiné aux yeux, l’estomac n’est pas en reste. Entre deux projections, le spectateur reprend souffle et esprit dans les ruelles pavées de la vieille ville, à la recherche de la glace la plus savoureuse, d’une terrasse pour la dégustation d’un capuccino ou d’une bonne table pour dévorer une pizza à pâte extra-fine. Une sieste sur les rives des eaux scintillantes du Lac Majeur ou une randonnée dans l’étonnante Valle Verzasca pour les plus sportifs permettent la digestion des films les moins légers et des mets italiens parfois lourds. Pour finir, bon nombre de petits bars proposent une intéressante carte de vins et de cocktails, entre autres à celui qui désire noyer sa frustration d’avoir été assis derrière une silhouette trop haute d’une tête, se faisant dérober la vue sur ce qui aurait peut-être été son film préféré.
I.Sch.

Eclairage

Chien qui aboie, ne mord pas !? :

Il paraît, comme le dit l’adage bien connu, que « le chien est le meilleur ami de l’homme ». Oui mais il est déjà bien loin le temps où Lassie était un chien fidèle, où Belle et Sébastien formait un duo inséparable et où Milou aidait Tintin à « coincer les méchants ». Aujourd’hui, bien que les canidés ne soient pas devenus nos ennemis jurés, de plus en plus de gens s’en méfie. Comme si Cerbère, le chien à trois têtes, gardien des enfers, sommeillait en chacun d’eux. Je vous propose donc un petit état de la situation, afin de mieux définir l’attitude à adopter face à ces animaux, souvent moins féroces qu’il n’y paraît.

Les chiens méchants… il suffit de lancer le sujet au milieu d’un repas ou à la pause café pour se rendre compte que chacun à un avis sur la question. D’un côté, ceux qui pensent qu’en chaque chien se cache une bête féroce, qui peut surgir à tout moment et de l’autre, un des avis les plus répandu : il n’y a pas de « chien méchant » sans propriétaire pour le rendre méchant. Quoi qu’il en soit, les faits sont là. En effet, depuis un certain temps, de plus en plus de cas terribles d’enfants et même d’adultes grièvement blessés ou même tués, sont étalés dans la presse. Que se soit un phénomène nouveau ou un simple gain d’intérêt pour le sujet, il fallait donc agir.

Depuis le 1er septembre 2008, la nouvelle législation sur la protection des animaux oblige les nouveaux propriétaires de chien à suivre des cours théoriques et pratiques pour dresser leur chien. Les nouveaux propriétaires ayant déjà possédé un chien auparavant ne doivent suivre que les cours pratiques . Le canton de Neuchâtel a donc décidé de ne pas faire de choix arbitraires, quant à certaines races à interdire, comme à Genève. La loi s’applique donc à toutes les personnes qui veulent adopter un animal de compagnie, que ce soit un rottweiler ou un chihuahua.

La mise en place de ces cours engendre donc des coûts supplémentaires à l’adoption d’un chiot. Les cours théoriques et les cours pratiques (d’une durée de 8h00 au total) sont facturées une centaine de francs chacun. Selon le « 20 minutes » cette nouvelle obligation en aurait découragé plus d’un et les refuges de la SPA seraient surchargés . Cependant, c’est un phénomène qui ne semble pas avoir affecté la SPAN (Société Protectrice des Animaux de Neuchâtel). Ainsi, on peut suggérer que cette nouvelle loi pourrait avoir des effets positifs.

Selon Chantal Yerly, présidente de la SPAN et responsable du refuge et des adoptions, il est « vrai que cette loi peut apporter quelque-chose, mais cela aurait été mieux de faire une législation plus ciblée. » Effectivement, si une grand-mère à la santé fragile, décide d’adopter un petit caniche pour lui tenir compagnie, il y a peu de chance qu’il puisse faire du mal à quelqu’un, surtout s’il est toujours tenu en laisse. De plus elle n’aura peut être pas l’argent pour payer ces cours. Selon madame Yerly, « la mise en place d’autorisations spéciales pour les propriétaires de chien dit dangereux, aurait été une meilleure alternative.»

Elle ajoute qu’il est « certain que tous les chiens sont gentils à la base, mais si on ne fait pas de socialisation dès leur plus jeune âge, cela peut poser certains problèmes par la suite. » Dans le même ordre d’idée, il ne faut pas oublié que les chiens peuvent ne pas se rendre compte de leur poids et de leur force et peuvent parfois avoir des comportements inattendus.

Nous manquons de recul pour savoir si la mise en place de ces cours a un impact positif ou négatif sur le nombre de morsures de chien enregistré, mais il me semble que ça ne peut donner que des résultats positifs dans la relation entre le maître et son chien. De plus, cela pourra éventuellement modifier la façon de penser de certains propriétaires qui aurait comme ambition de dresser leur chien pour l’attaque.
Alexandre Steudler