Patinage Artistique

Stéphane Walker atteint son objectif

Le gratin du patinage européen avait rendez-vous à Berne fin janvier. Parmi eux, un jeune Valaisan disputait ses premiers championnats d’Europe. Même s’il espérait faire encore mieux, Stéphane Walker quitte la capitale avec une belle expérience et la satisfaction d’avoir patiné avec les cadors du patinage artistique en se qualifiant pour le programme libre, son objectif.

En annonçant sa retraite l’année dernière, Stéphane Lambiel a laissé un gros vide derrière lui dans le clan helvétique. Mais très vite, la relève s’est organisée et la Suisse a pu inscrire trois patineurs lors de ces championnats d’Europe. Grâce notamment à sa troisième place lors des championnats Suisse en décembre dernier, Stéphane Walker a obtenu une de ces trois places et le droit de prendre part à cette prestigieuse compétition dont il rêvait depuis tout jeune.
Chez les Walker, le patinage est une affaire de famille. Son père, amateur de hockey, le met sur des patins alors qu’il sait à peine marcher. A l’âge de quatre ans, Stéphane intègre le club de patinage de Sion. Sa grande sœur, elle aussi patineuse, lui donne définitivement l’envie de faire de la compétition. Très vite, il se révèle être très doué et remporte le titre de champion suisse (dans les catégories inférieures) à trois reprises.
Désormais, Stéphane étudie l’économie à l’Université de Neuchâtel et patine pour le club de patinage neuchâtelois. Le mois de janvier comportait donc deux grandes échéances : les championnats d’Europe de Berne et les examens semestriels. Alors, plutôt étude ou patin, bibliothèque ou patinoire ? « J’ai essayé de partager au mieux ces deux préparations, mais je dois tout de même dire que, cette année, j’ai privilégié le patin. », sourit l’intéressé. On veut effectivement bien croire que l’idée de patiner aux côtés des stars du patinage l’emporte sur les interminables calculs de comptabilité…
La pratique de ce sport implique également une importante participation financière. Les coûts que nécessite le patinage artistique de haut niveau sont très élevés. « En Suisse, les patineurs sont très peu soutenus par la Fédération. Et à moins de gagner des titres dans des grandes compétitions, il est extrêmement difficile de décrocher un sponsor », explique-t-il.
A Berne, même sans sponsor, Stéphane est parvenu à s’extirper des qualifications. La tâche ne fut pourtant pas aisée. En effet, il chutait sur son premier saut avant de se reprendre et signer une fin de programme très propre et soigné. Cette prestation lui a donc permis de continuer l’aventure. Lors du programme court, le Valaisan a réalisé une belle prestation sans grosses fautes qui l’a placé au 24ème et dernier rang qualificatif pour le programme libre de samedi. « J’étais très nerveux au moment de me préparer, mais une fois sur la glace, le stress s’en est allé. », raconte le patineur du CP Neuchâtel. « Même si je ne suis pas satisfait de ma performance, j’ai atteint mon principal objectif qui était de me qualifier pour le libre de samedi. Je pourrai désormais patiner avec moins de pression sur les épaules. ».
Une nouvelle chute sur son premier saut (le « triple Lutz »), l’a malheureusement empêché de grignoter des places au classement final (24ème). « Aujourd’hui, je ne me sentais pas bien sur la glace. C’était un combat durant tout le programme. », lâche-t-il à la sortie de la glace, abattu, avant de tirer un bilan général plutôt réjouissant. « Même si sur le moment je suis très déçu, je garde une excellente impression pour mes premiers championnats d’Europe. Le public était fantastique, il m’a énormément soutenu. Même quand je faisais des doubles (au lieu de triples sauts), j’entendais des applaudissements. »
Stéphane n’a toutefois pas eu le temps de savourer ces moments inoubliables. Le lendemain, il devait déjà s’envoler direction … la Turquie pour y disputer les Universiades de patinage.
Raphaël Crettol

Révision de loi

La bonne résolution de Didier Burkhalter pour 2011: les médecines parallèles seront à nouveau remboursées!

L’année commence bien pour les défenseurs des médecines complémentaires. Homéopathes, acupuncteurs et autres praticiens «alternatifs» verront leurs prestations à nouveau prises en charge par l’assurance de base dès… janvier 2012! Qu’ils ne crient pas victoire trop vite, à long terme rien n’est gagné…

Tout commence en 2005 lorsque Pascal Couchepin, à l’époque conseiller fédéral, décida très arbitrairement la suppression de la prise en charge par la LAMAL (loi fédéral sur l’assurance maladie, obligatoire) de cinq médecines complémentaires. Cette décision fît le plus grand bonheur des assureurs qui ne manquèrent pas de se remplir les poches en proposant des assurances complémentaires aux coûts plutôt élevés. Le peuple, lui, gronda et une initiative populaire fut lancée; rejetée par Berne, elle permit néanmoins l’élaboration d’un contre projet «pour la prise en compte des médecines complémentaires» qui fut accepté par une écrasante majorité, 67%, et par tout les cantons lors de la votation populaire de mai 2009… Le peuple avait parlé faisant taire par la même occasion Mr. Couchepin. Ce dernier, penaud, attendit l’échéance de son mandat qui prenait fin quelques mois plus tard, et laissa à son successeur Mr. Burkhalter le travail de restituer aux médecines complémentaire la place qu’elles méritent dans la LAMAL.
Si la nouvelle est bonne, la victoire est encore loin! Tout d’abord, cette réintroduction n’est que provisoire puisque cette nouvelle mesure n’est valable que jusqu’en 2017. Entre temps,  il est demandé à l’homéopathie, la phytothérapie, la thérapie neurale ainsi qu’aux médecines anthroposophique et chinoise de… faire leurs preuves! En effet, ces thérapies sont très controversées car il n’est certes pas prouvé qu’elles remplissent entièrement les critères légaux d’efficacité, d’adéquation et d’économicité. Efficacité, adéquation et économicité, ces mots laissent un goût amer dans la bouche et sonnent comme une mauvaise excuse! Il y a de quoi s’interroger quand on sait, par exemple, que le vaccin contre le VPH (virus du papillome humain) – visant à diminuer le risque de cancer  du col de l’utérus – est très largement proposé et remboursé aux jeunes filles alors que son coût atteint des sommes faramineuses, qu’aucune étude sur ses effets (néfastes comme positifs) ne dépassent les cinq ans mais que la maladie met dix ans à se développer, qu’on ne sait toujours pas si des rappels vont être nécessaires, et que ce cancer ne se positionne qu’à la 13ème place des cancers touchant les femmes en suisse… Economicité, Efficacité et Adéquation disions-nous?
Si Mr. Burkhalter a annoncé sa décision au début de l’année 2011, pourquoi attendre 2012 avant l’entrée en vigueur de la modification dans la LAMAL? Une fois encore on se demande: où sont les priorités? L’excuse d’une augmentation des coûts ne peut même pas être avancée, puisque la prévention de certaines maladies grâce aux médecines complémentaires permettrait de réduire les frais coûteux de traitements lourds et conséquents une fois les maladies déclarées. Nous l’aurons compris: à long terme rien n’est gagné! Et pour toute suite, contentons-nous de quelques promesses… Dans ces conditions, l’avenir des patients malades à bas revenus – ceux qui ne peuvent pas se payer les complémentaire – est, en terme de soins médicaux, plutôt précaire et flou. Flou, c’est le cas de le dire! En 2011 les lunettes et lentilles de contact ne seront plus du tout remboursées par la LAMAL. Adéquation disions-nous? C’est clair qu’avec une population de malvoyants, la Suisse risque – cette année encore – de se démarquer avec des projets politiques très… visionnaires!
L.U