Musées

Vice et volupté… Censuré ?

L’interdit ? Intriguant. Vous aussi avez un jour grimpé en cachette sur un tabouret pour atteindre l’armoire défendue, celle des gourmandises réservées aux occasions spéciales. A l’origine du péché se trouve quelque chose de bien plus sain : un fruit. Les temps changent… L’exposition Vice et Volupté, au Kunstmuseum et Zentrum Paul Klee à Berne, nous place dans la perspective des onze siècles qu’ont traversé les 7 péchés capitaux, et nous fait atterrir au cœur de leur déroutante actualité.

Une vieille mégère repoussante serre entre ses doigts noueux des sacs d’argent en vous scrutant d’un œil suspicieux. Un peu plus loin, une famille se gave à une table jonchée de toutes sortes de plats qui ne désemplissent pas et de verres renversés. Retournez-vous et vous serez subjugué par la beauté vaniteuse de cette jeune fille qui n’a de cesse de se contempler dans son miroir, son paon sur l’épaule. En faisant quelques pas, vous manquerez certainement de trébucher sur un homme profondément endormi, appuyé contre son âne couché. Vous prenez peur devant une femme à la chevelure de serpents qui vous dévisage les yeux emplis d’envie. A peine remis de vos émotions, vous vous heurtez à un groupe d’hommes fortement remontés qui semblent sur le point de se refaire leur portrait de grimaces haineuses. En vous enfuyant, vous remarquez dans l’ombre un couple qui ne se préoccupe guère de vous, affairé par son propre plaisir. Ah, en fait ils sont cinq… Bienvenue dans le monde des sept péchés capitaux. Absurde et déplacé?
Sortez un peu des œuvres qui, depuis le IXème siècle et jusqu’à aujourd’hui, peignent, imitent, incarnent, allégorisent, filment, photographient le vice sous toutes ses formes. Les nouvelles du jour nous relatent inlassablement des faits divers dirigés par le débordement de la colère. Le domaine de la finance avec son lot de cupidité n’est pas la dernière des préoccupations à une époque ou personne ne crache sur les soldes. Sinon, quoi de mieux que de s’affaler devant la télé, faire la grasse mat’ ou se prélasser paresseusement au soleil ? La luxure, en 68 à la tête de la révolution sexuelle, se glisse désormais dans les photos de mode des marques les plus diverses ou les affiches promouvant les soirées en boîte. En conséquence, un insatiable besoin de plaire et de se sentir meilleur que les autres incarne l’orgueil, comme par exemple dans le domaine du sport. Enfin, cette comparaison permanente et notre société de consommation génère l’envie, qui incarne la tristesse de ne pas disposer d’une chose qu’autrui possède. La gourmandise n’est pas en reste et fait marcher nombre de business à plein régime (sans mauvais jeu de mot), entre la louange des plaisirs de table à tous les coins de rue et les excès d’alcool à tous les coins de nuit.
Non, les sept péchés capitaux n’ont rien perdu de leur actualité, bien que leur statut ait quelque peu changé au cours des siècles. Initialement, il s’agit de huit mauvaises pensées qui dévient l’humain de son chemin vers Dieu, imaginées par un moine au IVème siècle. Le pape Grégoire le Grand les édite, à la fin du VIème siècle, en sept vices desquels découlent soi-disant tous les autres péchés. Cette liste est ensuite reprise par l’Eglise catholique. Aujourd’hui, engagés par monsieur le marketing pour vanter les vertus de nombre de produits et incontestablement omniprésents dans nos relations interpersonnelles, ils semblent confortablement installés dans la société. Un besoin d’enfreindre les règles, de briser les tabous règne dans l’air du temps et crie en même temps la nécessité d’un certain cadre moral. Une ligne de conduite qui ne laissera pas s’écrouler un monde qui permet tout. Car si les péchés capitaux ont visé un jour le contrôle de la population chrétienne, le concept n’a pas manqué de servir, simplement, le bon fonctionnement de la société. Le document de référence du christianisme – courant qui a populairement répandu l’idée des 7 péchés capitaux, à savoir la Bible, ne fait aucune mention de cette liste de sept vices. Elle affirme en contrebalance que « tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’est pas constructif» (1 Cor.10.23). Chuchotement à replacer au sein du grondement de l’actualité.
ISch.

Analyse

Séropositivité + Désir d’enfants = C’est possible !

 

Depuis des années, de nombreux scientifiques tentent de trouver un remède au VIH Sida. Depuis bien longtemps, ils veulent améliorer la qualité de vie des séropositifs et leur permettre de résister face à la maladie. Ces scientifiques ont réussi à trouver le moyen de permettre aux personnes atteintes par le virus d’avoir des enfants en pleine santé. Mais comment cela est-il possible ? Quels sont les procédés à suivre ? Éclairage.

Évidemment, l’opération demande un investissement de la part des parents. C’est une grossesse normale et en même temps particulière qui attend les futurs parents. Ceux-ci doivent se conformer à un certain nombre de précautions afin de garantir un risque très faible de transmission du virus (moins de 1% de risque de transmission, selon certaines données). Ces précautions suivent les parents depuis la conception de l’enfant jusqu’à son allaitement.

A la conception
Il faut tenir en compte que, parfois, l’un des partenaires et non pas les deux sont séropositifs. Dans ce cas de figure, la première étape est d’éviter la contagion de la maladie au partenaire séronégatif. D’ailleurs, selon une déclaration de la Commission Fédérale pour les Problèmes liés au Sida (CFPS), les personnes infectées du VIH qui suivent un traitement efficace et qui n’ont pas d’autres IST (Infections Sexuellement Transmissibles) n’exposent pas leur partenaire sexuel à la transmission du virus. Ces couples-là peuvent donc concevoir un bébé de façon tout à fait naturelle. Si jusque-là le partenaire séropositif ne s’était pas soumis à un respect strict du traitement, la conception de l’enfant se fera de façon artificielle. En résumé, si le futur père est séropositif, son sperme devra passer par les mains des experts en laboratoire afin de supprimer le virus du liquide séminal. Pour la femme, dans tous les cas, la conception se fait artificiellement.

Gestation
Pendant la grossesse, si la mère est séropositive, elle doit se soumettre au suivi d’un traitement. Logiquement, si le père est séropositif, la mère ne doit prendre aucun  médicament.

Parmi nous
Au moment de l’accouchement, il est probable que la césarienne soit utilisée. Celle-ci est pratiquée avant le début des contractions. Pendant les semaines suivant l’accouchement, le nouveau-né doit recevoir des médicaments si la mère est séropositive. Ceci ayant pour but de diminuer le risque de propagation du virus à l’enfant.
Finalement, la dernière précaution concerne l’allaitement. En effet, il est déconseillé pour une mère séropositive de donner le sein à son enfant. Le risque d’infecter le bébé par cette voie-là est trop grand. Le seul moyen de ne pas transmettre le VIH en allaitant est de suivre un traitement. Malheureusement, celui-ci passe également par le lait maternel, il pourrait avoir des effets secondaires sur le bébé.

En définitive, on observe rapidement qu’il est plus facile d’avoir un enfant pour un couple dont l’homme est séropositif. Lorsque c’est la femme qui est infectée par le virus, les risques de transmission au bébé sont plus grands. Aussi, davantage de conditions doivent être remplies pour maintenir la bonne santé du petit être.

Ailleurs dans le monde, il apparaît que le nombre d’enfants infectés par le virus in utero demeure élevé. En observant les statistiques de l’année 2008, on constate que 2’100’000 enfants sont infectés par le virus. La même année, on estime que 430’000 enfants de moins de 15 ans ont été touchés par la maladie.
A. D.