Édito

Trop riche pour s’inquiéter?

 

D’après un sondage récent, le coût de la vie est au quatrième rang des préoccupations des suisses romands. Loin derrière l’écologie, la formation et la santé. Pourtant, la vie en Suisse dans un nombre grandissant de domaines est plus chère que partout ailleurs en Europe, alors sommes-nous trop riches pour s’inquiéter du fait de payer tout trop cher…?


 

À la belle époque du franc français, une grande partie des romands allaient faire leurs courses en France voisine, pour une raison évidente : la conjoncture avantageuse. Mais depuis la mise en place de l’euro, en 1999, la donne n’est plus exactement la même. En effet, l’adoption de cette nouvelle devise engendra des modifications non négligeables, permettant ainsi à nos bonnes vieilles enseignes suisses de se remettre à niveau.

Aujourd’hui le problème est qu’étant en position de force sur un marché de type oligarchique; les grands distributeurs teintés d’orange qui colonisent notre pays, ne se donnent plus la peine d’adapter leurs prix. Ainsi, tout en profitant de la baisse de l’euro par rapport au franc suisse pour payer les produits exportés moins cher et tout en diminuant leurs propres coûts de production, les totaux qu’affichent les caisses, eux, ne cessent de grimper. Tout cela sans avoir besoin de se justifier puisque finalement, si nous autres consommateurs nous ne sommes pas content, nous n’avons qu’à aller voir ailleurs! Oui, mais où?!

Le phénomène ne s’arrête pas là, puisque d’autres domaines, comme celui des transports sont touchés. En effet, avec une hausse de leurs prix moyens de 10% entre 2007 et 2010, les CFF déjà en tête d’affiche des prix les plus élevés d’Europe, n’ont pas fini d’augmenter leurs tarifs. Par exemple, on a pu voir récemment que la « voie 7 » (abonnement permettant aux jeunes de moins de 26 ans de prendre le train gratuitement entre 19h00 et 05h00) allait augmenter de 30% à cause de son grand succès. Il faudrait donc être très convaincant et perspicace, pour expliquer, avec des arguments raisonnés, la façon dont on justifie une telle augmentation pour un produit qui justement connaît un succès grandissant! On observe ici à nouveau une position monopolistique (bien qu’étatique) empêchant ainsi la concurrence de se faire, afin d’offrir de bons services innovants, à un coût qui soit le plus faible possible.

Finalement, que dire de tous ces autres secteurs, comme le logement, la santé ou encore la communication, pour lesquels la Suisse, encore une fois, ne fait pas figure de bon élève? On peut supposer qu’il n’y a qu’à acquiescer gentiment, tout en tendant nos beaux billets bleus à la postière qui tente, elle aussi, de gagner sa vie comme tout le monde.

Tout ces points me pousse donc à m’interroger sur le désintérêt des suisses pour ces différents aspects qui font de notre pays, un des plus cher d’Europe. Il aura fallu attendre l’explosion à Fukushima pour que les consciences collectives se rendent compte qu’une centrale nucléaire pouvait être dangereuse. Peut-être faudra-t-il attendre que les pauvres envahissent nos rues, pour se rendre compte que le système dans lequel nous vivons actuellement n’est pas viable sur le long terme.

AST.

France

La liberté pour Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont libres! Voilà la nouvelle qui a défrayé la chronique le mercredi 29 juin dernier. Après plus de 547 jours de captivité, les deux journalistes français ainsi que leur interprète afghan ont finalement été relâché par le groupe taliban qui les retenait en otage en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009. Ils sont arrivés en France le 30 juin.

C’est avec des cris de joies que les deux Journalistes de France Télévisions ont été accueillis à leur sortie de l’avion à l’aéroport de Villacoublay près de Paris le 30 juin dernier. Il faut dire que la France entière avait été secouée par l’enlèvement des deux reporters du magazine d’investigation « Pièces à convictions » survenue il y a maintenant 547 ours.
Partis en Afghanistan pour réaliser un reportage sur la reconstruction d’une route reliant deux villes du pays dans le province de Kapisa, à 60 km de Kaboul, le voyage des journalistes s’était rapidement transformé en cauchemar. Bien que cette région soit occupée par les troupes françaises déployées en Afghanistan et donc sous surveillance, un groupe Taliban est parvenu à approcher Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier et a les faire captif. Les Talibans ont ensuite rapidement réclamé une rançon ainsi que la libération de prisonniers détenus par les autorités afghanes.

Une libération dont on ne sait rien
Il aura ainsi fallu dix-huit mois de négociation entre les chefs Talibans et les gouvernements afghans et français pour que les deux journalistes puissent enfin recouvrer la liberté. A noter également qu’à l’heure actuelle, aucune information n’a été donné concernant les modalités de leur libération. Une rançon a-t-elle été versée? Des prisonniers ont-ils été relâchés ? Tant de questions qui restent en suspend et dont on ne connaîtra peut-être jamais les réponses….
Ce qui est par contre certain, c’est que la population française a suivi avec émotion le sort des deux hommes en se mobilisant à maintes reprises pour les soutenir. Une manifestation était d’ailleurs prévue le 29 juin dernier pour marquer les dix-huit mois de leur détention. Un rassemblement qui a pris des allures de fête lorsque la libération des journalistes à été annoncée publiquement.
C.B.