Actualité

Le marché pervers des vendeurs d’alcool

Si l’on connaît bien les alcopops, ces boissons composées d’alcool et de divers autres éléments, les premix nous sont en revanche moins familiers. Ces boissons que l’on appelle aussi Ready to drink se composent d’un spiritueux ainsi que d’un sodas ou un jus de fruit. L’argument phare  des premix est le gain de temps lors de la préparation de la boisson. Les jeunes sont de plus en plus souvent  séduit par l’idée de rapidité et préparent ainsi  leurs propres premix. Il est dès lors étonnant de constater que la boisson préférée des jeunes gens reste la bière. Pourtant, ce ne sont pas les boissons qui attirent elles-même l’attention sur le marché de l’alcool, mais bien l’usage qui en est fait. Ainsi, des phénomènes tels que le binge drinking, l’hyperalcoolisation rapide ou encore le botellon, un rassemblement dédié à la consommation d’alcool, ont fait leurs apparition, relayée par les médias. Il faut dire que les cas de comas éthyliques ne se comptent plus, relançant les débats concernant ce genre de pratiques et les risques qu’elles comportent. Si la banalisation de l’alcool semble bel et bien en route, quelles sont les raisons d’un tel succès auprès des jeunes ?

Les promoteurs d’une marque de boisson alcoolisée cherchent tout d’abord à fidéliser leurs clients sur le long terme, en tentant de renforcer chez ces derniers le sentiment d’appartenance à la communauté de la marque. Par ce biais, certains éléments influençant l’achat de la boisson sont ainsi analysés. Le marketing entre alors en jeu. Les publicités associant la marque d’un alcool avec le plaisir, la convivialité, la joie mais aussi la virilité  et la sexualité font leur apparition. Les publicitaires associent également la promotion d’événements musicaux ou culturels avec celle d’une marque d’alcool. La mise en place d’un site internet constitue également un atout pour une marque, qui  peut ainsi présenter ses propres publicités et proposer une gamme de prestations gratuites fidélisant le client. Enfin, le domaine du sponsoring n’est pas en reste puisque certains événements sportifs internationaux majeurs sont sponsorisés par des marques de boissons alcoolisées. Une pratique publicitaire qui élargit le temps d’exposition médiatique d’une marque.

Bien que la sexualité se soit  révélé  être un thème de prédilection dans les publicités concernant l’alcool, il se voit désormais délogé par l’arrivé d’un événement nouveau : la prise de conscience qu’il existe une peur de la prise de poids chez les consommateurs d’alcool. Les publicitaires ont su exploiter cette peur en proposant de ce fait des versions light des marques originales, soulignant l’apport sain qu’elles fournissent et qui contribue ainsi au bon maintien d’une apparence physique devenue au fil du temps d’une importance presque capitale dans notre société. Le marché de l’alcool s’est ainsi étoffé, diversifié, parvenant de ce fait à toucher un public plus large. Quant aux techniques utilisées pour promouvoir une marque, elles semblent toujours être à la limite du tolérable, de l’acceptable. Perverse le marché des vendeurs d’ alcool ?
M.Ch

Édito

Oh … la réussite ! Mais, à quel prix ?

Viviana von Allmen
Qu’est-ce que la réussite et, qu’est-ce que le succès ?
En plus, est-ce que on s’est arrêté à penser combien d’échecs if faut passer pour y arriver ?
Je dirais qu’une réussite, c’est quand une chose est bien achevée, que nous en sommes conscientes et pouvons le dire objectivement.
Une réussite est quelque chose que tout le monde peut qualifier de bien, car c’est quelque chose qui fonctionne correctement. On peut dire aussi que celle-ci est quelque chose d’immédiat et de personnel qui deviendra peut-être un succès au bout de quelques temps !
En effet, quand une chose est réussie, elle est finalisée et fonctionnelle, nous sommes sûrs de cela, et pouvons le dire en toute objectivité.
Le succès, c’est quelque chose qui est accueilli avec les honneurs, que tous apprécient, qui va rester longtemps dans l’esprit des gens. Il peut parfois être orchestré et tout à coup s’avère qu’il n’a pas été une réussite.
Mais dans toutes ces belles théories la réalité nous dit qu’elles sont incomplètes. Oui, l’histoire est toujours un  ménage à 3.
Tout au long de la vie, l’expérience de petits succès personnels est cruciale pour construire la confiance de l’individu et on y arrive après avoir passé par de nombreux échecs. Il est peu probable de réussir en quoi que ce soit sans avoir passé par maintes tentatives qui s’avèrent fausses. D’ailleurs, on distingue un fait correct par son opposé.
En distinction de ces petits succès et triomphes personnels, il y a le SUCCÈS, celui vers lequel toute notre société mercantile est tournée : le succès de celui qui réussit à devenir prospère, même indépendant financièrement, qui peut se payer la grosse bagnole, la propriété qui en jette et, s’il est vraiment futé, l’épouse-mannequin. Bien sûr, cette figure masculine trouve de plus en plus son pendant féminin : la battante à qui tout réussit et qui peut s’engoncer avec ravissement dans les délices de l’abondance.
Trop souvent, ce succès porte un échec secret, comme une trame invisible en négatif. Beaucoup de ces « succesfull people » ne sont guère une réussite sur  le plan humain. Ils exhalent un parfum détestable d’arrogance, de satisfaction tranquille, donnant l’impression de ne pas tout à fait appartenir à la race humaine. Quelques-uns, à force d’arrogance et d’orgueil, rencontrent un jour leur Waterloo. Ce n’est pas qu’ils connaissent l’échec. Non. C’est plutôt que leur succès perd sa saveur. Ils possèdent beaucoup, disposent d’un réseau de contacts enviable, ont le loisir d’aller jouer au golf sur tous les parcours prestigieux de la planète, mais toute leur vie est devenue fade, vide, insipide. Souvent, leur mariage n’est plus qu’une façade et leurs enfants s’avèrent une déception.
Il y a aussi d’autres exemples plus proche de nous.  Nombre de gens, sans avoir fait fortune, connaissent néanmoins la prospérité que notre société dispense largement et disposent de deux maisons, trois voitures et quatre téléviseurs. Mais leur vie, toute consacrée à leur avancement matériel, perd aussi toute intensité et tout sens. C’est l’échec du succès. Et cet échec peut s’approfondir. Tout à coup, l’entreprise fait faillite ou, le conjoint s’en va, l’emploi est interrompu, l’enfant se drogue, la maladie frappe. Ou un événement sauvage et imprévisible fait tout dérailler.  C’est le moment où l’échec débouche sur quelque chose de béni : une prise en compte de nouvelles perspectives sur la vie, le dévoilement de nouvelles valeurs ou le recouvrement de valeurs oubliées. L’échec vient imposer un frein au train de vie. Ces personnes n’en avaient que pour leur intérêt, leur égoïsme, leur avancement, leur plaisir. Tout se calculait à la mesure de ces impératifs : l’amitié n’était qu’un outil de leur ambition, l’amour, qu’un masque de leur égoïsme. Puis, un jour, leurs priorités ont changé.
Sont-ils devenus des saints? Non, bien sûr. Dans certains cas, ils ont retrouvé la voie de la prospérité. Mais leur action dans la vie et auprès de gens qu’ils rencontraient a gagné une nouvelle qualité plus soucieuse d’autrui, plus empathique, plus généreuse, moins égocentrique.