Édito

Oh … la réussite ! Mais, à quel prix ?

Viviana von Allmen
Qu’est-ce que la réussite et, qu’est-ce que le succès ?
En plus, est-ce que on s’est arrêté à penser combien d’échecs if faut passer pour y arriver ?
Je dirais qu’une réussite, c’est quand une chose est bien achevée, que nous en sommes conscientes et pouvons le dire objectivement.
Une réussite est quelque chose que tout le monde peut qualifier de bien, car c’est quelque chose qui fonctionne correctement. On peut dire aussi que celle-ci est quelque chose d’immédiat et de personnel qui deviendra peut-être un succès au bout de quelques temps !
En effet, quand une chose est réussie, elle est finalisée et fonctionnelle, nous sommes sûrs de cela, et pouvons le dire en toute objectivité.
Le succès, c’est quelque chose qui est accueilli avec les honneurs, que tous apprécient, qui va rester longtemps dans l’esprit des gens. Il peut parfois être orchestré et tout à coup s’avère qu’il n’a pas été une réussite.
Mais dans toutes ces belles théories la réalité nous dit qu’elles sont incomplètes. Oui, l’histoire est toujours un  ménage à 3.
Tout au long de la vie, l’expérience de petits succès personnels est cruciale pour construire la confiance de l’individu et on y arrive après avoir passé par de nombreux échecs. Il est peu probable de réussir en quoi que ce soit sans avoir passé par maintes tentatives qui s’avèrent fausses. D’ailleurs, on distingue un fait correct par son opposé.
En distinction de ces petits succès et triomphes personnels, il y a le SUCCÈS, celui vers lequel toute notre société mercantile est tournée : le succès de celui qui réussit à devenir prospère, même indépendant financièrement, qui peut se payer la grosse bagnole, la propriété qui en jette et, s’il est vraiment futé, l’épouse-mannequin. Bien sûr, cette figure masculine trouve de plus en plus son pendant féminin : la battante à qui tout réussit et qui peut s’engoncer avec ravissement dans les délices de l’abondance.
Trop souvent, ce succès porte un échec secret, comme une trame invisible en négatif. Beaucoup de ces « succesfull people » ne sont guère une réussite sur  le plan humain. Ils exhalent un parfum détestable d’arrogance, de satisfaction tranquille, donnant l’impression de ne pas tout à fait appartenir à la race humaine. Quelques-uns, à force d’arrogance et d’orgueil, rencontrent un jour leur Waterloo. Ce n’est pas qu’ils connaissent l’échec. Non. C’est plutôt que leur succès perd sa saveur. Ils possèdent beaucoup, disposent d’un réseau de contacts enviable, ont le loisir d’aller jouer au golf sur tous les parcours prestigieux de la planète, mais toute leur vie est devenue fade, vide, insipide. Souvent, leur mariage n’est plus qu’une façade et leurs enfants s’avèrent une déception.
Il y a aussi d’autres exemples plus proche de nous.  Nombre de gens, sans avoir fait fortune, connaissent néanmoins la prospérité que notre société dispense largement et disposent de deux maisons, trois voitures et quatre téléviseurs. Mais leur vie, toute consacrée à leur avancement matériel, perd aussi toute intensité et tout sens. C’est l’échec du succès. Et cet échec peut s’approfondir. Tout à coup, l’entreprise fait faillite ou, le conjoint s’en va, l’emploi est interrompu, l’enfant se drogue, la maladie frappe. Ou un événement sauvage et imprévisible fait tout dérailler.  C’est le moment où l’échec débouche sur quelque chose de béni : une prise en compte de nouvelles perspectives sur la vie, le dévoilement de nouvelles valeurs ou le recouvrement de valeurs oubliées. L’échec vient imposer un frein au train de vie. Ces personnes n’en avaient que pour leur intérêt, leur égoïsme, leur avancement, leur plaisir. Tout se calculait à la mesure de ces impératifs : l’amitié n’était qu’un outil de leur ambition, l’amour, qu’un masque de leur égoïsme. Puis, un jour, leurs priorités ont changé.
Sont-ils devenus des saints? Non, bien sûr. Dans certains cas, ils ont retrouvé la voie de la prospérité. Mais leur action dans la vie et auprès de gens qu’ils rencontraient a gagné une nouvelle qualité plus soucieuse d’autrui, plus empathique, plus généreuse, moins égocentrique.

Reportage

Quand l’écologie devrait se lier au quotidien

Lucien Willemin vient du canton du Jura. Il habite aujourd’hui avec sa femme et ses trois enfants à La Chaux-de-Fonds. Après avoir fait une formation bancaire, il travaille plusieurs années comme directeur des achats pour une entreprise horlogère. En 1995, il s’associe et crée une société de promotion immobilière. Il remarque vite qu’il y a beaucoup à améliorer au niveau écologique  dans ce secteur et que les promoteurs ont une grande responsabilité par rapport à l’environnement, puisque 45% de l’énergie consommée en Suisse est liée à l’habitat.
Un des buts de Lucien Willemin devient alors d’encourager une nouvelle forme de promotion
immobilière respectant mieux l’environnement.

Après 13 ans au sein de sa société, il se retire de la vie active afin de donner des conférences aux
adultes ainsi que dans les écoles, que ce soit au degré primaire comme aux écoles supérieures.
À travers ses conférences, il essaie notamment de rendre les gens conscients de la surconsommation et de la production de l’énergie grise, c’est-à-dire toute énergie utilisée pour fabriquer et détruire les objets. Par ses expériences, Lucien Willemin a pu constater que trop peu de personnes étaient conscientes de ce que demande la production d’objets. Il propose entre autres d’acheter moins et de réparer plus, puisqu’un objet déjà construit demande moins d’énergie à réparer que d’en construire un nouveau.

Lui et sa famille habitent depuis 10 ans dans une maison écologique  conceptualisée en 1997. Tout a été réfléchi pour respecter l’environnement. D’après lui « L’humain doit s’adapter à la nature et non la nature à l’humain ». De ce fait, la maison et la plupart des fenêtres des pièces à vivre sont orientées vers le sud afin de profiter de l’énergie solaire passive. Elle est faite de bois, ce qui nécessite beaucoup moins d’énergie à fabriquer que le béton ou la brique.  Son toit penché permet de récolter l’eau de pluie utilisée ensuite pour la machine à laver, le jardin et les wc, la consommation pour les wc par habitant et par année étant de 11’OOO litres d’eau potable. Les deux panneaux solaires installés permettent de chauffer l’eau.  En hiver, l’aération se fait par un système mécanique, ce qui permet de ne pas perdre la chaleur en ouvrant les fenêtres. Le salon, la cuisine et la salle à manger forment une grande salle, ce qui supprime la construction de murs. Même si ce genre de maison nécessite 40’000 CHF de plus à l’achat, c’est un gain à long comme à
court terme puisque les charges sont entre autres de 140CHF par mois contre  environ 350CHF pour une villa traditionnelle.

D’après Lucien Willemin « ce qu’il faut voir, c’est le coût environnemental plutôt que le coût financier ». Il explique que c’est toute l’économie qu’il faut repenser. Plutôt que de jeter et acheter sans cesse de nouveaux objets, il faut promouvoir les réparations et le recyclage, ce qui permettrait de faire marcher l’économie locale. « On nous fait penser qu’en achetant moins, il y aura moins de travail.  C’est vrai sur le court terme et particulièrement pour les pays émergeant comme la Chine, mais pas sur le long terme. L’être – humain a toujours su s’adapter quand il le voulait. Un jour on aura plus d’autres alternatives, donc pourquoi ne pas entrer dans cette démarche dès maintenant. ». Tout ce système profite aux multinationales qui auraient tout à perdre si le public faisait attention à l’environnement. Il faut qu’on arrête de penser en termes de profit et d’argent et ainsi seulement, on pourra avancer.
A.D.A