Portrait

Le premier suisse de l’Ultra Trail du Mont Blanc est Neuchâtelois!

 

Le Fribourgeois d’origine et Neuchâtelois d’adoption Philippe Carrard, 36 ans,  s’est classé premier homme suisse à la course nature de l’Ultra Trail du Mont-Blanc 2011 (UTMB) avec un temps de 29 heures 30 minutes pour un parcours de plus de 170 kilomètres et 9700 mètres de dénivelé positif. Avec au départ une participation de plus de 2300 coureurs, une première nuit passée dans des conditions extrêmes (neige, grêle…) avec pour conséquences des modifications de parcours imprévues, Philippe Carrard a terminé sa course dimanche matin 28 août à 5 heures, réalisant ainsi son rêve : terminer cette course mythique au 45e rang ! Interview.

L’article.ch : Comment avez-vous connu l’UTMB et quelle a été votre motivation ?

Philippe Carrard : Ça fait quand même quelques années que je fais de la course à pied et je cours beaucoup en montagne. J’en ai eu un peu marre de faire des courses à pied dites classiques de 10 ou 15 kilomètres ou finalement tu ne recherches que le chronomètre. La discipline du trail, je l’ai connue il y a quatre, cinq ans, ça se pratique beaucoup en France. Je me suis dit que ça m’intéresserais de faire ce genre de course. La seule qui était connue en Suisse il y a quelques années, c’était le Défi du Val-de-Travers, qui m’a fait prendre goût au trail. La course du Mont Blanc est quant à elle considérée comme la course de référence, le championnat du monde. Lorsque j’ai découvert cette course il y a trois ans, je me suis dit que j’allais me lancer sur ce défi. Le processus d’inscription est assez long. Pour pouvoir t’inscrire, tu dois faire des courses qualificatives qui montrent la capacité physique du coureur. Ces courses sont répertoriées sur le site internet de la course du Mont-Blanc en fonction de la longueur et de la dénivellation positive. En 2009, j’avais effectué deux courses qualificatives, j’avais les points requis pour participer à l’édition 2010 de l’UTMB. Ensuite, je n’avais pas passé le tirage au sort (ndlr les candidats inscrits étaient au nombre de 3600 pour 2300 places). Comme je n’avais pas été retenu en 2010, j’étais prioritaire en 2011 pour l’UTMB, pour autant que j’ai les courses qualificatives. Je n’ai donc pas dû passer par le tirage au sort cette année.

L.ch : Quelle a été votre préparation pour cette course?

Ph. C : J’ai fait une longue préparation qui a commencé en novembre 2010, dix mois de préparation. Les quatre premiers mois c’était pratiquement que le fitness, tout le renforcement musculaire, le gainage, puisqu’ on m’avait souvent dit que c’était le point principal sur lequel il fallait travailler. A partir de mars, j’ai commencé à courir tout en faisant toujours du fitness. Les mois de mars et d’avril, je me suis beaucoup entraîné au niveau de la course à pied. J’ai effectué deux courses de préparation entre mai et juin. De la mi-juin à la mi-août, c’était beaucoup de randonnées pédestres. L’idée, c’était vraiment de commencer par le renforcement musculaire, ensuite de travailler plus le cœur puis finalement l’endurance. Un aspect qui n’est pas négligeable, c’est toute la préparation mentale, qui est je dirais 50 % de la réussite. Je me suis préparé en allant faire le repérage du parcours plusieurs fois, en regardant où étaient les difficultés, en me disant que sur un effort tel que celui-ci, tu vas de toute façon souffrir. J’ai mis en place certaines stratégies pour les moments où ça irais moins bien. Mais cette expérience s’acquiert aussi  lorsque tu fais des courses du même genre, d’où l’importance des courses de préparation. L’alimentation est également importante et représente un aspect qu’il faut prendre en compte.

L.ch : Quelles ont été les principales difficultés pour vous ?

Ph. C : Cette course c’est vraiment bien passée pour moi, malgré le fait que nous soyons partis avec cinq heures de retard, que les conditions météo de la première nuit aient été très mauvaises, avec de la pluie, de la neige, des chemins glissants. C’est vrai que ce qui est difficile quand tu pars avec cinq heures de retard, c’est que dans ta tête, tu t’es préparé en te disant « cette partie-là je vais la passer de nuit, et l’autre partie je vais la passer de jour ». Là, tout est décalé. Sur les parties de montée, ça ne pose pas trop de problème, mais c’est sur les descentes, quand tu sais que tu vas descendre de nuit alors que tu as prévu de  descendre de jour et qu’en plus la descente est technique. J’ai eu un gros passage à vide durant deux heures environ, à cause de problèmes d’estomac, puis ça a passé. A la fin, lorsqu’il reste 60 kilomètres à parcourir, c’est la tête qui te fait avancer et le fait d’avoir reçu beaucoup d’encouragements, par sms ou le long du parcours.

L.ch : Pour vous, le soutien était-il  important ?

Ph. C : Oui, c’est énorme. Sans ça, je ne pense pas que la course se serait autant bien passée. C’est vraiment motivant quand tu vois des gens qui t’encouragent, qui te félicitent, ça te motive encore plus. Sur des efforts comme ça, c’est capital pour réussir. En plus, il y a aussi toute l’aide logistique que mon entourage pouvait me transmettre, telles que les boissons que je supporte et qu’il n’y avait pas aux ravitaillements. Il y a aussi beaucoup d’encouragements du public le long du parcours. On s’encourage aussi entre coureurs. C’est un autre esprit de compétition que tu as par rapport à des courses dites classiques dans lesquelles tu es seul et joues le chronomètre. A l’UTMB tu t’entraide, parce que le but premier c’est de finir la course. Sur la dernière partie de course, dans la dernière descente j’attendais un coureur, pour qu’on finisse ensemble, pour s’entraider. Le but c’est aussi de partager ces moments- là avec d’autres coureurs. Lorsque j’arrivais  aux ravitaillements, je prenais toujours un peu de temps pour discuter avec les gens, c’était sympa.

L.ch : Quel sentiment avez-vous ressentis lors de cette course en pleine nature ?

Ph. C : Je connaissais déjà bien la région, parce que j’y avais fait de la randonnée. Les repérages avant la course m’ont aussi permis de mieux connaître la région. Mais quand tu fais une course comme ça, le paysage tu le vois peu. Tu sais où il y a un beau paysage parce que tu y est passé quelques semaines avant. Comme nous sommes partis avec cinq heures de retard, nous avons eu un joli lever de soleil sur le Mont Blanc du côté italien, je ne l’avais jamais vu comme ça. Mais sinon, quand tu cours sur un chemin de montagne ou de forêt, tu regardes surtout où tu poses les pieds.

L.ch : A quoi pensez-vous lorsque vous courez ?

Ph. C: C’est la question que tout le monde me pose (sourire).Durant presque trente heures de course, tu penses à tout et à rien. Tu es déjà tellement concentré dans ta course, sur toutes les descentes afin de ne pas tomber. Dans les montées, tu penses à tout, aux gens qui t’encouragent, à tous les entraînements que tu as fait. Je dirais qu’en plus de vingt-neuf heures, tu ne t’ennuie pas, contrairement à ce que certaines personnes pensent.

L.ch : Qu’est-ce qui vous a fait tenir tout au long de la course ?

Ph. C : C’était d’une part un projet qui datait de deux, trois ans, dont dix mois de préparation physique et mentale. J’avais dit que je n’abandonnerais pas, à moins d’avoir une blessure. J’avais entendu parler de cette course et je me suis dit que je devais la faire. Je m’en suis donné les moyens. Et ce n’est pas pour rien que la moyenne d’âge sur cette course est de quarante-cinq  ans, parce qu’à vingt ans, tu n’as pas le mental. J’ai aussi l’expérience qui vient de la montagne, de longues randonnées pédestres. Mais cette course n’est pas une contrainte mentale, la préparation s’est faite par palier, de manière progressive. Ce qui est déjà énorme, c’est d’être au départ de la course, ça montre que tu as les capacités physiques.  Au fond de moi, j’ai l’impression que la boucle est bouclée, j’ai fait le Mont Blanc.

L.ch : Y a-t-il des aspects particuliers qui vous ont marqué ?

Ph. C : Ce qui était intéressant, c’était de voir comment le corps réagissait durant la course. C’était cyclique, il y avait une demi-heure durant laquelle ça allait super bien, puis ça changeait. A l’arrivée, une demi-heure après la course, les douleurs se sont fait sentir. Le corps humain est quand même très bien fait, car pendant l’effort le niveau de douleur est acceptable. Aujourd’hui, je n’ai pas encore totalement récupéré de la course. J’ai peu à peu recommencé à courir, et ce qui est étonnant c’est qu’au niveau physique ça va bien, mais c’est la tête qui ne veut plus. Pour ça le corps humain est bien fait, car il met quand même des limites.

Site de l’Ultra Trail du Mont Blanc : http://www.ultratrailmb.com/

M.Ch


Actualité

2000-2010 : Coup double

 

Le divorce est, concrètement, la dissolution légale du mariage civil prononcée par un tribunal du vivant des époux, à la demande d’un ou des deux conjoints selon des formes déterminées par la loi. Cette définition ne s’intéresse néanmoins qu’à la dimension légale tandis que l’acte implique également des facteurs psychologiques importants. Un divorce peut notamment être synonyme de lutte pour la garde des enfants, pour de l’argent, par vengeance. Ceci dit, parfois, la décision commune est pour le bien-être d’une famille pour diverses raisons. Mais cette séparation reste toutefois une étape désagréable à traverser. Il n’est effectivement jamais agréable de se séparer, notamment lorsqu’un couple a de la descendance et vit en famille depuis quelques temps.

Dans ce cas, le divorce peut devenir une réelle épreuve pour un enfant. Plus particulièrement pour ceux qui ont un jeune âge. Qui ne connaît en effet pas un ami qui a changé du jour au lendemain après la séparation de ses parents ? Admettons maintenant que l’équilibre de l’éducation parentale repose sur les influences de la mère et du père. Certes, l’éducation monoparentale est tout à fait possible mais ce n’est pas forcément le modèle communément partagé. Dans la configuration à deux, chaque partie a son rôle à jouer pour encadrer l’enfant dans les étapes importantes de sa vie. Ils sont ainsi des exemples à suivre. Le facteur temps de relation commune rentre alors également en compte.

Que devient l’enfant lorsque la rupture est légalement prononcée et qu’il ne voit plus que son père pendant le weekend par exemple ? Parfois, l’un des parents ne veut plus rien savoir ou paie uniquement les pensions alimentaires. Cette action peut également être matière à conflits dans la famille divorcée dans la mesure où le montant versé est décidé selon plusieurs facteurs juridiques, sociaux et professionnels. Même si le divorce est consumé de manière « douce », les suites psychologiques sur un jeune enfant sont une réalité. Il faut, en effet, toujours expliquer clairement les raisons pour lesquelles il a été « abandonné ». Ce sentiment d’abandon est inévitable puisque l’un des parents disparaît du paysage familial. Ici, même un jeune adulte peut ressentir cette impression de laisser de côté. Divorcer nécessite dès lors une réflexion de longue haleine.

Maintenant parlons peu, parlons chiffres. Les statistiques de l’OFS montre encore une régularité étonnante: plus de personnes divorcent dans les cantons fortement urbanisés alors que les cantons « campagnards » comptent clairement moins de séparations. Ainsi, durant l’année 2010, le canton de Zurich chiffre à 4379 divorces et Genève à 1410 tandis qu’Obwald en comptabilise 68 et Uri 50. Ceci est certainement dû à la densité et au nombre d’habitants plus élevé dans les grandes agglomérations. Pourtant, cela ne devrait pas tant étonner puisque les « campagnes » sont réputés plus croyantes. La religion aurait-t-elle un rôle dans la solidité des couples ?

Une chose est sûre, toutes ces questions méritent une réflexion. Malheureusement, de nos jours et de manière plus générale, le divorce est clairement institutionnalisé et semble être une machine administrative bien rodée. Il ne faut en effet pas longtemps pour trouver un site qui propose notamment un divorce facilité. Peut-on faire de l’argent sur le dos des crises familiales ?  Apparemment, le business se moque bien des conséquences que le divorce a sur la psychologie de l’enfant. Certainement qu’il a du bon puisqu’il permet à deux personnes qui ne s’entendent plus de se séparer et éventuellement d’améliorer leur relation. Néanmoins, la question de l’influence sur la psychologie des enfants reste ouverte et doit être étudiée attentivement.

AW

Sources :

http://www.cnrtl.fr/lexicographie/divorce

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/06/blank/data/03.html