Voyage

Cannes ? Non, Cagnes -sur –Mer

 

Avant le départ j’étais un peu réticente je l’avoue. La destination n’avait pas été choisie par moi-même, mais par ma compagne de voyage qui connaissait déjà l’endroit. Le simple fait de ne pas avoir la situation sous contrôle me dérangeait un peu. De plus, lorsque j’annonçais le lieu de mes vacances à mes proches, leur réaction ne m’encourageait pas vraiment. Ils n’étaient pas nombreux à avoir entendu parler de Cagnes -sur-Mer.

A peine arrivée à l’aéroport de Nice, l’atmosphère lourde et chaude de fin de journée qui s’imposait me rendait optimiste pour les prochains jours. Les bagages en mains, je n’avais qu’une envie, arriver à l’hôtel et me mettre à la découverte des alentours malgré qu’il commence à faire nuit. A travers un chemin entouré par des lauriers des plus diverses couleurs, le taxi nous a mené à ce qui serait notre résidence pour la période d’une semaine.

Ce n’est que le lendemain matin en ouvrant le store de la chambre qui donnait face à la mer que j’ai pu me rendre compte de la beauté de cette charmante petite ville française. Sous mes yeux se trouvaient le bleu d’une mer infinie, et un long bord de mer très bien entretenu qui comptait avec une piste cyclable prête à accueillir les sportifs et des larges quais pour ceux qui préfèrent la promenade. Malheureusement la plage à Cagnes n’est pas faite de sable, mais de galets. Cependant quelques restaurants au bord de la mer donnent la possibilité de louer des transats et parasols pour la journée, tout en dégustant une bonne salade fraîcheur.

Passons aux activités et laissons les moments de bronzette pour un autre jour, car il n’est pas possible de séjourner à Cagnes-sur-Mer sans se rendre au Musée Renoir. Ce site aussi intitulé Domaine des Collettes n’est autre que la maison le peintre a vécu avec sa famille au début du 20e siècle jusqu’à sa mort. Cette immense propriété dotée d’un énorme jardin a inspiré quelques peintures de Renoir.

Dans la maison il est possible de voir quelques peintures et sculptures de l’artiste ainsi que faire une visite par les autres pièces de la maison qui sont toujours meublés. Néanmoins, celle qui m’a le plus impressionné était sans doute son atelier. Dans ce dernier il est encore possible de retrouver son fauteuil roulant, son chevalet ses tubes de peinture et ses pinceaux exactement comme il les a laissé. La propriété évoque un sentiment de magie et nostalgie, rien que d’y penser aussi à tous les autres artistes qui ont déjà passé par là. C’est comme si la matérialisation de Renoir serait imminente à chaque fin de couloir ou chaque entrée dans une pièce.

En explorant la ville de Cagnes, j’ai réussi à me rendre aux Hauts de Cagnes. Ce petit bourg pittoresque qui repose sur une colline a comme attraction principale le Château-Musée Grimaldi. Pour ne s’y rendre rien de mieux que serpenter ces petites ruelles étroites et fleuries qui y donnent accès. Même si la monté est un peu dur à faire en arrivant là-haut et en voyant la vue sur toute la ville, croyez-moi l’effort aura été récompensé. De plus, il ne manque pas de restaurant en haut prêt à vous accueillir ainsi que des petits magasins de souvenir et une galerie d’art.

Ayant presque tout visité à Cagnes- sur-Mer puisque la ville n’est pas si grande que ça, je me suis dit que les prochains jours seraient ennuyants ou du moins répétitifs. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai pu reconnaître l’un des aspects les plus positifs de la ville. A partir de Cagnes, il est tout à fait possible de se rendre sur le reste de la Côte tels qu’à Nice, Monaco, ou encore à Antibes et Cannes.

Nous avions donc décidées de passer une journée à Nice, de voir ses beautés, les ruelles du vieux- Nice et de faire un tour par le marché des fleurs. A peine 40 minutes en bus par le bord de mer et nous voilà déjà arrivé. Pour les plus sportifs il est possible de faire Cagnes-Nice en vélo par une piste cyclable qui ne cessera de vous accompagner. A Nice il était déjà possible de sentir l’ambiance de grande ville dans l’air. Trottoirs surchargés, magasins blindés et restaurants complets. Nous avons tout de même passé un super bel après-midi car ce ne sont pas ces aspects qui enlèveraient la beauté de Nice et de la Promenade des Anglais.

Toutefois, en fin de journée j’étais contente de me retrouver à Cagnes loin de toute cette foule, du bruit des voitures puissantes et de l’ostentation des grands hôtels de luxe et des casinos.
Le lendemain matin, nous nous étions mis d’accord pour passer la journée à Cannes. Cette fois le trajet s’est fait non pas en bus mais en train. En 25 minutes nous avions aussi eu le plaisir d’admirer de très belles plages et des magnifiques coups d’œil.

Une visite sur les Palais des Festivals s’imposait pour que je puisse avoir mon moment de star. Cela fait, il était temps de savourer quelques macarons et de se promener. A Cannes les plages étant faites de sable (chose rare sur la Côte D’Azur) même pas besoin de préciser qu’elles étaient remplies.
Magasins de luxe et voitures de sport ici n’étaient pas l’exception mais la règle.
Après une bonne assiette de melon jambon je me voyait dans l’envie de rentrer à Cagnes, dans mon petit coin tranquille. Je n’ai jamais autant aimé le calme comme à Cagnes –sur-Mer et pourtant je me considère assez urbaine.

Le dernier jour était arrivé, et nous avions décidées de passer une journée plus relax en restant sur place. C’est quand j’ai aperçu un petit kiosque de location de vélo. Pédaler sur ce bord de mer en observant au fond les bâtiments pyramidaux de la baie des anges me faisait rêver. C’est à la fois une ambiance dynamique et serine qui cohabitent à Cagnes.
Pour célébrer la fin de ce séjour comme il se devait, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre à une soirée cabaret qui se tenait à l’Hippodrome avec des courses et des paris et à minuit des feux d’artifices.

Cet Hippodrome était magique, avec sa vue sur la mer, toutes ces lumières, ce spectacle de revue de cabaret et ces chevaux je me sentais presque dans une autre époque. L’animation et les cris de soutien de ceux qui avaient pariés sur tel ou tel cheval faisaient toute l’ambiance. C’est justement cette ambiance si unique à Cagnes-sur –Mer que je ne voulais pas abandonner.

A.L.

Portugal

Hérois do mar…

Les examens sont terminés ! Quel soulagement ! Je vais enfin pouvoir épeler chacune des lettres du mot « farniente » en savourant chacune d’elles. Car, en effet, les examens à peine finis, je m’envole pour le Portugal, mon pays natal. Cette fois-ci, je ne vais pas retrouver la famille, comme d’ordinaire. Pour la première fois, je pars avec des amis, quatre amis de l’université. Au programme : plage, bronzette, fête et repos mérité.

 

On a loué une petite maison à Armação de Pêra. Au bord de la mer, cette petite ville du sud du Portugal est en plein centre d’une région nommée Algarve. Une région chaude, où le style méditerranéen se confond avec son voisin arabe. Les maisons sont peintes en blanc, le sable est fin, l’eau bleue azur. Une odeur de fleur et de mer, de sel et de sucre pénètre dans mon être et me procure un bien-être merveilleux. Le paysage est si beau que mes yeux en sont éblouis. Remarque, c’est peut-être aussi à cause du soleil que l’on n’avait plus vu en Suisse depuis quelques temps…

On a tenté de profiter un maximum de ces 13 jours de vacances. Plages paradisiaques, îles spectaculaires, architecture typique, spécialités gastronomiques de la région et lieux époustouflants ont marqués notre séjour. Oui, on a bien sûr fait un petit détour par les boîtes de nuit et les centres commerciaux de l’Algarve. Après tout, les vacances sont aussi faites pour ça, non ? On s’est baladé de l’ouest à l’est, à la découverte des plus beaux paysages de la région. Portimão, Albufeira, Alvor, Faro ou encore Tavira sont quelques-unes de nos visites. Du sable, de la roche, de l’eau salée, des pavés dans les rues, les maisons tout en blanc, les marchands au bord de la mer,… Tant de charme et d’émerveillement ! Et durant tout le séjour, rires et grandes discussions nous ont rapprochés et crée des souvenirs innoubliables.

Mais l’endroit dont j’aimerais parler est celui qui m’a le plus marqué lors du séjour. Le bout du monde ou la fin du monde, comme on s’amusait à l’appeler. Le temps d’une journée, on s’est promené au bord de l’océan, là où la terre se finit et la mer commence, pour reprendre les mots de l’écrivain Camões. La Ponta de Sagres et le Cap Saint-Vincent m’ont laissé sans voix. Une énorme falaise se prolongeant sur plusieurs kilomètres et à des dizaines de mètres de hauteur. On s’est assis au bord de la falaise pour contempler l’altitude, la mer qui se jetait contre les rochers, les oiseaux volant vers le nouveau monde. Comment se sent-on face à l’immensité de la planète ? Minuscule, presque insignifiant. Et pourtant, debout, face au vent, on ne peut s’empêcher de se sentir invincible et plein de vie. On se croirait prêt à l’aventure, prêt à partir nous aussi à la découverte de notre Terre. Prêt à sauter aussi, car la hauteur jouait de sa grande tentation, celle de se jeter dans le vide.

Ce dont je me souviens, c’est le vent qui soufflait très fort dans mes oreilles, qui me poussait, comme pour m’obliger à m’éloigner du bord. Le bruit des vagues s’écrasant violemment sur la pierre résonne encore dans ma tête. Mais cette impression contradictoire d’infini et de fin restera gravée à jamais dans ma mémoire. Infini, car l’eau et le ciel décident de s’unir loin, très loin, d’où je suis, pour ne plus jamais se séparer et empêcher quelques intrusions dans leur alliance. Fin, car le monde s’arrête là. Après cette côte, plus rien. Que de l’eau, sur une étendue impressionnante. Quelle beauté !

J’y retournerai, c’est certain. À nouveau, oubliant les risques et les dangers, je me pencherai sur la côte. Je resterai là, à réfléchir, ou sans réfléchir, sans penser, pour une fois. Il ne se passe pas un jour sans que le souvenir de cette journée me revienne. Les bruits et le paysage peuvent être décrits, mais il faut s’y rendre pour ressentir toutes ces sensations uniques et si personnelles. AD