Théâtre

Ma belle-mère est givrée : une comédie dégivrante et délirante!

Caroline et Bernard sont en vacances à la montagne, lorsqu’ils voient leur séjour ruiné par l’arrivée de la belle-mère, en plein drame matrimonial. La cohabitation pourrait se dérouler sans heurts si cette dernière n’enchaînait pas les gaffes… Une suite de malentendus et de comportements inattendus de sa part, engendrerons des conséquences non négligeables pour son futur gendre; au bord de la crise de nerf.
De leur côté, les amis du couple feront tout pour essayer de calmer les tensions entre Bernard et sa belle-mère. Malgré cela, ils devront, eux aussi, apprendre à apprivoiser la vieille au comportement survolté, suite à la « trahison » de son mari. Pour pimenter le tout, l’arrivée de Monsieur Louvain, le patron du beau-fils, viendra apporter la touche finale à ce tableau burlesque, digne du roman comique de Scaron.
En y réfléchissant, on se dit qu’en abordant le thème des belles-mères, la pièce pourrait tomber dans les clichés et le déjà vu. Pourtant, on se rend vite compte que le sujet est ici traité de façon unique. En effet, bien que la relation entre les deux protagonistes soit plutôt typique, leurs caractères et leurs réactions démesurés, résultant du contexte comique, transforment leurs rapports de manière savoureuse.
On comprend d’emblée que le texte de base, écrit par Marie Laroche-Fermis, est vraiment bon. Cependant, les acteurs auraient pu tomber dans les extrêmes, en nous proposant des personnages surexcités et sans profondeur. Rassurez-vous, il n’en est rien! Tenue de bout en bout par une mise en scène efficace et portée par des comédiens au jeu habile et rythmé, la pièce ne laisse aucune place à l’ennui.
Dirigée par Jean-Louis Borel et Carole Nussbaum, la troupe nous offre des personnages drôles malgré eux, qui nous laissent entrevoir la barrière, parfois subtile, qui sépare le drame de la comédie. De plus, même si le sujet est traité de manière légère, la pièce nous offre de vraies émotions à travers des thèmes comme le chantage, l’adultère ou encore la jalousie! La carapace de la comédie ne sonne donc pas creux, puisqu’elle permet aux spectateurs une certaine remise en question plutôt ludique, sachant que le but principal reste la distraction et le rire!
Si ces quelques lignes vous auraient donné envie, vous pourrez assister aux représentations de la Troupe Théâtrale de la Ramée les 10, 11, 12 et 13 février à l’Espace Perrier de Marin-Epagnier ; les 26 et 27 février à la salle de spectacles de Fontainemelon ; ainsi que le samedi 2 avril à la Salle communale de la Brévine [1]. Vous souhaitez passer un très bon moment? Je n’ai alors qu’une chose à vous dire : courez-y!
AST
1.Informations et possibilité de réserver sur : www.theatre-laramee.ch

5 Questions à Jean-Louis Borel (metteur en scène)
Monsieur Jean-Louis Borel, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le groupe théâtrale de la Ramée et sur votre implication dans ce dernier?
JLB : Le groupe théâtral de la Ramée existe depuis 25 ans et mon implication est totale. En effet, ma femme recherche les textes. Après il y a tout le reste qui suit. C’est comme dans toutes choses, il faut qu’il y ait un meneur, quelqu’un qui tient une société, sinon il n’y a rien qui se passe. Mais ce n’est pas bloqué, ce n’est pas une main-mise… si quelqu’un d’autre veut le faire il peut aussi.
Pour cette pièce, vous avez sélectionné un texte de Marie Laroche Fermis et généralement le théâtre de la Ramée présente des comédies, alors comment sélectionner vous ces pièces?
JLB : Généralement on propose un texte et on le lit. Ensuite ça plaît ou ça ne plaît pas. Ça dépend aussi du nombre de comédiens et de se que l’on veut faire. On s’adapte aussi au niveau de disponibilité et à ce que l’on a envie de choisir : un grand ou un petit texte. Mais en général, c’est nous qui proposons.
Les acteurs sont amateurs, mais on sent que pour la plupart ce n’est pas la première fois. Alors est-ce que le groupe théâtrale de la Ramée est ouvert à tous les aspirants acteurs ou est-ce que c’est plutôt réservé aux acteurs plus confirmés?
JLB : Absolument pas, c’est ouvert à tous le monde. Actuellement il y a une actrice qui est pour la première fois sur scène. Sinon il y a d’autres acteurs qui viennent d’autres troupes ou qui ont envie de jouer un peu partout, donc ce sont des électrons libres. Mais sans cela, ils ont déjà tous joué dans deux ou trois pièces.
La pièce se produira à la Fontainemelon, La Brévine, etc. Le déplacement des décors est quelque chose que vous faites souvent ou est-ce que c’est un nouveau challenge?
JLB : On l’a toujours fait ou pratiquement toujours. Les dernières fois qu’on a joué, on est très régulièrement allé jusqu’à Vevaix. On a aussi fait une tournée une fois à Genève, à Saint-Sulpice, Tramelan…etc. Le but est quand même de pouvoir jouer plusieurs fois, parce que si on ne joue que 4 ou 5 fois, c’est un peu dommage car une fois que la pièce est rodée, c’est agréable de pouvoir la présenter une ou deux fois encore. Mais c’est clair que c’est tout une organisation.
Finalement pouvez-vous nous donner quelques informations concernant un futur spectacle du théâtre de la Ramée?
JLB : Et bien il faut toujours envisager le futur, même si pour le moment on n’a pas une pièce réservée ou retenue. L’idée est d’en faire une pour cette été avec peu d’acteurs, deux, trois voir quatre et ensuite la prochaine pour cet automne, au mois d’octobre, mais je ne sais pas encore le titre…
Un grand MERCI à toute la troupe qui nous a accueillis plusieurs fois de manière chaleureuse!
AST

Arts plastiques

Together as one le rideau s’est fermée sur une exposition surprenante

« Togheter as one ». C’est sous cette appellation que s’est déroulée la dernière exposition en date du collectif culturelle le Pantographe à Moutier. A partir du 18 décembre en pendant 5 semaines, le public a eu l’occasion d’admirer les différentes pièces de l’exposition. Peintures, sculptures ou encore montages vidéos; il y en avait pour tous les goûts.

Large portail en fer forgé, deux balançoires en bois qui s’agitent au gré du vent, un chemin frayé dans la neige menant à la porte d’entrée d’une ancienne bâtisse utilisée autrefois pour l’industrie locale. C’est dans ce décor quelque peu étrange que se tient le Pantographe, collectif culturel établi à Moutier depuis quatre ans déjà. L’intérieur du bâtiment n’est pas moins singulier. Sol en béton ou en en bois tels les anciens ateliers de mécaniques, larges pièces, hauts plafonds. Une architecture simple et épuré qui offre une multitude de possibilités à l’imagination humaine. L’équipe du Pantographe a su tirer parti de ces avantages et a investi son temps, son cœur et son âme pour faire de cet endroit un lieu de rencontres et de découvertes.

Nombreux sont les projets qui sont nés de cette dynamique. Le dernier en date, l’exposition collective « Together as one », a su interpeller les visiteurs. Close le 22 janvier dernier, celle-ci mettait en scène peintures, sculptures sur bois ou sur métal, ou encore montage vidéo. Selon Gilles Strambini, membre de l’équipe du Pantographe, l’objectif était avant tout de provoquer une rencontre entre différents artistes, qu’ils soient novices ou déjà experts dans leurs domaines. Pour ce faire, neuf créateurs, dont deux membres du collectif, ont vécu ensemble dans les locaux du Pantographe pendant deux semaines. Ce laps de temps leur a permis de créer les œuvres présentées lors de l’exposition.

En déambulant dans les couloirs du bâtiment, les visiteurs ont ainsi l’occasion de découvrir de nombreuses créations. Une série de peinture représentant des visages aux yeux mélancoliques et sombres, des paysages inquiétants où la solitude semble habiter chaque maison et chaque pan de montagnes, ou encore des compositions mêlant vie réelle et imaginaire, dragon et simple mortel. Autre pièce de l’exposition, mais pas des moindres, une gigantesque sculpture en métal s’élevant le long de la cage d’escalier.  Le public a également eu l’occasion d’assister à la projection de films, parmi lesquels des vidéos mettant en scène le travail de création des artistes. A noter également que les lieux étaient baignés d’une surprenante composition musicale, laquelle faisait partie intégrante de l’exposition.

Bien que créée par des artistes bien différents les uns des autres, les œuvres présentés semblaient suivre une même ligne directrice, si bien que les moins initiés auraient pu croire au travail d’un seul personnage. Selon Gilles Strambini, « cette cohérence est due à l’énergie commune qui s’est créée pendant les deux semaines de créations. Chacun travaillait à sa composition tout en s’inspirant des autres ».
Une cohérence qui aura su donner le ton à l’exposition, mais on ne saurait trop dire lequel. Car après tout, l’art est subjectif et chacun le vit à sa manière.
C.B.