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Indignez vous!

Indignez-vous! ou le manifeste choc de Stéphane Hessel, publié en octobre dernier semble avoir annoncé un air nouveau. A l’heure du Printemps Arabe, un vent de changement souffle sur une partie du monde. Espérons qu’il arrive jusqu’à nous et qu’il sorte la jeunesse occidentale de sa torpeur. Et c’est précisément ce que fait Hessel dans son essai: il invite les jeunes à s’indigner!

Stéphane Hessel
Stéphane Hessel est né à Berlin en 1917
(d’un père juif), ses parents s’établissent à Paris en 1924. En mai 1941, il rejoint la France libre du général de Gaulle, à Londres. Il est arrêté à Paris
en 1944 et est envoyé dans le camp de Buchenwald, en Allemagne. Il parvient à s’échapper un jour avant sa pendaison, mais sera repris. Changé de camps, il tentera à nouveau de s’échapper et, cette fois-ci, y parviendra. Par la suite, il rejoindra la commission chargée d’élaborer la Déclaration Universelle des Droits de l’homme (1948). Diplomate, auteur, il s’est engagé en faveur de nombreuses causes. Il a notamment milité pour l’indépendance algérienne durant
la guerre d’Algérie. Bénéficiant d’un passeport diplomatique, il se rend à Gaza en 2008 et 2009 et témoigne, à son retour, « sur la douloureuse existence des Gazaouis ». Son indignation à lui, c’est la Palestine, la bande de Gaza, ce conflit : « Que des juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c’est insupportable. Hélas, l’histoire donne peu d’exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire »

L’indifférence ou la pire des attitudes!
Dans son
manifeste Indignez vous ! Stéphane Hessel invite les jeunes à « faire vivre, transmettre, l’héritage de la Résistance et de ses idéaux ». Son message est claire, ne nous reposons pas sur nos acquis. Si pendant la seconde guerre mondiale les raisons de resister étaient évidentes, aujourd’hui Hessel nous l’accorde, « les raisons de s’indigner peuvent paraître (…) moins nettes ou le monde trop complexe ». Mais, il ne faut pas chercher longtemps pour trouver des causes à défendre et des injustices contre lesquelles lutter. Il suffit de regarder autour de soi: les inégalités sociales, le traitements fait aux immigrés, le rechauffement climatique. Hessel invite les jeunes générations mais aussi les politiciens, les économistes, ainsi que toute la société à ne « pas
démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie ». La pire des attitude à avoir est l’indifférence. L’être humain à la capacité de faire changer les choses et de rendre le monde meilleur. Cette capacité réside en la faculté qu’il a de s’indigner, faculté qui mène directement à l’engagement. Le monde actuel se trouve à une intersection. La fin du 20ème siècle a assisté a de nombreux progrès comme la chute du mur de Berlin, la fin de l’apartheid, l’émergence de nombreuses associations et organisations non-gouvernementales dont l’efficacité n’est plus à contester. Note d’espoir ? Peut être. Mais Hessel nous rappelle que les dix premières années du 21ème siècle ont vu une dure regression: les attentats du 11 septembre, l’intervention en Irak, le sommet de Copenhague qui n’a pas apporté les solutions espérées. La crise économique nous a montré que
notre système n’était pas infaillible, mais
malgré ces signes, personne ne semble prêt à adopter une nouvelle politique du développement…

Certes les pays « occidentaux », pour la plupart, ne vivent pas sous le joug d’impitoyables despotes. Les raisons de s’indigner semblent peut être plus obscures pour les jeunes qui peuvent aller à l’école, s’acheter des habits, partir en vacances, voter. Mais à force de se désintéresser, de ne plus s’indigner on prend le risque de reproduire les erreurs passées. On prend le risque que le monde suive la mauvaise route celle de la démobilisation généralisée plutôt que celle de l’engagement, de la non-violence. La jeunesse, à entre ses mains le pouvoir d’aiguiller l’humanité dans la bonne direction. Pourvu qu’elle en prenne conscience…

Indignez Vous ! , Stéphane Hessel, Indigène, Ceux qui marchent contre le
vent, Broché, 2010
L. U.

Musées

Le MAHN fête lui aussi le millénaire

Le musée d’art et d’histoire de la ville de Neuchâtel se prépare aussi à sortir le grand jeu.
Le 3 avril est la date à partir de laquelle on pourra voir l’exposition « Neuchâtel : une histoire millénaire ».

L’actuel musée d’art et d’histoire de la ville de Neuchâtel est bâti en septembre 1884 en suivant les plans de Léo Châtelain. Alors nommé « Musée des Beaux Arts », le musée ne recevait dans ses salles que la collection de tableau de la Ville de Neuchâtel. C’est d’ailleurs pour cela que l’on peut voir encore aujourd’hui les mots « Beaux-Arts » inscrit sur la façade nord et sud du
bâtiment. Le bâtiment nous offre un extérieur élégant inspiré de la Renaissance française.
La façade principale est, elle, ornée de plusieurs médaillons représentants des divers arts : grec, égyptien, médiéval et moderne. On trouve aussi sur le fronton un aigle et les armoiries de Neuchâtel.Néanmoins, quelques temps plus tard, le musée accueille des collections d’autres domaines comme par exemple des collections d’archéologie, d’histoire et d’ethnographie. Peu à peu, certaines collections sont déplacées. Celle concernant l’ethnographie s’en va en 1904 suit celle d’archéologie en 1952. Quant à la collection d’histoire, elle ne sera jamais déplacée et fera ainsi modifier le nom du musée en « Musée d’art et d’histoire » en 1972.
Depuis lors, de nombreuses expositions sont passées dans ce lieu que ce soit dans le domaine de
l’art ou dans celui de l’histoire en passant par les expositions d’objets provenant de diverses époques ou de monnaies d’époques anciennes.C’est dans ce but que le MAHN (musée d’art et d’histoire de Neuchâtel) présente dès le 3 avril une exposition pour célébrer le millénaire de la ville.
L’exposition « Neuchâtel : une histoire millénaire » va permettre aux visiteurs de connaitre la
ville de ses débuts jusqu’à maintenant. Ainsi, l’exposition est fragmentée en six parties intitulées :
1. Neuchâtel, c’est quoi?
2. Neuchâtel et le monde
3. Neuchâtel et la Suisse : le temps des Révolutions
4. Aux temps des cours européennes
5. Maîtriser les conflits religieux
6. Du palais bourguignon au chef-lieu d’une région

L’exposition dispose d’une multitude d’objets et d’images représentant la ville et son évolution. Mais, les visiteurs pourront profiter aussi de récits de vie de personnages ayant laissé des traces de leurs vies. De plus, l’exposition se veut interactive et fait appel aux divers sens.
Finalement, les touristes pourront profiter aussi de l’événement. En effet, le musée propose la
présentation en trois langues : français, allemand et anglais.
Rendez-vous donc au musée d’art et d’histoire de Neuchâtel à partir du mois d’avril pour voir la ville depuis un autre angle.
Pour les personnes n’ayant jamais été au musée d’art et d’histoire, vous pouvez le trouver à l’Esplanade Léopold-Robert
1, à coté du port.
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