Concerts

Corbak festival : petit festival et grande qualité

C’est à la Chaux-du-Milieu que s’est déroulé le 18ème Corbak festival  le 8, 9 ,10 et 11 juin. Durant ces 4 jours de fête, ce petit village de 464 habitants se situant dans la vallée de la Brévine a accueilli plus de 3’500 festivaliers et festivalières.

C’est dans la joie et la bonne humeur que s’est déroulé ce petit festival convivial. Avec ses trois bars, son unique salle de concert située dans le hall de gym, son stand crêpes et ses nombreuses tables rondes, les organisateurs ont su retrouvé la convivialité et la chaleur bien souvent perdue dans les grands festivals. Grâce à la taille humaine et aux concerts gratuits proposé, c’est une ambiance festive qui s’installe tout naturellement entre les visiteurs. Les décors de pain, de corbeaux et de renards suspendus au plafond de la tente ont encore rajouté ce côté cordial recherché.
Les concerts à l’affiche étant la seule animation nécessitant un billet d’entrée, la grande « Taverne » mise sous tente y a accueilli autant de familles que de groupes d’amis  pour y boire quelques verres ou y déguster une crêpe autour des tables.
La sonorisation des concerts, bien trop souvent trop forte y a été irréprochable. C’est après une soirée sold out 100% suisse avec notamment Sophie Hunger et Heidi Happy, larticle.ch a participé à la soirée du vendredi soir avec à l’affiche Manu Galure, Les Ogres de Barback et la pétillante Mademoiselle K. Ce sont trois concerts de qualité qui se sont enchaînés entre 21h et 2h du matin.
Le concert de Manu Galure s’est fait en toute simplicité, devant une foule parsemée. Ses textes en français et sa musique tantôt calme, tantôt pétillante, ont su entraîné le public dans son univers original. Parfois drôle et parfois cynique, il a su facilement établir un bon contact. Utilisant des histoires pour introduire ses chansons, il a expliqué au public quelles sont les bonnes raisons de devenir super-héros, ainsi que le déroulement de la mort d’un éléphant. A travers ses textes, à première vue plutôt légers, on a pu ressentir  un cynisme certain et une forte critique de la société et des religions notamment.
Le concert des Ogres de Barback s’est déroulé dans une salle pleine, remplie de fans aux premiers rangs. Plus qu’un concert, c’est une mise en scène qui a été proposée au public. Le concert a ainsi commencé avec les artistes représentant des personnes travaillant à la chaîne sous les ordres d’un patron tyrannique. Celui-ci apparaîtra plusieurs fois durant le concert, offrant d’ailleurs un moment très poétique, en faisant des figures autour d’un long drap pendu au plafond de la scène. Les Ogres de Barback ont eux aussi par leurs textes engagés réussi à entraîner le public dans leur musique. La foule a d’ailleurs volontiers tapé le rythme et chanté les ballades entraînantes.  Le concert s’est terminé sur une superbe reprise de NTM, avec un public conquis.
Même si ce festival se trouve dans ce qu’on appelle la petite Sibérie de la Suisse, il a tout de même su apporté beaucoup de chaleur et de convivialité aux 3’500 courageux qui s’y sont déplacés.
A.D.A

Spectacles

Festi’Neuch : un dimanche entre famille et petit goût d’ailleurs

Quand le festival touche à sa fin, une énergie sans commune mesure semble se dégager. Les dernières heures du festival furent comme un grand écart. Les spectateurs passèrent de Henri Dès à Groundation, jusqu’à Gotan Project. Récit d’une diversité.

Dans l’après-midi, Festi’Neuch se voulait familial. Avec la venue de l’icône de plusieurs générations, nous parlons évidemment de Henri Dès, poussettes et bambins ont déboulés sur les rives du lac de Neuchâtel. Alors que les pères scrutaient attentivement sur leur téléphone les points marqués par Rodger Federer à Roland Garros, les enfants se laissaient emporter par la féerie et l’humour de Henri Dès. Ce dernier donnant un récital plein de bonhomie, il finit même par faire oublier les courts et les aces, emportant parents, enfants et badauds dans une joie fanfaronne. À travers ses anciennes mélodies, le vaudois fait ressurgir les souvenirs du passé, mais un passé très présent au vu des braillements des enfants. Oui, Henri Dès a des cheveux gris, mais l’esprit est intact.

Changement d’horizon radical avec l’arrivée de Groundation sur la grande scène. Célébrant comme chaque année la mort de l’artiste fétiche du reggae, faut-il encore le nommer, Bob Marley. Ainsi défilèrent les reprises des chansons plus ou moins connues du Jamaïcain. Les auditeurs ont pu se laisser bercer par la mélancolie de « Johnny Was » ou de « Burnin’ and Lootin’ » ou se laisser aller à l’euphorie de « Could You Be Loved ». Il faut remarquer que les Américains de Groundation ont su délivrer le message, l’essence de ces chansons tout en les adaptant à leur propre style. Petit regret tout de même : le peu de temps que le groupe a accordé à son propre répertoire alors que ce dernier brille par une richesse et une originalité dans la manière de jouer le reggae.

Vint ensuite le groupe franco-argentin Gotan Project. Ayant ravivé la flamme du Tango que beaucoup croyaient éteinte,  le trio a ameuté les foules sous le chapiteau. Un concert étudié et travaillé pourrait-on dire. Des visuels illustrant les ambiances des divers titres du groupe amenaient la touche de rêverie que ne transmettent que trop peu les membres de Gotan Project. La qualité était au rendez-vous, mais une qualité presque froide et métallique, bien loin de l’envie de partage des autres formations de la journée. Toutefois, il faut saluer la remarquable performance de la violoniste qui amena cette touche de douceur dans ce panorama électronique des enregistrements sans vie.

En bref, la programmation de ce Festi’Neuch a su briller d’une diversité sans pareille. Laissant autant de place à des groupes locaux qu’à des figures plus connues, le festival en offre pour les goûts les plus divers. De plus, ayant un panorama à couper le souffle, une organisation qui tend vers l’irréprochable, des dégustations culinaires qui font palpiter les sens, Festi’Neuch sait se rendre attrayant. Et comme le souligne le comité d’organisation de l’événement, le festival ayant connu un développement fulgurant, la nécessité de garder une taille humaine ne se fait que plus impérieuse. Comme l’envie de garder un petit coin de paradis pour soi.
MAG