Arts plastiques

Together as one le rideau s’est fermée sur une exposition surprenante

« Togheter as one ». C’est sous cette appellation que s’est déroulée la dernière exposition en date du collectif culturelle le Pantographe à Moutier. A partir du 18 décembre en pendant 5 semaines, le public a eu l’occasion d’admirer les différentes pièces de l’exposition. Peintures, sculptures ou encore montages vidéos; il y en avait pour tous les goûts.

Large portail en fer forgé, deux balançoires en bois qui s’agitent au gré du vent, un chemin frayé dans la neige menant à la porte d’entrée d’une ancienne bâtisse utilisée autrefois pour l’industrie locale. C’est dans ce décor quelque peu étrange que se tient le Pantographe, collectif culturel établi à Moutier depuis quatre ans déjà. L’intérieur du bâtiment n’est pas moins singulier. Sol en béton ou en en bois tels les anciens ateliers de mécaniques, larges pièces, hauts plafonds. Une architecture simple et épuré qui offre une multitude de possibilités à l’imagination humaine. L’équipe du Pantographe a su tirer parti de ces avantages et a investi son temps, son cœur et son âme pour faire de cet endroit un lieu de rencontres et de découvertes.

Nombreux sont les projets qui sont nés de cette dynamique. Le dernier en date, l’exposition collective « Together as one », a su interpeller les visiteurs. Close le 22 janvier dernier, celle-ci mettait en scène peintures, sculptures sur bois ou sur métal, ou encore montage vidéo. Selon Gilles Strambini, membre de l’équipe du Pantographe, l’objectif était avant tout de provoquer une rencontre entre différents artistes, qu’ils soient novices ou déjà experts dans leurs domaines. Pour ce faire, neuf créateurs, dont deux membres du collectif, ont vécu ensemble dans les locaux du Pantographe pendant deux semaines. Ce laps de temps leur a permis de créer les œuvres présentées lors de l’exposition.

En déambulant dans les couloirs du bâtiment, les visiteurs ont ainsi l’occasion de découvrir de nombreuses créations. Une série de peinture représentant des visages aux yeux mélancoliques et sombres, des paysages inquiétants où la solitude semble habiter chaque maison et chaque pan de montagnes, ou encore des compositions mêlant vie réelle et imaginaire, dragon et simple mortel. Autre pièce de l’exposition, mais pas des moindres, une gigantesque sculpture en métal s’élevant le long de la cage d’escalier.  Le public a également eu l’occasion d’assister à la projection de films, parmi lesquels des vidéos mettant en scène le travail de création des artistes. A noter également que les lieux étaient baignés d’une surprenante composition musicale, laquelle faisait partie intégrante de l’exposition.

Bien que créée par des artistes bien différents les uns des autres, les œuvres présentés semblaient suivre une même ligne directrice, si bien que les moins initiés auraient pu croire au travail d’un seul personnage. Selon Gilles Strambini, « cette cohérence est due à l’énergie commune qui s’est créée pendant les deux semaines de créations. Chacun travaillait à sa composition tout en s’inspirant des autres ».
Une cohérence qui aura su donner le ton à l’exposition, mais on ne saurait trop dire lequel. Car après tout, l’art est subjectif et chacun le vit à sa manière.
C.B.

Danse

Le Flamenco, Patrimoine Mondial Immatériel de L’Humanité.

Les yeux qui pétillent, des sourires qui en disent longs, des exclamations de joie enfin quand on pose LA question, à savoir «Que ressent-on lorsque l’on est espagnol et adepte du Flamenco, suite à son entrée au patrimoine mondial immatériel de l’humanité» ? C’est une reconnaissance que beaucoup attendaient. Paqui Montoya, professeure de Flamenco à Bienne est très claire «Le Flamenco, c’est une philosophie de vie, pas seulement une danse». Pour elle, comme pour la plupart de ses élèves hispaniques, l’évènement est de taille, même si pour beaucoup d’autres personnes (notamment sur des forums sur internet) ce n’est qu’ «une danse de plus».
Et puis, qui porte vraiment de l’attention à ces listes ? Peu de gens en fait, ce qui est bien dommage car on y trouve de tout. «Au même titre que les pyramides d’Égypte le Flamenco est protégé contre toutes formes de plagiat et de destruction» continue Paqui Montoya. Le message est clair.
Introuvable sur la liste de l’UNESCO (http://whc.unesco.org/fr/list/), il se trouve dans la session réservée à «l’immatériel», moins longue, mais pas moins impressionnante.
Ce qu’il est intéressant de savoir, c’est que le Flamenco dans sa forme artistique n’est pas qu’une simple danse. C’est un mélange de différents styles musicaux, de différentes techniques et de différentes origines. Le «berceau» du Flamenco reste l’Andalousie, donc l’Espagne. Mais on y sent les influences arabes (dans la façon de bouger les mains surtout), très fortes à une certaine époque dans la région.
S’ils restent des sceptiques, il faut savoir que le flamenco est un savant mélange de palmas (rythmes avec les mains), zapateados (rythmes avec les pieds), de chant, d’instruments (cajon, guitarre, piano, violon, …), d’accessoires (mantons, castagnettes, éventails, chaises, chapeaux, …), de couleurs, d’émotions et de musique. Car si on en a une idée très limitée de solo de guitare enflammé, superposé à des voix qui s’essoufflent, qui s’étranglent c’est qu’on a –et de loin- pas fait le tour de la question.
Rumbas, tanguillos, fandangos, sevillanas (rythmes espagnols) se mêlent parfois à du jazz, du rock et même du hip hop, pour donner des musiques exceptionnelles, variées et pleines d’émotions, sur lesquelles danser devient un art et un plaisir, tant les possibilités sont multiples. Et puis, si certaines voix sont parfois dérangeantes et un peu «grinçantes», on trouve aussi de très beaux timbres qui plairont au plus grand nombre. La façon de danser est aussi différente selon les régions, les hommes, les femmes, etc. Parfois sec, dur et violent, le Flamenco peut aussi être doux, sensuel et hypnotisant. Dans tous les cas, il invite à la danse, à la fête.
Quand on plonge dans cette culture, c’est une facette de l’Espagne que l’on découvre. Une vraie «façon de vivre» pour reprendre les mots de Paqui Montoya. Ce qui justifie bien une petite place au patrimoine mondial de l’humanité, non ?
M.S.