Eclairage

Mademoiselle boxe également

Aux Jeux olympiques de Londres, l’année prochaine, la boxe se conjuguera au féminin pour la première fois. En Suisse, elles commencent à être de plus en plus nombreuses à revêtir les gants.

Si cet art est très réputé chez les hommes, il peine encore à écrire ses lettres de noblesse du côté féminin. Ainsi, jusqu’aux derniers Jeux de Pékin, la boxe n’était olympique que pour un sexe. Mais cette période est révolue, car dès 2012 à Londres, les femmes auront également droit à la parole. Le CIO (comité olympique international) a en effet adoubé la boxe féminine, qui deviendra ainsi olympique pour la première fois l’année prochaine.

Une partie du grand public a été familiarisé avec le milieu de la boxe féminine à l’occasion du chef d’œuvre de Clint Eastwood Million Dollar Baby, qui a cartonné en 2005. La force de ce film réside sans doute dans son accessibilité pour le novice du noble art. Il retrace le parcours d’une jeune
boxeuse attachante qui rompt avec le stéréotype de la déménageuse rustre que certains imaginent encore aujourd’hui. Cette œuvre d’Eastwood a contribué à populariser la boxe féminine qui progresse lentement mais sûrement, notamment en Suisse.

Dans notre pays, en proportion, nous pouvons compter 15% de boxeuses pour 85% de boxeurs. Seule une cinquantaine de femmes pratiquent ce sport, dont un tiers pour la Suisse romande. Les femmes sont davantage protégées que leurs homologues masculins. En effet, les boxeuses portent obligatoirement un casque ainsi que des coques au niveau de la poitrine. En amateur, un match féminin dure trois rounds de deux minutes.

Cependant, le territoire national ne regorge pas de talents. Pour disputer des matchs de haut niveau, les boxeuses sont obligées de s’exiler. Cela coûte très cher pour de jeunes femmes qui ne vivent pas de leur passion. Cette réalité contraste avec le quotidien de Laila Ali, tête de proue de la boxe féminine. Fille du légendaire Mohamed Ali, la belle représente à elle seule son sport sur le territoire américain. Elle allie charme et efficacité pour un cocktail explosif qui rend friands les médias et le public.

La réputation de la jeune femme est unique, et la Suisse se cherche encore un porte-drapeau digne d’incarner le noble art. Solange Bocquet, sociétaire du BC Châtel-Saint-Denis est passée professionnelle depuis une année. Cette dernière ambitionne d’ailleurs de se qualifier pour les Jeux olympiques de Londres l’an prochain et semble avoir les épaules pour assumer ce rôle de leader de la délégation helvétique. Et ça tombe bien, car la jeune femme rêve éperdument d’écrire l’histoire de la boxe féminine en Suisse.
JCO

Course

« Vino » triomphe sur l’Avenue du 1er mars

Après 21 ans de disette, Neuchâtel a renoué avec le Tour de Romandie en accueillant une arrivée d’étape à l’occasion du Millénaire de la ville. Le beau temps et le public étaient au rendez-vous pour le plus grand plaisir des organisateurs. Sur l’Avenue du 1er mars, c’est le Kazakh Alexandre Vinokourov qui a triomphé au terme d’une course passionnante. Même si le programme des manifestations à venir est alléchant, on peut d’hors et déjà avancer que cette journée du 29 avril restera comme un des temps forts des festivités du Millénaire.

« Et c’est Tony Martin qui tente de sortir du peloton…Mais immédiatement, un coureur contre cette attaque ; c’est Vinokourov ! il semble le plus rapide, mais Mikaël Chérel revient très fort !
Les coureurs arrivent dans la dernière ligne droite…ce sera extrêmement serré !
…ET VICTOIRE DE VINOKOUROV !! ». Le speaker s’égosille dans le micro sous les exclamations de la foule. Après 165.7 kilomètres et près de quatre heures d’effort, les cyclistes franchissent la ligne d’arrivée ; épuisés, la plupart s’effondrent sur leur vélo. Parmi eux, un homme jubile. C’est Alexandre Vinokourov. Le cycliste kazakh sait qu’il a livré la course parfaite.

Cette 3ème étape du Tour de Romandie était en effet promise aux sprinters car elle ne réservait pas de difficultés majeures. Mais grâce à ses formidables qualités de rouleur, l’Allemand Tony Martin a réussi à sortir du peloton à 3 kilomètres de l’arrivée. Vinokourov, accompagné du Français Chérel, a saisi l’aubaine et s’est porté dans le sillage du coureur de l’équipe HTC-Columbia. « Je savais qu’avec un coureur comme Tony, l’attaque avait des chances d’aller au
bout. C’est pourquoi j’ai pris sa roue. Avec l’expérience, je sens le moment où il faut attaquer. », explique le Kazakh de 37 ans. Après l’emballage final, Chérel (2e) a posé protêt, car il a estimé que « Vino » l’a délibérément bloqué contre les barrières de sécurité. Après avoir disséquer les images, les commissaires de course ont décidé de ne pas déclasser le vainqueur. « S’il (ndlr : Chérel) a choisi de passer à gauche, tant pis pour lui. Il y avait de la place à droite », s’est défendu l’accusé au terme de la course.
Plus tôt dans la journée, les cyclistes avaient pris le départ de Thierrens. Rapidement une
échappée de quatre coureurs s’était formée et avait compté jusqu’à cinq minutes d’avance sur le groupe du maillot jaune. Soucieux d’amener leurs sprinters tout devant,  les équipes se sont mises à rouler plus fort en fin de course et les malheureux fugitifs se sont fait reprendre un à un. Le plus coriace d’entre eux, le Danois Chris Sorensen, s’est fait « manger » par le peloton à 8 kilomètres de la ligne d’arrivée. La passionnante fin d’étape, vous la connaissez déjà…
Le public massé au bord de la route a notamment eu la chance de voir défiler sous leurs yeux (certainement sans le savoir) quelques cyclistes de renom comme Ivan Basso, Cadel Evans, Roman Kreuziger ou encore le vainqueur de l’étape Vinokourov.  En conférence de presse ce dernier faisait les louanges du Tour et notamment de Neuchâtel : « C’est une très belle région. L’organisation est très bonne et il y a beaucoup de public. J’ai du plaisir à courir ici. ».

En dehors de l’aspect purement sportif, la journée a été rythmée par des animations en tout genre. L’espace d’un jour, entre « place du Port » et « place du Sport » il n’y avait qu’un « S » tant la fameuse place de Neuchâtel avait pris l’apparence d’un petit village olympique avec ses tentes et ses stands. La TSR y avait également implanté son plateau sportif. Le public a ainsi pu
observer le déroulement d’une émission en direct. Pour les plus férus de sport, la rencontre des Mondiaux de hockey entre la Suisse et la France a été projetée sur grand écran en fin d’après-midi. Comme rien n’avait été laissé au hasard, la soirée fut à la hauteur de cette fantastique journée. A 21h, c’est le groupe de rock suisse Tafta qui a mis le feu au bord du lac, avant que la soirée Vintage ne fasse danser les nostalgiques des années 80 jusqu’au bout de la nuit.

Bien évidemment, tout cela a un prix. Le budget de la manifestation environne les 150.000 francs. L’achat de l’étape (40.000 francs) a été financé par la ville de Neuchâtel qui a également garanti une partie d’un éventuel déficit. Mais comme la journée s’est avérée être une franche réussite, les organisateurs seront certainement enclins à renouveler l’opération. Avec ses longs boulevards, son bord du lac attrayant et son public passionné, la cité de Neuchâtel a prouvé
qu’elle était une ville de cyclisme. Elle mérite donc d’être un client régulier d’une arrivée du Tour ces prochaines années. Alors, rendez-vous dans un an ! (on croise les doigts !)
R.C.