Course

BCN Tour 2011

La légendaire course, parfois citée sous son premier nom « le Tour du Canton de Neuchâtel », a attiré l’année passée près de 4000 personnes. Il faut dire que les participants sont bien soignés : après chaque étape, des douches chaudes sont assurées et des massages sont offerts. Les sociétés locales se font un plaisir de servir des boissons ainsi que des plats cuisinés à la fin de la course.Il existe plusieurs catégories de coureurs, selon le sexe et l’âge.

Pour faire encore mieux cette année, le BCN Tour a décidé d’organiser un système de covoiturage, destiné aux personnes qui désireraient partager leur voiture, ou profiter d’un moyen de transport confortable. Cette inauguration a pour but de limiter le nombre de véhicules sur place, diminuant ainsi la pollution et les problèmes de parcage.

La Banque Cantonale Neuchâteloise, en tant que sponsor principal, a donné son nom à l’événement. Elle collabore activement avec la société organisatrice, Sport Plus, afin de développer la course de manière continue.
En exclusivité, Larticle.ch a interviewé monsieur Ludovic Gonthier, spécialiste marketing à la BCN.

 

Monsieur Gonthier, l’année dernière, vous avez fêté le 25ème anniversaire du BCN Tour ; est-ce que la BCN y participe depuis le début ?
M.G.: Oui, depuis 1986. Il faut savoir que les 15
premières éditions ont été organisées par le Groupement Sportif de la BCN.

Comment cet événement est-il né ?
M.G.: L’idée
est venue d’un homme, Michel Huguenin, alors informaticien à la BCN ; celui-ci
adorait l’ambiance des manifestations sportives. Comme il donnait régulièrement des coups demain lors de courses régionales de ski de fond, il avait un peu d’expérience dans l’organisation de manifestations. En 1986, nous étions une des rares entreprises du canton à disposer d’un « réseau » informatique. Monsieur Huguenin a tout de suite compris l’énorme potentiel de simplification que pouvait apporter l’informatique dans l’organisation de telles manifestations. Le
directeur alors en place a tout de suite été enthousiasmé.

Quels types de personnes s’y inscrivent ?
M.G.:
Tout le monde ! Il y a autant d’amateurs qui courent uniquement quelques étapes que d’habitués de la course à pied « populaire » ; certaines de ces personnes participent également à d’autres courses, telles que les 20km de Lausanne, le Grand Prix de Berne, Morat-Fribourg, etc.

Quelles sont les motivations des participants à courir lors du BCN Tour ?
M.G.: Le coté « populaire », l’ambiance « bon enfant »,
la qualité de l’organisation et la découverte de nouveaux paysages dans le canton sont les principaux éléments qui motivent les
coureurs.

Avez-vous du matériel de promotion pour le BCN Tour, et de quel type ?
M.G.: Nous offrons à chaque participant un
t-shirt en coton avec la mention du BCN Tour et dès cette année, nous vendrons au prix très attractif de 30.- des t-shirts de course de la marque Craft logotés BCN Tour. En outre, nous proposons un service de gardiennage de petits objets de valeur sous le stand BCN Safe. Cela est très apprécié par les participants et en adéquation avec notre core business. La fréquentation est en constante augmentation depuis maintenant 3 ans que cela a été mis sur pied.

Finalement, est-ce que la BCN prévoit de s’engager dans d’autres événements du même type ces prochains temps ?
M.G.: La BCN est impliquée dans de très nombreux
événements cantonaux. Au niveau de la course à pied, nous sommes un important sponsor de la Trotteuse-Tissot, une autre manifestation sportive organisée par la célèbre entreprise horlogère, qui a lieu à la Chaux-de-Fonds en décembre.
L.D.

Ski

Didier Cuche, l’hercule au cœur tendre

D’ores et déjà considéré comme l’un des plus grands skieurs suisses de l’histoire, Didier Cuche a remporté deux nouveaux globes de cristal lors des finales de la Coupe du Monde de Lenzerheide. Avec son physique de catcheur et son crâne chauve, le Neuchâtelois renvoie bien souvent l’image de la brute épaisse qui dévale les pistes tel un casse-cou. Pourtant, derrière cette carapace se cache un homme très sensible.
Portrait d’un phénomène.

« J’annonce que je ne vais pas … me retirer ». Arborant un large sourire, Didier Cuche annonce à un parterre de journalistes qu’il n’a pas l’intention de prendre sa retraite à l’issue de la saison. « C’est la passion qui me motive à continuer. Je poursuis ma carrière par pur plaisir et non pas pour prouver quoi que ce soit. Le ski a toujours été une passion pour moi et en reste une. » Cette annonce, faite la veille du début des finales de la Coupe du Monde, donne le véritable coup d’envoi de la compétition. Il est certain que si le skieur suisse de 35 ans avait décidé de mettre un terme à sa carrière, ces finales auraient eu une toute autre saveur. Mais c’est aussi tout le ski suisse qui peut respirer. De part son expérience et son charisme, Didier Cuche reste le leader incontesté de l’équipe helvétique de ski alpin.
Didier est arrivé au sommet de la hiérarchie mondiale à force de travail et d’abnégation, une de ses plus grandes qualités. Né au Paquier en 1974, c’est dans la petite station neuchâteloise des Bugnenets qu’il chausse les lattes pour la première fois. A 19 ans, il débute sa carrière de skieur professionnel en prenant part aux championnats du monde junior. Durant plusieurs années, il fait
ses armes en Coupe d’Europe participant de temps à autres à quelques courses de Coupe du Monde. Même s’il obtient des résultats probants, notamment dans les épreuves de vitesse, ce n’est qu’en 1998 qu’il explose réellement. Durant cette année, il remporte sa première victoire en Coupe du Monde et récolte la médaille d’argent en super-G lors des Jeux Olympiques de Nagano. Par la suite, il connaît des passages à vide, dus entre autre à des blessures qui rythment
malheureusement la carrière de tout skieur professionnel. Toutefois, dès 2007, c’est sa régularité dans ses trois spécialités (descente, super-G et géant) qui le mène au sommet, finissant quatre années consécutives au troisième rang du classement général.
A présent, Cuche possède l’un des plus beaux palmarès du ski alpin. A cette moisson de trophées se sont encore ajoutés deux globes de cristal remportés à l’issue des finales à Lenzerheide. Dans la station grisonne, le Neuchâtelois s’est assuré le globe de descente en prenant la 4e place de
l’épreuve, avant que le super-G ne soit annulé à cause d’une météo défavorable, lui offrant du même coup le globe de la spécialité. « Il est certain que ce n’est pas la manière la plus sportive de remporter une course. Je l’ai appris par téléphone, à peine sorti du lit. Quelques instants plus tard, des membres du staff ont débarqué dans ma chambre avec une bouteille de champagne ! »,
s’est amusé le skieur des Bugnenets en conférence de presse. Ainsi, il décroche le globe de super-G pour la première fois de sa carrière, tandis qu’il s’agit déjà de son quatrième sacre en descente.

Toutefois, Didier Cuche n’est pas qu’un skieur au palmarès bien garni. Il est
également un personnage charismatique dans le monde du Cirque blanc. Il faut dire qu’avec son physique atypique, il ne passe pas inaperçu. Celui que l’on surnomme le « Cube »   – 1.74m. pour 89 kg ! – a la carrure du spécialiste de vitesse. Lancé sur la piste, c’est une vraie bombe et un modèle d’aérodynamisme qui n’a pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit de dévaler des pistes à plus de 100
km/h. « Il est le seul à skier la Mausefalle  en position de recherche de vitesse ! », note,admiratif, le Français Adrien Théaux, vainqueur de la descente de Lenzerheide. Didier, c’est aussi un caractère bien trempé. Dernier exemple en date : sa brouille avec Günter Hujara, directeur de course, la semaine précédent les finales. Lors des épreuves de Kvitfjell, le skieur neuchâtelois voulait que l’on rabote un saut de cinq centimètres, car il estimait qu’il représentait un grand danger pour les skieurs. Selon Günter Hujara, la requête avait un ton menaçant. Il punit donc le Suisse d’une amende de 5000 francs. Fâché, le Neuchâtelois se retire de la commission des skieurs et, le lendemain même, remporte le super-G. On vous l’a dit, Didier a du caractère…

Pourtant, derrière cette « boule de muscle », on retrouve un homme
sensible au grand cœur. Alors qu’il apprend qu’il a remporté le globe de la descente, il remercie chaleureusement le public, très ému, avant d’expliquer, les larmes aux yeux, l’importance de ce sacre : « Compte tenu des
circonstances, ce globe de cristal est le plus fort de tous au niveau de l’émotion. Dans ce sport, les moments de bonheur se mêlent toujours aux moments de frustration. Tout peut aller très vite, c’est pour ça que le ski est un sport magnifique.
».  Interrogé au sujet de la situation au Japon, il déclare
sincèrement : « Je suis très touché par ce qu’il se passe là bas. A la télévision, j’ai vu l’image d’un enfant cherchant ses parents parmi les débris. Cela m’attriste profondément. Je me suis aussi interrogé sur la nécessité de m’énerver pour cinq centimètres de plus ou de moins (ndlr : sur le saut de Kvitfjell), alors que des gens meurent ou se retrouvent sans logis à l’autre
bout du monde. J’apprends à relativiser.
». Cuche a d’ailleurs
généreusement joint sa prime de course (8500 francs) à une action caritative en faveur du Japon lancée par la skieuse américaine Julia Mancuso. Non, décidément, l’hercule des Bugnenets n’a rien d’une brute épaisse…
R. C.